Premières à risque, dernières sauvées. Les personnes handicapées sont les moins bien protégées lors des catastrophes naturelles, selon Gertrude Fefoame, nouvelle présidente du Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU.
Un manque de données qui les excluent des opérations de sauvetage
Comment expliquer que, lors d’un tremblement de terre ou d’une inondation, les personnes handicapées sont les grandes oubliées des opérations de sauvetage ? « C’est à cause du manque de données disponibles, déplore Gertrude Fefoame à nos confrères du Guardian. Dans de nombreux endroits, il n’existe aucun chiffre sur qui vit où et avec quel handicap. » Cela a des effets directs lorsqu’il s’agit de partir à la recherche des disparus après une catastrophe naturelle. « Sans information sur ces personnes, pourquoi les chercher ? On ne sait pas qui manque, car on ne les a pas comptés, donc on les a exclues d’emblée. »
En plus d’être mal recensées dans les données démographiques régionales, les personnes handicapées et les associations qui œuvrent pour leurs droits ne sont pas prises en compte dans les programmes de gestion des catastrophes ou d’évaluation des risques. Comme pour les politiques climatiques, elles ne sont pas consultées lorsqu’il s’agit de concevoir des stratégies de prévention adaptées aux populations.
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La pandémie a aggravé les inégalités
Toujours selon Gertrude Fefoame, le Covid-19 a marqué un véritable retour en arrière pour les droits des personnes handicapées. « Un écart s’est creusé et ne s’est jamais refermé lorsque les écoles sont passées au distanciel [une méthode d’apprentissage inadaptée pour certaines personnes en situation de handicap, ndlr]. Côté travail, c’est la même histoire. De nombreuses personnes ont perdu leur emploi et leurs revenus, et n’ont jamais rebondi. »
En situation de précarité, ces personnes sont d’autant plus vulnérables et exposées aux abus potentiels : « de nombreuses femmes handicapées se retrouvent à faire la manche ou à dépendre de personnes qui leur ‘rendent service’ ». Les femmes et les filles handicapées sont de fait surexposées aux violences sexuelles, en plus d’être en première ligne des catastrophes climatiques, conflits géopolitiques et crises sanitaires…
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