« Mais qu’est-ce qu’ils ont tous, avec Lost ? »… Alors que le dénouement de la mythique série squatte mes fils d’infos RSS, mon Twitter, mon Facebook (c’est limite si ma mère m’en parle pas !), que la Finale de cette nuit a déclenché les live tweets partout dans le monde, que de malheureux frenchies ont tenté tant bien que mal de suivre en streaming l’épisode fatal, j’ai envie de partager avec vous le sentiment tout à fait subjectif d’un mec qui a envoyé péter Lost… à la fin de la première saison.

Le chauve rulz. Comme d'hab, j'ai envie d'dire.
- Premier détail important : je ne me documente jamais sur les séries que je regarde. Ou du moins, au minimum. Le pitch de Lost pour moi, c’était donc : des rescapés d’un accident atterrissent sur une île mystérieuse et tentent de s’en sortir. Point. Je ne savais rien d’autre sur le sujet.
- J’ai littéralement avalé les 24 premiers épisodes. Du premier au dernier, j’ai bouffé chaque minute, chaque détail sur les personnages, chaque flash-back. J’étais A FOND.
- Déjà, les scénaristes savaient faire monter et descendre l’ascenseur émotionnel : un épisode mitigé, un épisode sensationnel. Ils m’ont fait bouger le palpitant, ces cons-là.
- Il s’y passait des tas de choses étranges, dans cette île. La saison 1 lance des tas de pistes, ces arbres qui bougent étrangement sans trop qu’on sache ce que c’est et des tas d’autres trucs que j’ai préférés oublier.
- Plus la saison avançait, plus je me disais que le dénouement allait être fou — je rappelle, je ne savais pas qu’il y allait y avoir une saison 2. Je m’attendais à un final de folie, un dernier épisode en fanfare, où tous ces mystères allaient prendre sens en quelques minutes, et au pire, qu’on me donne au moins quelque chose à grignoter !
- Il y a comme un sentiment étrange qui m’a envahi lors des 12 dernières secondes de la saison 1, le fameux moment où la caméra fond vers le trou de je-ne-saurais-jamais-ce-que-c’est-et-je-m’en-tape, alors que j’avais bien compris qu’on n’aurait pas le dénouement de suite : j’ai eu l’impression d’avoir été violé intellectuellement, qu’on m’avait trompé dans les grandes largeurs, qu’on avait insulté mon implication dans ces 24 premiers épisodes, qu’on m’avait promis monts et merveilles et qu’on me disait « Bah non. Pas maintenant. Va falloir attendre. Va te faire foutre. »
- Il fallait que je réagisse de façon drastique à ce que j’ai vraiment vécu comme un IMMENSE foutage de gueule : ne plus jamais regarder Lost. L’éloigner le plus possible de moi et comme un ex que tu ne veux plus jamais revoir, aller retrouver un peu de douceur et de tendresse auprès d’autres séries plus sympathiques à mon égard… ça m’aura au moins permis d’aller me consoler auprès de The Sopranos et The West Wing.
Pour filer la métaphore du paragraphe précédent, Lost a été un peu comme cet ex dont on te donne des nouvelles régulièrement sans que tu ne demandes quoique ce soit. A travers les forums et plus récemment Twitter et Facebook, je suivais tous les cocus de Lost, qui continuaient malgré tout, un tantinet masochistes, à s’acoquiner aux naufragés. Une semaine, c’était la déception absolue, du foutage de gueule, des grosses ficelles pour faire bonne apparence… et la suivante, c’était le pied total, le diner-surprise aux chandelles, l’orgasme télévisuel.

Mais je savais pas que Moundir avait eu un rôle dans Lost ! Respect, mec !
Et je ne parle même pas des malades intégristes qui passaient leur temps entre chaque épisode à débattre du scénario, à interpréter le moindre petit signe. Quel bonheur ça a dû être pour les scénaristes de faire exprès de glisser des détails insignifiants et de lire les réactions enflammées sur les forums.
Voilà un événement de ce début du XXIème siècle à côté duquel je serai passé totalement. Cinq saisons, 97 épisodes, 75 heures économisées dans mon existence, que je me délecte aujourd’hui d’avoir passé à faire… autre chose.
Avec toute cette offre aujourd’hui, on a trop vite fait de s’accrocher à des séries en se disant « ça sera mieux a-près », au nom d’une première saison agréable. Mais non. Quand on commence à s’emmerder et à regarder sans saveur, il faut arrêter et passer à autre chose. Un ex télévisuel de plus, mais pour le bien de tout le monde.