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Les opposés s’attirent-ils vraiment ?

On dit que les opposés s’attirent, mais aussi que qui se ressemble s’assemble. Des chercheurs tranchent !

Article initialement publié le 13 mars 2016

C’est une idée que l’on entend souvent : dans les relations sociales (et tout spécialement les relations amoureuses), les opposés s’attireraient – c’est sans doute selon ce mythe-là que certains films, certaines séries, nous flanquent la fille un peu sérieuse et culcul-la-praloche avec le séducteur invétéré !

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Oubliez tout ! Selon les résultats d’une recherche publiée dans le très sérieux Journal of Personality and Social Psychology, la théorie des opposés qui s’attirent ne serait qu’un mythe. En réalité, nous serions plutôt attiré•e•s par celles et ceux qui partagent nos points de vues et nos valeurs… et, à l’inverse, nous garderions nos distances avec celles et ceux qui n’adhèrent pas à nos croyances.

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Qui se ressemble s’assemble(rait bien)

Pour parvenir à ce constat, Angela Bahns et Chris Crandall (et al., comme d’hab’) ont interrogé plus de 1 500 « paires » d’individus, pris au hasard : des couples, des ami•es, des connaissances. Ils ont demandé à chacun•e de remplir un questionnaire à propos de leurs valeurs, leurs attitudes, leurs loisirs, leurs traits de personnalité, leurs consommations d’alcool ou de drogues…

Ensuite, les chercheurs•es comparent les questionnaires de chaque membre d’une paire. Ils observent alors que les membres de chaque duo donnent des réponses plutôt similaires et semblent partager des valeurs, des points de vue – même s’ils ne se connaissent pas depuis longtemps, et même s’il ne s’agit pas de couple.

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Autrement dit, dans toute sorte de relation, qu’elle soit amicale ou amoureuse, nous aurions tendance à choisir un•e partenaire qui nous ressemble, ou, en tout cas, qui partage nos valeurs, notre façon de voir la vie. Disons que nous n’aurions pas besoin de partager la même obsession pour le chocolat et les pamplemousses, mais que nous devrions nous ressembler sur ce qui compte !

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Peut-on faire changer les gens ?

Les psychologues se sont lancés dans une seconde expérience : cette fois, les chercheurs•es ont sollicité des étudiant•e•s volontaires et ont formé des couples au hasard. Comme la fois précédente, ils ont interrogé tout ce petit monde sur leurs valeurs, traits de personnalité, etc. Plus tard, ils demandent à chaque participant•e de répondre au même questionnaire afin d’observer si leurs réponses avaient évolué.

A priori, les opinions des volontaires sur les questions essentielles n’ont pas vraiment changé avec le temps – et ces derniers prennent plus de plaisir à échanger avec celles et ceux qui partagent leurs idées. Pour les chercheurs•es, cela pourrait mettre à mal l’idée que l’on peut « changer » notre partenaire ou nos ami•e•s avec le temps.

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Confort ou surprise ?

En fin de compte, ce serait un mode de fonctionnement « par défaut » : ce serait plus facile pour nous de nous entourer de personnes qui sont compatibles avec nos besoins, nos buts… Lorsque quelque chose d’important vient interrompre l’harmonie du couple (d’amis ou d’amoureux), il est fort probable que la relation s’arrête.

Finalement, nous essayons tou•te•s de nous créer un entourage confortable – avec des proches qui seront bienveillant•e•s, confiant•e•s, coopératif•ve•s.

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Les chercheurs•es finissent tout de même par nous avertir : si cette quête de la similarité peut nous mener vers des relations harmonieuses (ce qui est bien positif), elle peut aussi créer un manque d’exposition à des idées, valeurs et perspectives différentes des nôtres

Et vous, comment fonctionnez-vous ? Préférez-vous les gens qui vous ressemblent ou ceux qui vous surprennent ?

Pour aller plus loin…


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Les Commentaires

10
Avatar de Black Phillip
5 octobre 2016 à 11h10
Black Phillip
Au temps pour moi, le but n'était pas du tout de blesser, je rencontre moi-même ce genre de discours qui dénigre dans ma profession, alors je ne voulais pas du tout faire la même chose.

C'est juste que cette étude m'a fait l'effet de vouloir tout expliquer des relations humaines, et surtout de mettre tout et tout le monde dans le même panier, alors que tout ça c'est 1000 fois plus compliqué, mais je me doute bien que tu en sais quelque chose de par ta profession ! Ca me dérange simplement de voir qu'on essaie toujours de tout expliquer, surtout sur ce sujet là, parce que je pense qu'on aura autant de résultats que d'individus. Il y a je suis sûre des comportements communs à tout le monde, ou à certains types de population, mais là, je suis pas sûre. En plus, je sais comme les démarches expérimentales de ce type peuvent être soumises à tout un tas de biais, rien que par la manière dont étudie la chose.

Et je pensais aussi à un article de Mad que j'ai lu il n'y a pas longtemps et qui disait en gros qu'on avait prouvé que la bienveillance au travail était un meilleur facteur de productivité que la peur ou la course à la récompense. Et pour moi ça tombe tellement sous le sens, que j'ai trouvé ça ridicule.
En tout cas je te présente mes excuses si je t'ai heurtée, ce n'était pas le but, mais j'avoue que j'ai du mal avec ce genre d'études qui arrivent à des conclusions auxquelles on s'attendait complètement. Mais j'admets aussi ne pas avoir tout lu de cette étude, donc je me fourvoie peut-être complètement !

Et je précise que je pense que le travail des psys et des sociologues est hyper important, et que ce n'est pas du tout une sous-branche de quoi que ce soit, vraiment. Je pense juste que certains sujets sont très complexes à étudier, trop peut-être, et ça peut amener à une généralisation dangereuse.

Edit : je relis ton commentaire et l'article, et peut-être en effet l'ai-je mal compris. J'avais plus vu le côté : " les relations marchent mieux avec quelqu'un qui nous ressemble, ou pas en fait, ça dépend ". Mais je m'aperçois qu'on nous dit plutôt : " on va vers les gens qui nous ressemblent ", et là je suis d'accord, et ce n'est pas le même débat.
Mea culpa donc, je réfléchirais avant de poster la prochaine fois !

Même quand quelque chose paraît évident ou paraît relever du bon sens pour certaines personnes, on ne peut pas en déduire que c'est une réalité et pas juste une hypothèse tant qu'on n'a pas fait d'études / d'expériences qui le démontrent et le mesurent factuellement.
Perso je fais de la sociologie et parfois les gens me disent que les résultats qu'on obtient étaient des évidences, genre : "même moi j'aurais pu voir ça" (sous entendu on brasse du vent), mais on a passé des mois (ou plus) à travailler là dessus pour démontrer avec des méthodes scientifiques l'existence de ce / ces faits. Bien sûr qu'il peut y avoir des biais comme dans tout processus scientifique, mais normalement les recherches sont lues et discutées par pas mal de monde avant d'aboutir à la publication d'un article dans une revue scientifique sérieuse. On ne laisse pas passer n'importe quoi n'importe où (même si toute discipline à ses charlatans. poke M. Maffesoli)

Je pense que c'est important de pouvoir démontrer l'existence concrète d'un fait social (ou d'un mécanisme psychologique), parce que pour évoluer politiquement et pour notre compréhension du monde et des personnes qui nous entourent ça a plus d'impact que de n'aborder la vie qu'avec des suppositions (et au risque de se tromper).
Par exemple on peut penser qu'on s'en fout de savoir si les personnes semblables s'attirent ou pas, mais en réalité il y a déjà plein de chercheu/r/s/es en sciences sociales qui ont démontré que les couples se forment toujours au sein d'une même classe sociale et entre des personnes de capital social, culturel et économique très proche ou équivalent (contrairement à ce que disent certain/e/s madz - @Melle Sosostris - qui supposent que des couples de personnes avec des valeurs similaires mais de classes sociales différentes seraient courants et qu'il n'existerait plus de "castes", en fait ce n'est pas le cas. C'est plus courant de trouver des couples avec des valeurs et des goûts différents mais qui appartiennent à la même classe sociale, que l'inverse.) Alors "on s'en fout c'est une évidence "dirons certain/e/s, mais non on ne s'en fout pas, parce que par exemple l'homogamie de classe a un impact énorme dans la reproduction sociale et la répartition des richesses.

Je ne pense pas que les relations humaines soient trop complexes pour être abordées de manière scientifique, ou que "chaque cas est différent". Dire ça, ça revient à ignorer les raisons sociales (ou/et psychologiques) des comportements des personnes et à tout naturaliser, alors que selon moi il n'y a pas beaucoup de choses dans la vie qui sont complètement "naturelles" et immuables.
Le but des sciences sociales c'est justement de mettre en évidence les récurrences et d'essayer de les comprendre, et de montrer que souvent, ce qu'on considère comme inexplicable, trop complexe, naturel, inné, etc, a en fait 99% du temps des causes sociales/sociétales.
Et je ne pense pas non plus qu'il y ait des sujets d'étude en psychologie ou en sociologie, etc, qui soient moins nobles ou moins intéressants que d'autres (dans l'absolu), puisque toute recherche nous aide à avancer dans notre compréhension du monde qui nous entoure, peu importe ce sur quoi elle porte elle a du coup son utilité.
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