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Les tentatives de suicide ont augmenté chez les jeunes, et la crise sanitaire en est bien responsable

Depuis la fin du deuxième confinement, une hausse des passages à l’acte a été repérée, mais aussi des pensées suicidaires chez les jeunes adultes.

C’était une crainte réelle formulée par les spécialistes à l’issue des confinements successifs : voir arriver une vague sans précédent de suicides et de tentatives de suicides, notamment chez les plus jeunes, particulièrement atteints par les restrictions.

Le Monde publie ce matin un article très inquiétant sur les hausses des passages à l’acte chez les moins de 25 ans. C’est à partir du deuxième confinement, à l’automne 2020, qu’une augmentation des cas a été repérée, principalement pour des tentatives de suicide liées à la prise de médicaments. Sur les trois premiers mois de 2021, les centres antipoison ont été sursollicités : « quarante à soixante dossiers d’intoxications volontaires, contre trente à quarante-cinq pour la même période en 2020. »

Selon une enquête Ipsos pour la Fondation FondaMental révélée en janvier 2021, 29% des jeunes ont des pensées suicidaires. 47% des 22-24 montrent désormais des signes de « trouble anxieux généralisé »

.

Rappelons qu’avant la pandémie, le suicide représentait 16 % des décès chez les 15-24 ans, ce qui représente la deuxième cause de cause de mortalité dans cette tranche d’âge.

Une perte de confiance en l’avenir qui doit nous inquiéter

La solitude, l’isolement, le mal-être mais aussi le décrochage scolaire ont eu et ont encore un impact indéniable, engendrant des troubles anxieux et dépressifs graves.

Comment se projeter pleinement, envisager son futur métier, sa vie d’adulte, dans le contexte de crise actuelle ? C’est notamment ces difficultés que montraient les résultats du dernier baromètre de L’Étudiant sur le moral des jeunes.

Au-delà de la crise sanitaire, le contexte global de perte de confiance en l’avenir a des conséquences sur la santé mentale des adolescents et jeunes adultes de cette nouvelle décennie. Pour la première fois depuis plusieurs générations, les jeunes voient s’assombrir le futur et doivent vivre et se construire en voyant leurs conditions de vie se dégrader.

C’est ce que confirme le pédopsychiatre Richard Delorme, qui alerte sur les conséquences psychologiques du contexte actuel dans un entretien au Monde :

« Cette génération est à suivre de toute évidence. Elle subit une incroyable pression entre la crise sanitaire, l’inquiétude écologique et les menaces d’attentats qui la touchent aussi. Au-delà de l’alarme, il y a la nécessité de mieux prévenir. »

Penser au suicide ne doit pas devenir banal. La prévention s’impose aujourd’hui plus que jamais comme une urgence.

À l’heure où la vaccination s’accélère et à la veille d’une nouvelle étape du déconfinement, il ne faudra pas oublier la nécessité de réparer et de reconstruire ce que les restrictions ont pu causer psychologiquement, notamment chez les plus jeunes et les plus vulnérables. Et de ne pas négliger l’importance du soin apporté à la santé mentale.

Que faire si vous avez des pensées suicidaires ? Vers qui orienter un ou une proche en détresse psychologique ?

Vous pouvez trouver de l’aide et du soutien :

  • Fil Santé Jeunes : Service anonyme et gratuit pour les 12-25 ans tous les jours de 9h à 23h.
  • Phare : Association de lutte contre le mal-être et la prévention du suicide des jeunes.
  • SOS Suicide Phénix : Association de prévention du suicide et de promotion des actions de prévention en complémentarité avec les acteurs du champ médico-social.
  • Ligne Azur : Cellule d’écoute pour les jeunes LGBTI+.
  • Nightline : Service d’écoute français entièrement dédié aux étudiants.

À lire aussi : Le jour où mon petit ami a tenté de se suicider


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

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Avatar de Margot Et Sa Bulle
18 mai 2021 à 16h05
Margot Et Sa Bulle
On vit une période très difficile. Notre avenir économique et politique était déjà incertain avant la crise et la crise l'a empiré. Maintenant on se retrouve à stagner, avec la peur de la maladie et de la contagion des personnes à risque (souvent, des personnes qu'on aime, donc parfois on ne les voit plus), avec les confinements qui nous isolent et peuvent nous empêcher de travailler, ou nous faire travailler dans de mauvaises conditions seul.es chez soi, où nous forcer à travailler en présentiel mais en nous exposant au virus (mais juste entre collègues, par contre voir ses proches c'est interdit), avec comme sources de distraction et de lien social principales nos écrans. Très dur de trouver du plaisir dans cette vie et d'avoir confiance en l'avenir. On n'a plus nos soupapes qui nous permettaient de relativiser, de continuer d'avancer.

Je trouve lamentable que les restrictions que nous vivons depuis plus d'un an aient été envisagées avec une si faible prise en compte de la santé mentale. Moi ça m'a fait vriller. Je tiens bon désormais et ça va mieux aujourd'hui mais cette année a été terriblement dure.

Bon courage à toutes les personnes qui souffrent de tout ça. On va s'en sortir. N'hésitez pas à aller aux urgences psy si besoin, et à vous faire suivre. Il y aura un après cette crise et on a encore plein de belles choses à vivre, j'en suis sûre aujourd'hui.
C’est clair qu’en un an, il y a eu du temps pour réfléchir à adapter les mesures visant à limiter la propagation du virus, pour protéger aussi la santé mentale. Je pense que l’importance de l’équilibre psychique est largement sous-estimée, et on commence à peine à voir à quel point cette sous-estimation est dangereuse. ( je veux dire, oui, le coronavirus est parfois dévastateur chez les jeunes, mais l’isolement et la dépression tuent tout autant voir plus). Il y a un juste-milieu entre protéger la population du covid et ne pas l’exposer à des troubles psychiques graves, mais je pense que la question de la santé mentale chez les jeunes n’est tout simplement pas prise en compte dans les mesures de protection.
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