Publié initialement le 26 août 2014
Le thé est une boisson chaude préparée à base d’eau et des feuilles et bourgeons du théier. Et non, pourtant, ce n’est pas « que de l’eau chaude avec des plantes dedans » ! C’est d’ailleurs la deuxième boisson la plus consommée au monde, devant le café (en numéro un : l’eau, évidemment).
Qu’est-ce que le thé ?
Toi qui penses que le thé, c’est juste de l’eau colorée, ou toi qui es accro à tes sachets Lipton et même toi qui te contentes d’en commander une fois de temps en temps dans les cafés, suivez attentivement ces conseils : de nouvelles perspectives dans l’art délicat du thé s’ouvrent à vous !
Toi-même tu sais
À lire aussi : L’Afternoon Tea, une vieille tradition bien sympathique
En principe, dans ton sachet de thé se trouvent des feuilles de théier. On consomme du thé pour se rafraîchir, comme le thé à la menthe servi très chaud, mais pas brûlant, qui augmente la sudation (la sueur quoi).
On en consomme aussi lors de cérémonies rituelles comme au Japon. Ou simplement sous la couette, un jour de pluie, avec un roman, quand la vie a besoin d’un petit coup de pouce côté douceur.
Dans les thés de supermarché, il n’est pas rare qu’on puisse y trouver également… des petites branchettes de théier.
À l’inverse, dans des maisons de thé extrêmement luxueuses, tu peux trouver des thés dits « cueillette impériale » (ils étaient autrefois réservés aux empereurs) : ne sont utilisés pour réaliser ces mélanges d’exception que la première feuille et le premier bourgeon du théier.
Verts, noirs, bleus, quelles sont les différences entre les types de thés ?
Les feuilles de thé sont récoltées le plus souvent à la main, sauf dans le cas des thés japonais et géorgiens. Elles vont ensuite être préparées selon des principes bien précis, suivant le type de boisson que l’on souhaite obtenir et plus précisément selon le type d’oxydation que l’on désire.
- Dans le cas des thés verts ou jaunes par exemple, les feuilles sont simplement chauffées. Ensuite, les thés verts sont roulés, tandis que les feuilles de thé jaune (voire blanc) sont laissées intactes, entières. Les feuilles ne sont donc pas oxydées.
- Dans le cas des thés noirs, les feuilles sont séchées, soumises à fermentation et déchirées. Ces feuilles sont parfaitement oxydées.
- Les thés bleus, aussi appelés « oolong », sont un intermédiaire très recherché entre les thés verts et les thés noirs, à l’oxydation incomplète.
- Les thés fermentés dits pu-erh sont des thés noirs luxueux qui fermentent bien plus longtemps, le plus souvent dans des jarres, et en retirent un goût particulièrement terreux et humide.
C’est donc le taux d’oxydation, variant de 0% pour les thés verts à 100% pour les pu-erh, qui va déterminer le type de thé que l’on souhaite déguster !
Mais tous les thés viennent de la plante Camellia sinensis : le théier !
Le thé et la caféine
Chaque « couleur » a ses caractérisques, ses traditions, son histoire, son mode de préparation. Les feuilles peuvent être écrasées, roulées en spirale, réduites en poudre comme dans le cas du thé matcha ou encore enroulées sur elles-mêmes pour former de petites boules.
Ce taux d’oxydation n’a en revanche rien à voir avec le taux en caféine de ton thé, cette fameuse molécule responsable de son effet stimulant. Car oui, on ne parle plus de théine mais bien de caféine : ces deux molécules sont en réalité les mêmes !
Un thé vert n’est donc pas nécessairement moins riche en caféine qu’un thé noir. Tout dépend de son année de la récolte, de sa durée d’infusion, de la présence ou non de bourgeons, de l’âge de la femme du capitaine…
Les tanins du thé, ces molécules responsables de sa couleur, de son astringence et de son épaisseur, se combinent à la caféine de façon à retarder son absorption dans le sang et à rendre les effets excitants du thé plus diffus que ceux du café.
Notons également que ce que l’on nomme en France « thé rouge » est en réalité le résultat de l’infusion des feuilles d’un arbuste africain de la famille des acacias, le rooibos. Il ne contient pas du tout de caféine.
Enfin, après la préparation des feuilles, le fabricant peut rajouter épices, écorces et autre arômes afin d’obtenir un thé parfumé.
Quel est l’impact du thé sur la santé ?
Le thé n’est pas une boisson miracle. Il n’aide pas à perdre du poids, surtout quand on le sucre, qu’on y ajoute du lait ou qu’on l’entoure de petits gâteaux !
Cependant, le thé participe à notre hydratation quotidienne. Chaud, il tend à diminuer le stress lorsqu’il est consommé modérément. Riche en antioxydants, surtout quand il est vert, le thé serait un aliment utile pour lutter contre les effets du vieillissement, y compris certaines maladies.
Attention, cependant, ami-e-s végétarien-ne-s ! Le thé diminue l’absorption du fer contenu dans les végétaux. Évitez donc d’en boire durant vos repas.
Un thé doit-il être cher pour être bon ?
Tout dépend de ton budget et de ta consommation.
Si tu as besoin de ta tasse de thé noir chaque matin pour te réveiller, un thé en sachets de supermarché fera largement l’affaire. Pareil si tu en bois beaucoup en période de stress (examens, dossiers à boucler…) histoire de te booster un peu en fin de journée.
Si à l’inverse tu aimes organiser des goûters entre ami·e-s et que tu recherches un thé plus gourmand, tu peux te tourner vers des maisons de thé en vrac qui te permettront de tester beaucoup plus de variétés.
Les prix ne sont pas forcément excessifs (ça commence aux alentours de 5€ le sachet), et le thé se conservant longtemps, c’est un achat plutôt rentable.
Les thés bio et les marques de thé hype colonisent de plus en plus les épiceries fines, les supermarchés de (grandes) villes et les épiceries bio.
Faut-il céder à la tentation ? Pourquoi pas. Mais sache que côté prix, tu trouveras la même chose, le conseil en plus, dans les boutiques spécialisées. De plus, les thés de ces boutiques sont conservés dans de grandes boîtes où tu pourras plonger ton minois afin d’inspirer les arômes des différents produits avant de faire ton choix.
N’oublie pas qu’en matière de thé, des commerciaux bien avisés ont depuis longtemps compris l’intérêt d’un packaging coloré et design qui ne change pas forcément grand-chose à la qualité du produit final…
Plus le thé que tu recherches est simple, plus tu en trouveras de bons en supermarché. Pour un thé noir basique Earl Grey, il n’y a aucune raison de courir toute la France à la recherche d’un produit d’exception, surtout si ta consommation est occasionnelle.
Les thés spécifiques qui méritent ton attention
Il faut cependant porter un soin particulier à l’endroit où tu fais tes courses dans deux cas !
- Pour les mélanges parfumés qui sortent de l’ordinaire
Je ne saurai que te recommander d’être exigeante. Un thé parfumé artificiellement est rapidement fade, s’évente, ne tient pas la distance, voire te colle des migraines. Un thé « goût russe » par exemple est normalement préparé à l’aide d’écorces d’agrumes… dans les faits, ça peut aller de l’arôme artificiel à la vraie belle écorce d’orange bio.
- Pour les thés autres que noir
Le thé noir se prépare en écrasant les feuilles, ce qui le rend particulièrement propice à la dégustation en sachet. À l’inverse, un thé vert, blanc ou encore jaune, se prépare à l’aide de feuilles entières. Lorsque tu les achètes en sachets, tu paies en réalité des rébus aux arômes considérablement affaiblis. C’est en magasin que tu trouveras les belles feuilles de thé entières qui sauront faire le délice de tes papilles !
Comment faire du thé ?
Je ne te ferai pas un cours sur l’art de la cérémonie du thé japonaise, ou sur le fameux service Gong fu Cha, méthode chinoise de préparation du thé.
Cérémonie du thé japonaise
On va parler de la préparation du thé de tous les jours, celle avec la bouilloire héritée du grand frère et la petite boule à thé de forme rigolote que tu as fini par retrouver au fond d’un tiroir.
Quel matériel utiliser pour préparer correctement son thé ?
Une bouilloire, bien sûr. L’idéal serait également d’avoir un thermomètre. Et un mug, évidement !
Mais le point de détail qui doit attirer ton attention, c’est ta boule à thé. Elle est peut-être design, jolie et fun, mais est-elle suffisamment grande ?
Dans le cas d’un thé noir, il n’y a pas trop de problème, et le traditionnel sachet fait l’affaire. Mais dans le cas d’un thé à feuilles entières (blanc ou vert donc), il vaut mieux utiliser une grande boule à thé qui permettra aux feuilles de s’ouvrir et de développer leurs arômes sans s’écraser les unes les autres.
Enfin, si possible, choisis de l’eau de source. L’eau minérale est trop forte en goût, celle du robinet en calcaire… Mais bon, on n’a pas toujours de l’eau de source sous la main et ton thé ne se transformera pas en breuvage infect sous prétexte que tu as utilisé de l’eau du robinet !
À quelle température faire chauffer l’eau pour du thé ?
Eh non, il ne suffit pas d’utiliser de l’eau bouillante, malheureuse ! Pour le thé noir, on utilisera de l’eau entre 80° et 95°. Faute de thermostat, utilise de l’eau non pas bouillante mais frémissante. Pour les thés fragiles comme les jaunes et les blancs, on préfèrera une eau aux alentours de 70°. Le thé vert est intermédiaire : dans les 70 à 90°.
De façon générale, plus ton thé est délicat, réputé, plus il faudra l’infuser à basse température. L’idée ? Ne pas brusquer, et encore moins brûler, ses feuilles fragiles.
Combien de temps faut-il laisser infuser son thé ?
Le mieux, c’est de suivre les indications du paquet. Mais encore faut-il penser à les lire ! Ce n’est pas seulement un temps compris entre « quand ça brûle » et « quand c’est trop froid ». On peut aller de 9 minutes pour un thé blanc ou un pu-erh à seulement 3 minutes pour un thé noir aromatisé plutôt fort.
Peut-on rajouter quelque chose dans son thé ?
Bien sûr ! Sucre, lait, miel, épices, écorces… Tu peux t’amuser à améliorer l’ordinaire de plein de façons différentes.
Mais si tu as l’occasion de déguster un très bon thé, que ce soit en salon ou bien chez toi, alors tente le coup et ne rajoute rien.
Le thé, une boisson aussi cool à déguster que le vin
Un thé délicat a en lui-même une tonne d’arômes que le moindre grain de sucre réduirait à néant. Profites-en pour affiner ton palais, apprendre à déguster un breuvage et à le décrire avec un vocabulaire plus riche… Un peu comme le vin !
L’astringence d’un thé, par exemple, c’est l’impression de sécheresse qu’il te laissera en bouche une fois fini. Tu peux regarder également la texture du thé : moelleuse ou au contraire limpide.
Les couleurs, les odeurs… Prends le temps de laisser les souvenirs remonter à la surface, invente-toi des histoires : qu’est-ce que t’évoque ce thé ?
C’est aussi un bon moyen de développer à bas coût des techniques de dégustation qui seront utiles lorsque tu voudras apprécier une bonne bouteille de rouge !
Tu peux maintenant assortir ton thé à une pâtisserie bien choisie ou bien simplement à ta tartine du matin, en étant sûre de ne plus jamais déguster un thé trop amer.
Une fois ta petite pause terminée, range ton thé au sec, loin de tout produit à l’arôme trop fort : chocolat, café… Car il en prendrait rapidement les arômes et perdrait son équilibre !
Bonne dégustation !
À lire aussi : 6 thés parfumés pour profiter de la journée internationale du thé
Les Commentaires
Du coup voilà, je me sers quotidiennement de l'infuseur, et quand j'ai des invité.e.s qui veulent chacun.e un thé différent (et qu'on peut donc pas faire une grosse théière), là je me sers des petits sachets en coton à thé individuels, top (comme ils sont assez grands, les feuilles ont quand même suffisamment de place pour se déployer, vu qu'on en met très peu pour une seule tasse)