« C’est une histoire d’enfant kidnappée », dit-elle dans Le Monde. L’actrice Judith Godrèche a annoncé avoir porté plainte mardi 6 février contre le réalisateur Benoît Jacquot pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans ». Ces dernières semaines, elle avait dénoncé « l’emprise » du réalisateur sur elle, évoquant leur relation alors qu’elle n’avait que 14 ans, et lui 39 ans.
Judith Godrèche décrit plusieurs années de violences physiques et sexuelles
« C’est une histoire comme les histoires d’enfants qui sont kidnappés et qui grandissent sans voir le monde et qui n’arrivent pas à penser du mal de leur ravisseur. J’aurais voulu que Benoît accepte d’être mon ami, de ne pas m’avoir, je ne voulais pas de son corps. Très vite, il me dégoûtait », a-t-elle écrit dans un texte préparatoire à son audition, ce mardi 6 février, lu davant devant la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris.
Dans ce même texte, et auprès de nos confrères du Monde, Judith Godrèche décrit plusieurs agressions sexuelles et viols, après que Benoît Jacquot vienne la chercher à la sortie du collège afin de l’emmener à son domicile. Elle décrit, durant des années, des rapports sexuels « brutaux ». Comme cette fois où il la fouette avec une ceinture. Ou encore cette autre fois, où « pour mes 15 ans, il décide que je dois jouir quinze fois, je n’ai pas le choix. Je fais semblant le plus vite possible », rapporte-t-elle au journal.
Benoît Jacquot nie les faits, voire y semble indifférent
D’après Judith Godrèche, les brutalités physiques s’accumulent au fil de leur relation. « La dernière année devient un enfer absolu, il est violent, il me frappe. » Comme après la cérémonie des Césars de 1991, où, nommée dans la catégorie meilleur espoir féminin, la jeune actrice ne remporte pas la récompense. Alors qu’elle est en pleurs, Benoît Jacquot l’aurait giflée, la trouvant « pitoyable ».
De son côté, Benoît Jacquot nie l’ensemble de ces accusations. Il insiste sur le caractère « amoureux » de cette relation longue, dénuée selon lui de brutalité et de prédation. « Cela ne m’empêche pas de dormir, cela me fait même plutôt sourire. Je ne me sens pas directement concerné », a-t-il déclaré au Monde. Selon lui, Judith Godrèche « voulait être actrice, elle avait un cinéaste sous la main ».
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Les Commentaires
Les milieux artistiques sont connus pour être assez rudes, même pour des adultes et donc potentiellement très difficiles pour des enfants.
Il est connu que les enfants qui y sont bien protégés, entre autre par leur famille, représentent plus l'exception que la norme.
Partant de là, des parents qui poussent leur enfant là-dedans, je me dis : soit ils sont derrière tout le temps et posent plein de limites, soit iels sont plus soucieux de la carrière précoce de leur enfant que du bien-être de celui-ci et donc il n'est pas étonnant qu'iels laissent des abus arriver.
Pour donner un exemple, quand j'étais enfant, j'étais considérée comme une jolie fillette et une proche de la famille avait suggéré que je fasse un peu de mannequinat.
Ma mère, estimant que ce serait néfaste pour mon bien-être et mon développement et ne voulant pas m'exposer avait refusé tout net. (et sincèrement, Merci Maman)
Argument de la proche "Oui mais la petite Bidule, elle en fait". (Ma mère avait eu une réaction du type "ben voilà"
Ce qui m'avait marqué, c'est que les parents de Bidule tenaient des discours du type "Non mais tu comprends, comme ça elle a déjà un pied dedans, elle pourra faire carrière comme mannequin plus tard", sans demander à Bidule si elle n'avait pas plutôt envie d'étudier la médecine ou l'horticulture. (Elle avait 8 ans aussi mais d'autant plus)
En fait, iels auraient sûrement laissé passer des abus, pour "ne pas entraver la carrière de Bidule" et lui auraient conseillé de se taire "pour ne pas flinguer sa carrière. C'est comme ça dans ce milieu".
Mais, avec le recul, je trouve les deux attitudes parlantes.
Les parents qui étaient obnubilés par l'idée que leur fille deviennent mannequin et/ou actrice l'ont poussée là-dedans, sans se soucier de comment elle vivait les choses.