Un « simulacre de justice » déplore l’avocat de l’actrice Sand Van Roy à l’annonce du jugement. « C’était un sordide fait divers et ça devient une affaire d’Etat, qu’on va traiter comme telle. »
La justice a rendu sa décision ce matin : le réalisateur Luc Besson bénéficie d’un non-lieu, confirmé aujourd’hui par la cour d’appel, suite aux accusations de viols qui pesaient sur lui depuis 2018.
La plaignante avait dénoncé hier sur Twitter l’avance prise par certains médias en amont de la décision de justice, avance qui semblait laisser entendre que la décision avait déjà été prise. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Sand Van Roy dénonçait le traitement médiatique donné à ses accusations contre Luc Besson, considérées comme un des symboles de la libération de la parole post-MeToo.
La comédienne belgo-néerlandaise a depuis fermé son compte.
Retour sur les accusation de Sand Van Roy contre Luc Besson
En 2018, Sand Van Roy, qui est apparue dans le film Valérian et la Cité des mille planètes, porte plainte contre Luc Besson à plusieurs reprises pour des faits de viols et d’agressions sexuelles, qui se seraient déroulés entre 2016 et 2018, « des relations sexuelles non désirées et “violentes”, parfois “jusqu’au sang”, afin d’éviter, dit-elle, d’être “blacklistée” ou “coupée au montage” de ses films », selon l’enquête réalisée par Mediapart.
Elle dénonce ainsi la « relation d’emprise professionnelle » que l’influent réalisateur exercerait sur elle. Ce dernier a toujours contesté ces accusations et a affirmé en 2019 qu’il regrettait d’avoir eu cette relation en raison du « rapport de subordination ».
Huit autres femmes avaient témoigné de comportements sexuels inappropriés, dont plusieurs ont été entendues par la justice.
Fin 2021, la justice a finalement prononcé une ordonnance de non-lieu « en l’absence de tout élément matériel venant étayer les déclarations ».
Les avocats de la comédienne, Me Antoine Gitton et Me Francis Szpiner, ont fait savoir que leur cliente contestera cette décision dans un pourvoi en cassation, dernière chance donc pour Sand Van Roy d’être entendue par la justice française.
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Crédit photo : Gage Skidmore from Peoria, AZ, United States of America, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons
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