Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les conséquences sanitaires sont désastreuses pour les habitants de Gaza. Notamment pour les femmes enceintes. Puisque les agents de santé sur place, ainsi que l’ONG CARE signalent une augmentation de 300 % du taux de fausses couches parmi les femmes enceintes depuis le début des attaques israéliennes en octobre dernier rapporte Jezebel.
Les femmes enceintes n’ont plus d’endroit où accoucher
Peu de temps après le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza en octobre dernier, de nombreuses organisations mondiales se sont inquiétées du fait que les femmes enceintes n’aient plus d’endroit sûr où accoucher. Et pour cause, les conditions ne font qu’empirer.
À l’hôpital Al-Emirati de Rafah, « toutes les salles d’accouchement sont pleines », a rapporté dans un communiqué un coordinateur d’urgence qui collabore avec l’organisation humanitaire CARE. Certaines patientes doivent alors donner naissance à leur enfant dehors, ou encore dans les toilettes, comme Maha, jeune femme qui a accouché d’un bébé mort-né à côté de sa tente de refuge, faute d’option. « Sans cette guerre, elle n’aurait pas perdu son fils », a-t-il rapporté.
Selon Ammal Awadallah, directrice exécutive de l’Association palestinienne de planification familiale et de protection, « toutes les femmes enceintes courent désormais un risque grave d’accoucher dans des conditions dangereuses, étant placées dans des situations où elles accouchent dans des voitures, des tentes et des abris », a-t-elle rapporté à Jezebel.
Les femmes accouchent dans des hôpitaux dévastés
Car les hôpitaux, surpeuplés, manquent de matériel médical stérile, et/ou ne peuvent plus procurer d’anesthésies. Les femmes enceintes ont du mal à mener une grossesse à terme en bonne santé : elles encourent un risque plus élevé d’infection et de décès après un accouchement ou une césarienne, en raison du manque d’outils et de pièces non stérilisées.
Dans les centres de santé, les femmes enceintes ne sont admises que « lorsqu’elles sont complètement dilatées et sont renvoyées quelques heures après l’accouchement, en raison des installations surpeuplées et des ressources extrêmement limitées », a rapporté toujours à Jezebel Nour Beydoun, conseiller régional de l’association CARE. Il déclare également que de nombreuses femmes doivent se rendre à pied aux hôpitaux ou aux centres de santé. Mais qu’elles pourraient encore être refoulées en raison du manque de capacité.
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Elles ne bénéficient également d’aucun soin post-natal, les hôpitaux étant surchargés. Ainsi la mortalité infantile a grandement augmenté, à cause de la malnutrition des mères – les ressources se faisant de plus en plus rares, Gaza étant sous blocus – et des conséquences de celles-ci sur l’allaitement. De nombreux nouveaux-nés « meurent faute d’environnement stérile et de personnel spécialisé », a déclaré Beydoun.
En octobre dernier, au début de la guerre, on estimait qu’au moins 50 000 femmes à Gaza étaient enceintes. La Fédération internationale pour le planning familial avait rapporté que de plus en plus de femmes faisaient des fausses couches, ou accouchaient prématurément à cause du choc et du stress provoqués par les bombardements. Si à ce jour, plus de 24 000 Palestiniens ont été tués depuis le début des bombardements à Gaza, on sait pas encore clairement combien d’entre eux étaient des femmes enceintes.
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