« Une emprise destructrice ». C’est avec ces mots que l’actrice Isild Le Besco a décrit la relation qu’elle a entretenu avec Benoît Jacquot. Dans une interview accordée au Parisien mercredi 21 février, la comédienne s’est livrée pour la première fois sur sa relation avec le cinéaste, alors qu’elle était âgée de 16 ans, tandis que lui, 52.
« Des violences psychologiques »
L’actrice a été révélée par le long-métrage Sade, sorti en 2000, réalisé par le cinéaste. « En apparence, c’était une relation nourrissant de beaux films et, pour moi, la découverte d’un monde », explique la comédienne dans le quotidien, à propos de sa relation avec le cinéaste.
Mais au cours des cinq années passées ensemble, elle décrit : « à l’intérieur, c’était aussi une emprise destructrice, une perte de soi. Des violences psychologiques, surtout. Benoît Jacquot pensait savoir mieux que moi qui j’étais et ce que je pensais. Par exemple, il me disait perpétuellement que j’étais grosse. Il y a eu aussi des violences physiques, parfois, sous le coup de la colère », dénonce-t-elle.
« Une grande partie de ma vie a été gâchée »
Isild Le Besco évoque également les conséquences de la grande différence d’âge entre Benoît Jacquot et elle au moment des faits, cette dernière étant mineure lorsque leur relation a commencé : « Ce qui est très grave, c’est que, comme j’ai vécu cette relation à 16 ans, cela a été constitutif de ma personnalité », poursuit-elle.
« Une emprise engendre d’autres emprises. Après, j’ai vécu des choses encore plus graves avec d’autres hommes parce que j’étais prête à m’écraser pour quelqu’un. Une grande partie de ma vie a été gâchée. »
Isild Le Besco, révélée en 2000 par le film Sade de Benoît Jacquot, évoque aussi dans cette interview le réalisateur Jacques Doillon. Elle lui reproche de lui avoir retiré des rôles après avoir refusé ses avances. Les deux réalisateurs, qui nient ces faits, sont déjà accusés de « viols sur mineure » par l’actrice Judith Godrèche.
Elle envisage de porter plainte
Restée silencieuse durant plus de vingt ans, Isild Le Besco a finalement décidé de prendre la parole aujourd’hui, c’est qu’elle estime que « plus on parle, plus les violences seront vécues et perçues comme telles, plus les abus seront dénoncés et pourront cesser », tout en précisant qu’il « faut aussi respecter le rythme des victimes. »
Si elle a déjà reconnu dans Le Monde « des violences psychologiques ou physiques » de la part du cinéaste. Elle n’a pas encore déposé de plainte contre lui, mais affirme qu’il est « probable » qu’elle le fasse dans les jours à venir.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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