Voyager, c’est manger.
D’une part, parce qu’il faut bien se nourrir si on veut avoir l’énergie nécessaire pour arpenter un lieu inconnu en long, en large et en travers.
D’autre part, parce que c’est le moment idéal pour manger des trucs qu’on ne trouverait pas dans la supérette en bas de chez soi ! Même fauché•e dans un pays très cher comme la Norvège, on peut faire des découvertes formidables au cœur d’une petite épicerie de quartier.
Un beau pays.
Or, souvent, ce n’est pas tant le plaisir horrifié de découvrir du renne en boîte à Helsinki ou de tenter le burger au haggis en Écosse qui fait tout — de quoi satisfaire le/la candide touriste en nous le temps du séjour.
Pour peu que l’on ait le temps de s’acclimater aux couleurs locales, les risques de s’habituer un peu trop bien au mode de vie que l’on découvre sont élevés. Et je ne vous raconte pas les larmes, les soupirs et la galère pour rentrer en France après ça…
Attention : cet article contient des traces évidentes de nostalgie.
L’art des tapas à la galicienne
J’ai déclaré mon amour pour la Galice à plusieurs reprises dans le passé, que ce soit en chantant une ode au fromage fondu qui coule d’un bocadillo au lomo, en parlant d’identité celtique en Espagne ou en vous enjoignant à prendre la route pour ces vertes contrées.
Mais le fait est que, quelques années plus tard, je repense régulièrement à ma vie d’étudiante galicienne avec un pincement au cœur. Et un creux dans l’estomac.
Il faut dire que la gastronomie prend une place importante dans le mode de vie galicien. Ne serait-ce qu’avec les tapas qu’on vous apporte en même temps que votre verre, parce qu’il ne faudrait tout de même pas que vous buviez le ventre vide. Même si vous ne buvez qu’une menthe à l’eau.
Ou un soda américain.
Il n’y a que deux régions en Espagne qui prennent la tradition des tapas autant au sérieux : l’Andalousie et la Galice.
Si vous êtes déjà allé•es en Espagne, vous avez goûté au bonheur gustatif des tapas. Mais êtes-vous déjà allé•es en Galice ? Parce qu’il n’y a que deux régions en Espagne qui prennent la tradition des tapas autant au sérieux : l’Andalousie et la Galice.
J’ai grandi à quelques kilomètres de Barcelone, et jamais on ne m’y a apporté un plateau de fromage et de chorizo avec mon verre sans que je ne demande rien.
Bien sûr, tous les bars ne vous remplissent pas gratuitement l’estomac pour chaque achat d’une consommation liquide. Il suffisait cependant de connaître ceux qui s’y employaient (bien), pour y faire quelques arrêts judicieux avant de partir en soirée. Quelqu’un a dit « meilleur bon plan étudiant de l’univers » ?
D’autant que lorsque nos poches n’étaient pas trop vides, quelques euros de plus nous permettaient de tripler cette assiette de pulpo a la gallega pour prendre encore plus le temps de bien manger (le prix d’un demi à Paris, en gros).
Les maki rolls à emporter en Australie
Je ne sais pas pour les meat pies ou la viande de kangourou — et ne me lancez pas sur le sujet de la vegemite —, mais pour ce qui est de la cuisine asiatique en général, l’Australie s’en sort plutôt pas mal.
Bon, principalement en cuisine chinoise ou thaïlandaise… mais au-delà du bonheur d’un énorme bol de soupe thaï, un maki roll à emporter fait aussi très bien l’affaire pour partir en balade.
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Certes, les sushis ne sont pas une spécialité australienne (du moins, pas tant que l’on n’aura pas tenté les makis au kangourou trempé dans la sauce vegemite). Mais le long de la côte Est, apparemment, on aime bien le poisson. Et les stands de « fast food » japonais de Sydney ou Melbourne représentent une rude concurrence pour les vendeur•ses de meat pies.
Et ce n’est pas davantage une spécialité australienne, mais c’est là que je l’ai trouvé, et je le veux désormais dans tous les restaurants japonais : le maki roll entier à emporter.
Sushi Hub à Melbourne
Vous savez comme parfois, vous mangeriez bien des sushis pour déjeuner… mais vous n’avez pas le temps de vous asseoir et franchement,
manger des sushis en marchant, c’est un peu un coup à se mettre de la sauce soja dans le nez et un maki dans l’œil ?
Eh bien, pour l’équivalent de deux ou trois euros, vous prenez votre maki roll, quelques gouttes de soja grâce à la petite bouteille en plastique et hop ! Ça change un peu des sandwichs (et des meat pies toujours trop chaudes).
J’ai essayé d’expliquer le concept dans mon resto à sushis parisien, mais je crois que je me suis heurtée à des puristes.
La pause pub réconfortante au Royaume-Uni
On dira ce qu’on voudra de la gastronomie britannique, mais au moins, les Anglais, ils ont les pubs. Les Pubs.
Pub festif du quartier, pub aux ambiances de chaumière de bord de route, pub branché du centre-ville, pub chic et touristique, pub planqué qui se repère aux bonnes odeurs de shepherd’s pie et de gravy au coin de la cheminée…
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Ça ne vous fait peut-être pas envie là, tout de suite, dans la chaleur estivale. Mais en été, les Anglais•es vont chiller au parc ou à la plage avant d’aller se boire une bière bien fraîche à l’extérieur du… pub. Donc ça marche aussi.
En hiver, dans le climat impitoyable de tendre Albion, le pub est une lumière chaude dans le brouillard.
Et en hiver, dans le climat impitoyable de tendre Albion, le pub est une lumière chaude dans le brouillard. La nourriture y est en général assez simple et bourrative — d’ailleurs, les menus varient peu d’un pub à un autre —, mais c’est tout ce qu’il faut pour faire face aux éléments.
Boire un english breakfast (avec un nuage de lait) devant un crumble aux pommes pour se consoler de l’averse de neige fondue qu’on s’est pris sur la gueule un lundi matin, par exemple.
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Dans ce genre-là.
Bref, le pub, ce n’est pas que la sortie pour picoler après le travail. C’est aussi, en général, un endroit confortable à votre disposition à chaque coin de rue ou presque où se poser pour bouquiner ou sociabiliser sans se ruiner.
Et toi, quelle habitude culinaire aurais-tu bien ramenée de tes voyages ?
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