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Un gymnaste en train de s'entraîner aux anneaux (photo prétexte de banque d'image) // Source : pexels-ivan-samkov-4164654
Société

« Je faisais 21 kilos, on me disait que j’étais trop grosse » : Libération enquête sur les maltraitances subies par les gymnastes

Dans une enquête parue dans Libération, Une dizaine d’athlètes témoignent des violences physiques et psychologiques dont elles font l’objet.

« Certaines sont pesées tous les jours par les entraîneurs, elles ressortent en pleurs ». Ce lundi 14 août, une dizaine d’athlètes de gymnastique rythmique ont témoigné dans une enquête parue dans Libération des violences dont elles font l’objet lors des entraînements.

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Ainsi, la Française Kseniya Moustafaeva, arrivée à la dixième place aux JO de Rio en 2016, témoigne des pressions notamment sur son poids, dont elle a fait l’objet durant toute sa carrière : « Dès l’âge de 14 ans, j’ai senti que tout un système était autour de moi pour me faire comprendre qu’il fallait être maigre pour faire de la performance, que l’on n’avait pas le droit de se former comme une femme, ni d’avoir mal. »

Troubles de comportement alimentaires encouragés

Dans cette enquête, l’ancienne sportive de haut-niveau, tout comme d’autres athlètes, décrivent une certaine récurrence dans les violences qu’elles subissent : elles sont poussés à rester maigres, voire très maigres. « Je ne me suis pas sentie protégée par la Fédération [Française de Gymnastique] », rapporte Kseniya Moustafaeva auprès de Libération.

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Et pour cause, toutes les sportives interrogées décrivent des règles strictes au détriment de leur santé physique. À l’image de Janene Carilien, 16 ans, qui décrit une forme de violence psychologique de la part de ses entraîneurs, qui la pousse à avoir un très faible poids possible dès sa première année de pratique intensive, alors qu’elle n’avait que 11 ans : « Je faisais 21 kilos, on me disait que j’étais trop grosse par rapport à une autre petite qui en faisait 18. Mon entraineur me pinçait la cuisse, me tapait sur les fesses, en me disant ‘c’est trop gros ça.’ » Elle ne s’alimente plus, et mange une « pomme et un yaourt par jour maximum ». Elle subit alors plusieurs fractures de fatigue, étant sous-alimentée et sous pression.

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Un comportement entrainé par une pesée systématique des élèves, bien que cela soit interdit aux entraineurs depuis 2018. Pourtant, l’enquête révèle que certaines gymnastes sont pesées tous les jours. Et dans une atmosphère loin d’être bienveillante. Alix* raconte : « Le plus dur ce n’était pas les cris. On me pesait avant et après l’entrainement pour me montrer que je prenais du poids à cause de l’eau que je buvais », rapporte-t-elle.

Peu de signalements auprès de la cellule d’écoute

Le poids n’est pas le seul indicateur pour correspondre aux normes imposée par la gymnastique rythmique. Janene Carilien, métisse, se souvient d’avoir subi des remarques racistes de la part de ses entraîneurs, comme un reproche du fait d’être la plus foncée de son groupe. « L’été, je m’enfermais pour ne pas bronzer », confie-t-elle à Libé.

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Si en 2020, une cellule psychologique a été créé au sein de la Fédération Française de Gymnastique, peu de signalements ont lieu. Mais « dans le haut niveau, les sportifs encore en carrière ont du mal à s’exprimer par peur de représailles et signalent souvent les abus longtemps après », déclare dans l’enquête Fabienne Bourdais, déléguée interministérielle à la lutte contre les violences dans le sport. Pour preuve : les athlètes qui parlent à visage découvert dans l’enquête ont toutes déjà quitté le milieu.

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*Le prénom a été modifié.


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Les Commentaires

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Avatar de hellopapimequepasa
20 août 2023 à 22h08
hellopapimequepasa
Le sujet me touche énormément donc je vais faire un énorme pavé:je fait de la GR depuis 20ans dans un niveau très faible et je peux vous dire que si au niveau du poid j'ai été épargné et bien au niveau psy on a pas toujours été tendre avec moi.Dans mon 1er club a l'âge de 10ans je me faisais régulièrement engeuler par l'entraineur et les autres filles aussi en plus de me prendre des réflexion vraiment limite .Je précise que je faisais partie des plus agée .A quel moment tu te dis que geuler sur des petites,dans un groupe débutant c'est légit??(moi ça faisais ma 3ème et j'avais vu mes copine partir dans le niveau supérieur plusieurs fois, j'avais déja capté que j'était mauvaise..ça me semble tellement logique qu'on aurai du prendre soin de moi parce que c'est évident que ce genre de vécu fragilise et la c'était l'inverse) c'était l'inverse. Dans ce club c'était connu en sortie scolaire plein de parents disais "ma fille a arrêter ça criait trop" et moi ma mère m'a fait arrêter lors de l'entrée en 6ème un peu pour ça(alors que j'était passionnée). Pour autant elle ne s'est pas plainte n'a pas dis au entraineur "je récupère ma fille en pleure je vais lui faire arrêter" "vous criez trop" par ce que "non mais je voulais pas faire d'emmerde puis y en avait qui les appréciait" (je ne peux m'empêcher de penser que si ça me serai arriver a l'école elle serai monter au créneaux pour me défendre).Des années après lors de ma 16ème années de GR la prof m'a tellement hurlé dessus (et toute mon équipe a confirmer qu'elle s'était acharné sur moi)que j'ai voulu arrêter l'année suivante car même si elle criais mois j'avais toujours peur qu'elle le fasse du coup je prennais plus aucun plaisir. Heureusement elle a arrêter mais encore aujourd'hui (4ans après les faits)il me suffit d'être dans la même pièces qu'elle pour avoir peur et le nombre de gens qui relativise (y a une entraineure qui m'a quand même sortie "ouai mais bon faut la comprendre c'est embêtant les gens qui veulent faire de la compet sans en faire " et une autre qui t'explique que bon ok faut pas démolir des enfants mais bon y a des fois ou crier c'est ok ,qui explique que je me concentre pas ou que j'écoute pas (pire insulte vraiment je fais de mon mieux je choisis pas d'avoir des difficulté) bref y a une sorte de banalisation de la violence qui me fait beaucoup de peine car ce sport est tellement génial et je ne comprend pas comment on peut légitimé ces pratiques et pourquoi ça ne choque pas plus de gens.y a peu de temps j'ai parler avec une fille qui disais avoir fait de la GR plus jeune.Elle a commencer a mentionner les coach et j'ai su direct qu'elle allait dire qu'on avait crier sur elle et ça a pas louper.Pour terminer cette boucle j'ai rassembler mes force pour expliquer a la dite prof le mal qu'elle avait fait et la festival "je suis désolé que tu l'es ressentie comme ça" (c'est pas un ressentie c'est des faits genre oui elle a crier,oui ça m'a trauma et oui elle s'est acharné sur moi toute mon équipe de l'époque a confirmer) "c'est dommage que t'es pas réussi a me le dire ' (meuf a quel heure j'aurai pu tu me terrorisait ),"personne m'a rien dis" (et oui c'est ça le problème c'est l'omerta sois les gens ont peur sois il trouve ça normal ou relativise voir excuse mais surtout on va pas se dire qu'y a un soucis remettons la faute sur la victime qui aurait quand même pu parler non?"
bref la je sais que ce témoignage fait peur et je pense a la mad qui aimerai décourager sa fille de se lancer dans un sport .Pour autant la GR m'a apporter beaucoup et m'apporte toujours beaucoup c'est et ça l'est toujours un vrai pillier dans ma vie et j'ai rencontré des tas de bon coach qui eux me traitait correctement. Alors que faire en attendant que ça bouge au niveau de la fédé et qu'on se décide a former les prof et a les cibler eux et a faire exploser cette culture de la violence indissociable de la performance (culture parfois transmise par les gymnaste elle même)éja lutter contre les discours du type "la gr/le sport c'est toxique" en disant ça on est dans une certaine fatalité et surtout on ne nomme pas les vrai responsable..certains entraineure!!donc dire "des entraineur rendent le sport toxique" " la culture de la violence rend le sport toxique" ça nomme les chose et ça ouvre une possibilité de changement. Pour les parents apprenez a vos enfants que a a aucun moment c'est normal qu'on leur crie dessus a l'entrainement,soyez attentif a leur état en rentrant de l'entrainement, allez y 5 min avant la fin pour prendre la température..en cas d'alerte (ça crie tous le temps, votre enfant pleure..)vous en parlez a d'autre parent car si ça se trouve elle n'est pas la seule et vous pourrez faire une action ciblé (aller voir l'entraineur en question, parler au président..):le meilleure moyen de briser cette culture c'est d'en parler et en tant que gymnaste on ose pas (la peur)et vous parents vous pouvez agir la dessus et changer ce genre de chose en plus d'apprendre aux enfants qu'ils ont le droit d'être protéger et que ce n'est pas normal ce qui leur arrive.Si ça ne va pas et que votre enfant est toujours passionnée n'hésitez pas a changer de club (si d'autre parent suivent ça peut avoir plus de poids)par ce que c'est trop dommage d'enlever a un enfant une passion a cause de personne malveillante. Car c'est a ces personne la d'arrêter et pas aux enfants (et même au adultes!)de cesser leur passion ce n'est pas a la victime de s'adapter (parce que oui crier c'est de la violence).
voila j'espère de tout coeur qu'un jour ça va changer et que les gens vont comprendre qu'on peut faire de la performance sans crier et qu'on peut réussir en rigolant a l'entrainement aussi!
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