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Développement personnel

C’est quoi « la ligne édito » de ma vie ? #62jours

Les grands principes peuvent être utiles (pas seulement pour faire une citation stylée sur les forums de discussion). À condition de savoir ce qu’on veut, dans la vie…
Clémence veut mettre à profit cet été pour développer 62 réflexions introspectives, dans le but de devenir sa meilleure alliée… et donc une meilleure version d’elle-même. Rendez-vous tous les jours sur #62jours pour devenir meilleure : un exercice de développement personnel en pratique.

Précédemment dans #62jours : Je ne peux pas avoir la confiance des autres, si j’ai pas la mienne

Vendredi 4 août, je terminais mon billet du jour par un post-it à moi-même : « Me faire confiance, c’est le premier pas à faire dans ma nouvelle vie. »

C’est le moment de commencer à la vivre, cette nouvelle vie, et d’arrêter peut-être de focaliser sur tout ce qui n’allait pas dans l’ancienne version.

Cette pensée me provoque une pointe d’appréhension (que je remarque, maintenant que je suis à l’écoute de mes émotions). Pourquoi ?

Rien de bien révolutionnaire… C’est une peur classique, assez répandue : l’angoisse de la page blanche, tout simplement. Me voilà propulsée dans ma nouvelle vie, puisque j’en ai décidé ainsi.

Problème : c’est quoi, ma nouvelle vie ? Parce que « être heureuse, être épanouie », tout ça c’est des buts, des aspirations, pas des moyens.

J’écris quoi, sur cette page blanche ? C’est quoi, la ligne édito de ma vie ?

Les grands principes qui me guident

J’aime bien cette image de « ligne éditoriale » pour définir ce que je veux faire, ce que je veux être. Ça me parle, évident, puisqu’en tant que rédactrice en chef de madmoiZelle, je suis garante de sa ligne éditoriale.

Tous les matins, on commence notre journée en se demandant : qu’est-ce qu’on raconte, qu’est-ce qu’on partage avec nos lectrices aujourd’hui ?

La ligne éditoriale, c’est ce qui nous permet justement de ne pas partir d’une feuille blanche chaque matin, mais bien de construire le magazine en s’appuyant sur ses grands principes, ses valeurs.

Mes valeurs, ça fait quelques semaines que j’y réfléchis, et le billet ne sort pas. J’en déduis que je ne suis pas mûre pour l’écrire. En revanche, les grands principes directeurs, ça, j’ai.

J’en ai eu beaucoup, j’en ai éprouvé énormément, abandonné certains. « Appuyez-vous sur les principes, ils finiront bien par céder » écrivait Oscar Wilde, et je lui donne absolument raison sur ce point. Je m’appuie sur mes principes jusqu’à ce qu’ils lâchent, parce qu’ils sont inadaptés à une situation.

D’autres me servent toujours de boussole, lorsque j’hésite, face à un choix, dans une situation nouvelle ou particulièrement complexe.

Quoiqu’il en soit, c’est l’heure du tri. Et sur la page blanche de ma nouvelle vie, les grands principes directeurs qui me viennent, sont les suivants.

Comporte-toi avec les autres comme tu aimerais qu’ils se comportent avec toi

J’ai réécrit « ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent » dans une tournure positive, et plus englobante. L’idée de ce principe n’est pas d’être gentille, ou d’éviter d’être méchante (il y a un monde de nuances entre les deux).

L’idée, c’est que je ne peux pas attendre des autres qu’ils se comportent avec moi d’une certaine façon, si je suis moi-même incapable de leur rendre la pareille.

Par exemple : je déteste qu’on arrive en retard à un rendez-vous. D’où je me permets d’être moi-même en retard parfois, alors ?

Pareil pour toutes les formes de mensonge, que j’ai en horreur. Si je m’octroie quelques libertés avec la vérité, dois-je m’étonner de me retrouver parfois de l’autre côté d’un mensonge ?

Le fait de supprimer chez moi un comportement négatif ne provoque pas sa suppression chez l’autre. Certes. Mais je peux choisir qui je côtoie, et je peux maîtriser mon exposition aux comportements qui m’affectent.

Je ne donne pas de rendez-vous en tête-à-tête aux gens qui sont souvent en retard. On se croise aux soirées, et si l’on n’évolue pas dans les mêmes cercles… Tant pis. C’est mon choix.

Ce principe trouve un écho direct dans mon billet d’hier : je ne peux pas attendre que les autres me fassent confiance, si moi-même, je ne me fais pas confiance…

Ça pourrait être pire

Pose-moi la question tous les jours de l’année : le verre est toujours à moitié plein.

Même si parfois, il n’y a qu’un fond dedans, je ne dis pas qu’il est presque vide. Il y a quelque chose, je peux en faire quelque chose.

L’éducation religieuse reçue dans ma prime jeunesse m’a longtemps appesantie d’un très fort sentiment de culpabilité. Je me sentais coupable des privilèges dont je jouissais, et bien sûr, je ne me reconnaissais pas le droit d’être malheureuse, encore moins celui de me plaindre de quoi que ce soit.

J’ai fini pas trouver l’optimisme et la positivité comme compromis intérieur : j’ai le droit d’être malheureuse, ET j’ai quand même beaucoup de chance dans ce monde, donc n’exagérons pas mes déconvenues.

Alors, en toutes circonstances, je cherche la perspective positive, optimiste, l’espoir, la leçon, l’utilité, l’empouvoirement de chaque situation.

Si ça pourrait être pire, c’est que ça ne va pas si mal. Et c’est déjà un pas de plus dans la direction de « ça va aller ».

Je suis libre

Je cherchais comment formuler ce troisième principe, quand ces mots me sont venus, instantanément : je suis libre.

C’est un principe parce que mon éducation dans ce monde m’avait convaincue de l’inverse.

Je devais être une bonne catholique, puis être une bonne élève, rendre mes professeurs fiers de moi, rendre mes parents fiers de moi, et puis être une bonne employée, pour rendre mes patrons fiers de moi.

Les attentes des autres, mais aussi les normes sociales, ont beaucoup trop interféré avec mes envies, mes choix, mes décisions.

Je ne m’habille plus de certaines façons pour éviter de trop me faire emmerder dans la rue, je renonce encore trop souvent à certaines de mes libertés, parce que d’autres risques me dissuade d’en profiter…

À chaque fois que je raisonne comme ça, je trahis ce grand principe : je suis libre. Ça ne veut pas dire que je peux faire absolument tout ce que je veux, dans ce monde (y a des limites, on n’est plus dans l’état de nature). Mais ces limites sont extérieures à moi.

Je suis libre, c’est pour me rappeler que je n’ai pas à me fixer des limites a priori. J’ai le droit, et j’ai le choix de les respecter ou de les ignorer.

Exercer cette liberté, ce n’est pas un caprice. C’est agir au sein de ma zone de respect, pour moi-même.

Je suis libre de changer mon alimentation. Je suis libre de rompre, en amour comme en amitié. Je suis libre de changer de job, à tout moment. Je suis libre de gagner et dépenser mon argent comme je le choisis. Je suis libre de choisir, me tromper, choisir à nouveau. Je suis libre de suivre ces principes, de leur faire une entorse, de les abandonner, de les reprendre.

Je sais pas si ça me rassure, face à ma page blanche ? Parce qu’être libre, ça veut dire aussi m’autoriser à recommencer tous les jours depuis une page blanche… si tel est mon souhait.

À lire ensuite dans #62jours : Comment tenir la distance ? Le marathon et le sprint

Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

139
Avatar de kanaee
21 juin 2018 à 16h06
kanaee
Hey @Clemence Bodoc , un projet trop cool de type #62jours pour cet été ? ;D
0
Voir les 139 commentaires

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