L’album jeunesse « Ouf ! », une sublime histoire de chance

Dans la chronique du jour, on s’émerveille du miracle de la nature avec Ouf !, un album de Ghislaine Roman illustré par Tom Schamp.

Une histoire de chance

Un gland tombe d’un chêne. Par chance, il échappe à l’écureuil gourmand qui l’aurait croqué et à l’escargot qui l’aurait dégusté. Il échappe à la sécheresse grâce à l’orage qui a bien voulu lui offrir son eau pour subsister. Il échappe au chevreuil qui l’aurait abîmé, à la tempête qui l’aurait déraciné, à l’hiver, à l’incendie, aux bûcherons, aux bulldozers. Le petit chêne est alors devenu très grand, et fier d’avoir bravé tous les dangers, il peut désormais abriter les jeux d’enfants.

Ouf ! est donc une histoire de chance, comme le souligne ce soupir de soulagement qui sert de titre, et qui revient à chaque page dans le texte. En suivant les pérégrinations de notre petit gland qui devient un grand chêne, on se prend d’affection pour lui et pour la nature qui l’environne, on s’amuse de tous ces obstacles et on se réjouit de les voir surmontés, puis on respecte ce grand arbre impérial qui a traversé tant de périls pour devenir ce qu’il est… et on se sent tout petit en le contemplant.

La mélodie du texte écrit en rimes apporte sa poésie à un thème qui n’en manque pas.

Un album sublime et soigné

Ouf !

est un grand album (23x26cm) sur lequel s’épanouissent les illustrations spectaculaires de Tom Schamp. Les images présentent des gros plans ou des paysages, dans l’immobilité ou le mouvement, à travers toutes les saisons et toutes les heures de la journée. De multiples petits détails rendent d’autant plus savoureuse la lecture, grâce aux objets, animaux, parties du corps, cachés dans les illustrations avec subtilité et intelligence.

On verra par exemple au creux des arbres l’intérieur d’une maison construite grâce au bois coupé par les bûcherons, ou plus inattendu, une cime en forme de cerf et une étendue de terre en forme de chat.

En plus d’être un superbe album, Ouf ! est un bel objet, soigné jusqu’aux pages de garde semblables à l’écorce des arbres. Avec noblesse et douceur, il rend hommage à la nature immémoriale et invite à l’admiration, au respect. Un livre dont on a de cesse de tourner encore et encore les pages !

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