Comment se porte la santé des enfants de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ? Pour y répondre, France Inter est allé à la rencontre d’associations et médecins directement en lien avec ces enfants dans un reportage édifiant.
Environ 340 000 jeunes vivent sous l’ASE en France, dont environ 50 % sont placés en foyers ou en familles d’accueil. Mais selon rapport de l’observatoire national de la protection de l’enfance publié en 2022, les enfants de l’ASE sont moins bien pris en charge que les autres sur le plan médical.
Plus de la moitié des jeunes hospitalisés sont à l’ASE
Selon le reportage, les enfants victimes de violence perdraient jusqu’à 20 ans d’espérance de vie. « Ils vont développer deux fois plus de maladies cardio-vasculaires, de cancers, d’AVC, trois fois plus d’insuffisances respiratoires, 11 fois plus de démences, il y aura 37 fois plus de syndromes dépressifs et de tentatives de suicide… », y a détaillé le Dr Céline Gréco, cheffe du service médecine de la douleur et palliative à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris (AP-HP) et présidente de l’association Im’Pactes.
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Un autre médecin, le professeur Guillaume Bronsard, pédopsychiatre au CHU de Brest, l’a constaté : plus de la moitié des jeunes en hospitalisation longue durée sont sous protection de l’ASE. « C’est très au-delà de ce à quoi on devrait s’attendre. Cela en dit beaucoup sur leur état », estime-t-il.
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Les adolescents de l’ASE séjourneraient plus longtemps que les autres à l’hôpital
Cela est effectif d’abord sur les nouveau-nés, séparés de leurs parents à leur naissance à la suite d’une ordonnance de placement, qui par exemple, au CHU de Nantes, peuvent résider plusieurs mois à l’hôpital. Et par conséquent, leur santé peut se dégrader en raison de leur trop longue présence à l’hôpital, même s’ils sont nés en bonne santé. « Des nouveau-nés, séparés de leur mère et privés de toute ‘figure d’attachement’, présentaient des syndromes dépressifs sévères et pouvaient aller jusqu’à se laisser mourir, faute d’affection », peut-on lire dans le reportage de France Inter.
Les services de pédiatrie des hôpitaux accueillent aussi des enfants et des adolescents placés, qui souffrent de détresse psychique. Les adolescents de l’aide sociale séjourneraient plus longtemps que les autres dans les services hospitaliers. Par ailleurs, leurs soins quotidiens sont, eux aussi, problématiques. Au CHU de Nantes, les pédiatres voient tous les jours passer des enfants de l’ASE « moins bien suivis que ceux de la population générale ».
Les Commentaires
J'avais mal compris ton message.
Mais oui, 40% des enfants placés à l'ASE deviennent SDF avec diverses addiction et maladies mentales et qui ont reçu très peu, voir pas du tout de prise en charge.