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Atlantique de Mati Diop
Culture

Afroféministe, terrifiant et sublime, Atlantique de Mati Diop repasse au cinéma le 14 février

Pour nous, la Saint-Valentin sera placée sous le signe de l’afroféminisme, de la poésie et de la sororité. Revue féministe racontant le monde à partir de la richesse des points de vue féminins, Gaze organise une projection d’un des plus grands films de ces dernières années. À l’approche de cette rencontre, Clarence Edgard-Rosa nous a parlé de son invitée et de ce film d’amour et de fantômes brûlant.

C’est une histoire d’amour, de feu et de zombies bouleversante dont on vous promet qu’elle vous habitera longtemps. Le soir du 14 février, le magazine féminin et féministe Gaze et la poétesse afroféministe Kiyémis diffusent Atlantique, un film qui glisse entre le froid et le chaud comme le courant dans l’océan.

À lire aussi : Plus qu’une romance sociale, Simple comme Sylvain appelle à s’aimer soi-même pour être aimée correctement

Atlantique, chef-d’œuvre sensuel et décolonial

Ce sublime premier film sorti en 2019, on le doit à la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop. L’intrigue nous transporte dans une banlieue populaire de Dakar, où les ouvriers d’un chantier, sans salaire depuis des mois, décident de quitter le pays par l’océan pour un avenir meilleur. Parmi eux se trouve Souleiman, qui laisse derrière lui celle qu’il aime, Ada, promise à un autre homme. Quelques jours après le départ en mer des garçons, un incendie dévaste la fête de mariage d’Ada et de mystérieuses fièvres s’emparent des filles du quartier. Issa, jeune policier, tente de mener une enquête…

En donnant à voir les fantômes et le feu qui régissent le monde invisible tout autour de nous, Mati Diop nous fait éprouver la violence inouïe du colonialisme et ses relents contemporains. Dans Atlantique, l’éclat de néons verts dans une boite de nuit tragiquement évidée, une chemise anormalement trempée de sueur, une étreinte secrète avant un au revoir racontent l’absurdité du capitalisme et du patriarcat qui, aussi puissants soient-ils, ne peuvent rien contre la colère de leurs morts, surtout lorsque ceux-ci sont amoureux. Il en ressort un film d’une maitrise sidérante, duquel émane pourtant une charge émotionnelle, sensuelle et mystique que l’on éprouve jusque dans son corps. Atlantique est un film qu’on n’oublie jamais.

Atlantique de Mati Diop
Atlantique de Mati Diop

Le ciné-club Gaze : la rencontre d’un film, d’une réalisatrice, et d’une femme

Toute l’année, la revue Gaze donne rendez-vous à ses lecteur·ice·s dans la salle de cinéma de la Gaité Lyrique. Plus que la projection d’un film de femme, ce ciné-club est un lieu de rencontre entre le public féministe et une invitée, choisie par l’équipe du magazine. L’objectif ? Découvrir des œuvres de réalisatrices qui ont changé la vie de ces invitées. Clarence Edgard-Rosa, directrice de la publication de Gaze nous a expliqué à propos de la discussion qui suit chaque projection :

« Ce n’est pas une conversation pointue sur le cinéma et je n’essaie pas de transformer mon invitée en critique ciné. Au contraire, on étire plutôt les thèmes du film avec elle dans une conversation plutôt intime pour faire le lien avec elle, son parcours, son travail. C’est une autre façon de découvrir le film mais aussi une façon nouvelle de rencontrer notre invitée. »

Atlantique de Mati Diop
Atlantique de Mati Diop

À propos de cette troisième édition célébrant la venue de Kiyémis en cette date très spéciale, Clarence Edgard-Rosa nous a confié : « Pour cette date lourdement chargée symboliquement, on a choisi de parler d’amour autrement. » Elle a évoqué les liens qui entrelacent Atlantique de Mati Diop à l’œuvre de Kiyémis :

« Pour cette date lourdement chargée symboliquement, on a choisi de parler d’amour autrement. La poétesse afroféministe Kiyémis, qu’on adore et qui vient de publier son premier roman Et, refleurir, a choisi un film sublime et mystique qui raconte une disparition. Atlantique de Mati Diop parle aussi de fantômes, de ce que laissent ceux qui s’en vont, des thèmes chers à Kiyémis. »

Cette soirée est sans doute la meilleure façon de replacer la curiosité culturelle et artistique, l’appétit de sensualité, d’empathie et de sororité au centre de la Saint-Valentin. Le rendez-vous est fixé au mercredi 14 février à 19h, à la Gaité Lyrique.

Rendez-vous sur la billetterie de la Gaité Lyrique pour réserver votre place afin de voir Atlantique de Mati Diop, suivi d’une discussion avec Kiyémis, dans le cadre du ciné-club de la revue Gaze.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

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