« Noire n’est pas mon métier » : le jour où 16 actrices noires ont fait entendre leur voix au festival de Cannes

Alors que #MeToo venait d’émerger aux États-Unis, elles ont décidé de faire avancer la révolution de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles avec celle de l’afro-féminisme. Il y a presque 6 ans jour pour jour, le 16 mai 2018, seize célèbres actrices françaises et noires ont porté un message engagé en haut des marches de la 71ème édition du Festival de Cannes.

Réduites à des rôles de femmes de ménage ou de prostituées

À leur tête se tenait l’actrice Aïssa Maïga, une voix forte dans l’industrie. Accompagnée de quinze autres actrices, dont Nadège Beausson-Diagne, Mata Gabin, et Karidja Touré, elles ont prononcé un discours contre les discriminations raciales et sexistes qui persistent dans le cinéma français.

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Leur action était inspirée par leur livre collectif Noire n’est pas mon métier, où elles témoignent des stéréotypes et des obstacles auxquels elles sont confrontées en tant qu’actrices noires en France. Elles refusent d’être cantonnées à des rôles stéréotypés de femmes de ménage, de prostituées ou de faire-valoir, où on exige d’elle d’avoir « l’accent africain », dont on se demande bien ce qu’il désigne.

Sur le tapis rouge, elles se sont unies en une voix collective. « Nous sommes dans le 21e siècle depuis 18 ans, l’heure de la majorité a sonné » a proclamé Aïssa Maïga au micro de Tv Festival.

L’événement a été un moment de sororité et de fierté pour ces actrices, qui ont été accueillies en haut des marches par la chanteuse et membre du jury, Khadja Nin. Leur action ne s’est pas arrêtée au discours puisqu’en clôture de leur intervention, elles ont dansé sur « Diamonds » de Rihanna, un acte symbolique de résilience et de célébration.

Six ans après leur performance, le cinéma français doit beaucoup à ces femmes qui ont brisé l’omerta et permis l’émergence de voix féminines et racisées, trop souvent silenciées dans le monde de l’art.