Live now
Live now
Masquer
Image d'erreur
Culture

My Mad Fat Diary — Du livre à l’écran

My Mad Fat Diary, l’excellente série britannique qui fait du bien par où elle passe, est l’adaptation des journaux intimes de la vraie Rae Earl. Voyons voir ce que vaut cette transposition sur le petit écran !

My Mad Fat Diary, ce n’est pas seulement une série géniale : Rae Earl existe bel et bien, et a écrit le journal duquel est adapté le show, My Mad Fat Teenage Diary. Écrit à l’adolescence mais retravaillé pour la publication, cet ouvrage non traduit à ce jour (comme la série d’ailleurs, et c’est vraiment vraiment vraiment VRAIMENT regrettable) constitue une lecture des plus réjouissantes.

À lire aussi : My Mad Fat Diary, une série qui fait du bien

Rien de tel pour se réchauffer le cœur en ce long hiver que les pensées hargneuses d’une adolescente mal dans sa peau ! Alors My Mad Fat Teenage Diary, pourquoi ça vaut le coup ?

Un récit authentique, frais et libérateur

My Mad Fat Diary

My Mad Fat Diary et My Madder Fatter Diary, sa suite, c’est l’histoire de Rae Earl, une adolescente obèse et atteinte de Troubles Obsessionnels Compulsifs, qui se raconte jour après jour de façon brute et sincère.

Un gros travail a été fait sur l’ouvrage publié qui contenait des redondances et des passages écrits dans des moments d’angoisse rendant le tout incompréhensible (l’auteure en parle au début et à la fin). Ce « lissage » nécessaire donne un livre tout à fait agréable à lire et assez facile d’accès pour qui lit un peu l’anglais, même si les expressions du Lincolnshire sont un peu rudes à assimiler au début.

Je recommande tellement cette lecture. La forme est spontanée et fluide, et Rae Earl a l’art des analogies et comparaisons aussi hilarantes qu’inattendues (je ne vous ferai pas ici l’affront d’une tentative de traduction). Le fond, lui, est intime et très brut, percutant. Chacun•e pourra se reconnaître en Rae, en particulier ceux et celles que les côtés les plus sombres de l’adolescence touchent ou ont touché•e•s (même si, soyons honnête, c’est une période assez atroce pour tout le monde).

L’automutilation, les angoisses, la dépression, les abus et le harcèlement sont décrites de façon simple mais poignante, et ça fait du bien — surtout qu’on voit aussi Rae vivre une vie d’adolescente plus conventionnelle, blaguant en cours, bavant sur les fesses d’un certain Haddock et sortant avec ses amis.

My Mad Fat Diary

Une série plus synthétique

La série My Mad Fat Diary est une adaptation très libre des journaux de Rae Earl et… c’est tant mieux. Un véritable journal intime, même remanié, c’est la vraie vie, et la vraie vie a rarement un scénario — même si l’ouvrage a, en deux tomes, un début et une conclusion satisfaisantes.

L’adaptation a réduit le nombre de personnages, selon un choix de l’auteure qui ne tenait pas à voir ses amis « de la vraie vie » réinterprétés par le petit écran. À part sa mère et Rae elle-même, le casting de personnage change donc radicalement ; néanmoins, on peut retrouver un peu de Battered Sausage et de Fig chez Chop, de Dobber chez Izzy, des réminiscences de Mort dans le rapport entre Rae et Tix qui se disent tout par téléphone, et Haddock a évidemment inspiré Finn. Pour les liens moins clairs entre réalité et fiction, Chloe la peste a été bien mieux développée que Bethany, qui est un mélange de plusieurs personnes. Quant à Archie, il fait écho à un certain Harry…

Le changement le plus significatif en terme de personnages me semble néanmoins être Kester, thérapeute idéal qui a, ne l’oublions pas, hébergé Voldemort à l’arrière de son crâne fut un temps. Il semble avoir été inventé de toutes pièces par les scénaristes puisque la véritable Rae Earl explique à la fin de son livre qu’elle n’a été efficacement suivie qu’à 28 ans, plus d’une décennie après My Mad Fat Diary.

Harry Potter - My Mad Fat Diary

Quand j’ai réalisé où j’avais déjà vu ce brave Kester… j’ai manqué l’arrêt cardiaque !

Kester, même s’il a du mal à garder une distance professionnelle avec ses patient•e•s, donne une image de la profession assez éloignée du cliché du divan et de Freud. Qui plus est, il permet en termes de narration d’éclairer les troubles dont souffre Rae, déjà servis par une mise en scène efficace mais qui gagnent à être un peu expliqués.

Dans l’ensemble, l’adaptation rend vraiment bien compte de l’ambiance du livre et le personnage de Rae est carrément bien retranscrit. En supplément, livre et série sont de véritables mines d’or musicales !

D’ailleurs j’ai redécouvert Rick Astley grâce au deuxième tome de My Mad Fat Diary... c’est sympa, en fait, non ?

Un livre à lire mais avant tout une série à voir

Globalement, je pense que ceux qui ont aimé la série aimeront le livre et vice-versa, mais si je devais ne conseiller qu’un seul des deux, je crois que je recommanderais avant tout la série, qui peut parler à un plus large public du fait de son scénario mieux construit que… eh bien, que la vraie vie.

Comme le dit très justement l’article de madmoiZelle sur le sujet, My Mad Fat Diary, c’est une série qui fait du BIEN ! Pas que l’adaptation altère le livre ou le rende plus niais, bien au contraire. Le show, en se détachant de la forme du journal intime (tout en la rappelant constamment avec ses petits dessins et annotations), permet d’accéder aux pensées des autres personnages, nous offrant une vision plus complète de l’adolescence. Les deux supports ont un rapport égal de drames/moments de joies, avec toujours une note d’espoir et de compréhension à la fin.

Le message de Rae Earl passe à merveille : on veut tou•te•s être aimé•e•s et on a tou•te•s un mal de chien à s’aimer soi-même… mais c’est un combat qui vaut le coup.


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

8
Avatar de thisbee
11 février 2015 à 22h02
thisbee
Je viens juste de me faire les deux saisons en quelques jours (pour ma défense je suis en vacances). J'ai tellement adoré !
J'ai quasiment le double de l'âge de Rae et pourtant je me suis tellement retrouvée en elle. C'est le genre de série qui devrait être regardée par tout le monde, elle fait un bien fou. Je vais m'empresser d'en parler à plein de gens autour de moi.
0
Voir les 8 commentaires

Plus de contenus Culture

Billie Eilish s'insurge contre des fans qui jugent son style trop féminin désormais // Source : Capture d'écran Instagram
Lifestyle

L’ôde de Billie Eilish à la masturbation est la meilleure chose que vous lirez cette semaine

Anne Hathaway dans l'idée d'être avec toi // Source : Prime Video
Culture

Merci #MeToo : Anne Hathaway raconte un casting dans les années 2000, et c’est dégueulasse

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-04-24T174559.502
Culture

Amy Winehouse : 3 oeuvres (film, livre et vidéo) bien meilleurs que Back to Black

dragrace-head
Télé

Drag Race France : JO, Talon Faible, téléphone rose et Jenifer… On a déjà des infos exclusives sur la saison 3

Source : URL
Cinéma

Challengers est définitivement le film le plus hot de l’année, je vous explique pourquoi

Drag Race France, saison 3 : découvrez le cast des 10 drag // Source : Capture d'écran instagram
Télé

Drag Race France, saison 3 : qui sont les 10 drag queens en compétition ? La liste du casting complet révélée

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-04-24T150735.643
Culture

Back to Black, le biopic sur Amy Winehouse n’est pas seulement ennuyeux, il est indécent

Mon petit renne // Source : Netflix
Culture

Mon petit renne : l’étrange final de la série annonce-t-il une saison 2 ?

Livres pour enfants : les 10 meilleurs albums jeunesse en avril 2024
Daronne

Livres pour enfants : les 10 meilleurs albums jeunesse en avril 2024

Source : URL
Séries

Pourquoi on adore Extraordinary, la série qui célèbre les loseuses magnifiques

La pop culture s'écrit au féminin