Vous êtes enceinte ? Félicitations. S’il s’agit de votre première grossesse, vous découvrez ou avez sans doute déjà découvert les joies des symptômes qui y sont liés (nausées, fatigue, maux de tête, de dos…). Si cela ne suffisait pas, vos possibilités alimentaires se sont aussi considérablement restreintes, et vous avez dû dire adieu (ou à plus tard) aux sushis et à l’alcool, entre autres.
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Mais comme si les femmes enceintes n’avaient pas déjà suffisamment de choses à intégrer dans cette nouvelle vie, c’est aussi une période lors de laquelle absolument tout le monde se permet une remarque par-ci par-là ou un conseil non sollicité. Pour notre plus grand plaisir.
Noël et les fêtes de fin d’année ne font pas exception, bien au contraire, puisque cette période rassemble famille proche ou éloignée avec laquelle les affinités ne sont parfois pas évidentes… Entre la grand-mère ancienne génération, la belle-mère intrusive ou l’oncle gênant, petit florilège des pires remarques faites aux femmes enceintes à Noël.
« Si tu ne manges pas, ce bébé ne mangera rien »
Oui, vous l’avez repérée, c’est très certainement une remarque de votre grand-mère ou de votre grand-père. Son autre variante, jetée par votre cousin Quentin, pourrait aussi être : « Moi, j’ai une amie qui a continué à manger des sushis…« . Cette remarque, si vous refusez d’un geste de la main le plateau de foie gras fait maison par votre tante Claudine ou si vous confirmez à votre hôte que non, vous ne pouvez pas manger d’huîtres, pourrait donc bel et bien vous tomber sur le coin du nez.
Évidemment, « Si tu ne manges pas, ce bébé ne mangera rien » est une affirmation totalement fausse. Voici donc un exemple de réponse éventuelle, version polie : « Je te remercie pour tes suggestions mamie, mais enceinte ou non, je mange ce que je veux. Qui plus est, cette remarque est totalement fausse. La capacité d’un enfant à avoir de l’appétit ou à tout goûter ne repose en rien sur l’alimentation de la mère pendant la grossesse« . Pour une version un peu plus cash, qui aurait pu tout à fait vous être conseillée par Manon Portanier, responsable de notre rubrique Daronne, on vous conseille : « Tes huitres, tu peux te les mettre là où je pense« .
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« Allez, prend une petite coupette de champ’, ça ne va pas l’tuer ce bébé »
Je sais, la première réponse que vous auriez envie de jeter au visage de votre interlocuteur est certainement : « c’est toi que je vais tuer ». Mais rappelez-vous, les fêtes de fin d’année, l’esprit de Noël, tout ça, tout ça.
Le débat autour de la consommation d’alcool pendant la grossesse est peut-être le plus récurrent à cette période de l’année. Et pour cause, en France, l’alcool fait partie intégrante de la culture nationale. Il fut même un temps où l’on en donnait à boire à des tout petits enfants… Il suffit de voir à quel point l’alcool est ancré dans notre culture : même non enceinte, si vous ne buvez pas en soirée, vous serez tout de suite charié·e, critiqué·é voire soupçonné·é.
Alors, rappelons-le une bonne fois pour toutes : oui, boire de l’alcool pendant la grossesse est dangereux pour le fœtus.
Quelques suggestions de réponses, donc : « Oui, il existe un danger dans la consommation d’alcool enceinte. Est-ce que j’ai envie de prendre ne serait-ce qu’un petit risque, même si j’ai une chance sur deux qu’il ne se passe rien, hein, Jean-René ? Eh bien non. Tu ne m’obligerais pas à boire de l’alcool si je n’étais pas enceinte, alors pourquoi cette obsession soudaine ?« . Version plus directe : « Va te faire cuire un œuf, Jean-René » ou bien « Tu sais où je te la mets ta coupette de champ‘ ? ». Vous voici débarrassée de Jean-René.
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« Tu es sûre que ce ne sont pas des jumeaux ? »
Vous lance votre grande-cousine Josiane, l’œil vitreux, tout en vous dévisageant de haut en bas, au moment même où vous allez vous resservir d’une part de bûche.
Alors oui, vous savez pourquoi Josiane dit ça, vous avez pris quelques kilos, mais non seulement c’est bien normal, étant donné que vous êtes en train de créer de toutes pièces un petit être vivant, mais en plus ça ne regarde personne.
Là, clairement, le seul conseil qu’on peut vous donner, c’est d’ignorer cette grande cousine et de lui sourire fièrement, en enfournant une cuillère de bûche dans votre bouche. Car oui, vous êtes à 6 mois de grossesse et s’il s’agissait de jumeaux, vous le sauriez, et elle aussi a priori. Laissez-la donc dans sa méchanceté gratuite.
« T’as pris combien déjà ? Ah, c’est sûr, les fêtes ne vont pas aider »
Votre grande cousine Josiane qui revient à l’attaque, non satisfaite de l’ignorance que vous lui avez opposée jusque-là, la bouche pleine de bûche. Mais sérieusement, c’est quoi cette question, « t’as pris combien déjà ? » ? Qui cela regarde d’autre que vous, en réalité ? On n’imaginerait pas poser la même question à une femme qui ne serait pas enceinte, et c’est bien ça le pire.
Cette fois-ci, voici ce que vous pourriez lui répondre : « Oui Josiane, je suis à 6 mois de grossesse et j’ai pris du poids. Et tu sais quoi ? C’est tout à fait normal. Et je risque sans doute de continuer à en prendre, fêtes ou pas fêtes. Est-ce que ça te regarde ? Non. Je ne te demande pas si tu as perdu toutes tes dents du fond vu l’état de celles de devant. Bon, maintenant, tu crois vraiment que la grossesse est une période lors de laquelle on aurait envie ou la possibilité de faire un régime ? Quitte à se mettre en danger soi-même ou son enfant ? C’est la vie, et je suis sûre que tu devais être pas mal non plus en attendant tes deux idiots d’enfants« . Autre proposition : « T’as d’autres questions connes ?« .
“Alors, vous allez l’appeler comment ? Pas Jules, j’espère ?” (rires gras)
Aaaah, le choix du prénom. Si vous êtes enceinte ou que votre conjointe l’est, c’est très probablement l’un des sujets dont vous entendrez le plus parler pendant les fêtes.
Une simple question « avez-vous choisi un prénom ?« , ok, ça passe. En revanche, et la ligne de démarcation est assez fine en réalité, si vous ne coupez pas court directement à cet échange, les conseils non sollicités de prénoms que vous détestez peut-être, et les critiques sur des prénoms que vous adorez, voire sur LE prénom que vous avez en tête en l’occurrence, risquent de pleuvoir.
Répondez donc : « Jean-Georges, tu ne te rends pas compte que ta remarque est débile ? Qui te dit que Jules n’est pas justement le prénom que nous avons choisi pour notre enfant ? Tu ne te dis pas que c’est, du coup, potentiellement très gênant et désagréable ? D’ailleurs Jean-Georges, ton avis, on n’en a rien à faire en réalité« . Version Manon Portanier : « Jean-Georges, tu sais ce qu’on dit, les avis, c’est comme les trous de balle, chacun le sien ».
Malheureusement, il n’existe pas de réponse polie à cette remarque, si ce n’est un mépris bien placé sous forme de silence.
Vous voilà un peu mieux armée désormais pour appréhender cette période sous haute tension, mais n’oubliez pas : vous êtes la seule capitaine de votre navire et cette grossesse ne regarde que vous. Alors, bon courage et bonnes fêtes !
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Les Commentaires
Pour le reste, je suis tout à fait d'accord avec ma VDD. Et un rappel aussi sur le fait que "gros ventre", ça veut pas forcément dire "gros bébé" à la sortie.