Janvier, c’est le mois des bonnes résolutions et du changement. Le moment où on se dit que tout est possible, où on se promet d’arrêter de fumer, de rentabiliser son abonnement à la salle de sport et de ne plus rappeler son ex toxique. Côté habitudes alimentaires, c’est pareil : c’est la période pendant laquelle on prête serment de mieux se nourrir, d’ingurgiter moins de cochonneries. C’est bien pour ça qu’à chaque début d’année, de plus en plus de challengers adhèrent à des défis en tous genres pour prendre un nouveau départ.
Créé il y a plusieurs années par l’association de défense animale L214 dans la même veine que le Dry January, le Veganuary a été adopté au début de l’année par plus d’un demi-million de personnes reparties dans plus de 200 pays.
Le groupe, qui est connu pour ses infiltrations remarquées dans les élevages et les abattoirs, propose de supprimer de son alimentation tout produit d’origine animale pendant toute la durée du mois de janvier.
L’idée vous tente, mais vous ne savez ni par où commencer, ni comment vous y prendre. Je vous éclaire ?
Vegan pendant un mois : pour quoi faire ?
Ça va bientôt faire 5 ans que je suis végétarienne, et 9 mois que je suis devenue végétalienne, et ce, pour plusieurs raisons : d’abord parce que j’en avais envie et que je le pouvais, et puis aussi et surtout pour la cause animale, l’aspect écologique et le fait que la plupart des produits d’origine animale faisaient vriller mon estomac.
Ça, c’est mon choix. Certains et certains choisissent de devenir vegans pour d’autres raisons, et d’autres ne le peuvent ou ne le veulent pas pour plein d’autres (notamment, pour des raisons socio-économiques).
Selon le site du challenge, 22% des participantes et participants de l’an passé se sont lancés pour des raisons de santé, 46% pour la souffrance animale et 21% pour l’écologie.
Mais déjà, vegan ça veut dire quoi ?
D’après la plateforme Vegan France, être vegan, c’est exclure :
« […] autant que possible en pratique, tout produit d’origine animale (végétalisme) et adopter un mode de vie respectueux des animaux (habillement, cosmétiques, loisirs…).
On entend par « origine animale » dans cette pratique les matières premières issues de l’élevage, de l’abattage, de la chasse et de la pêche. »
Alors, pourquoi devenir vegan ?
- Pour la planète : des chercheurs de l’université d’Oxford ont découvert qu’en supprimant la viande et les produits laitiers de son alimentation, un individu « pouvait réduire de 73 % son empreinte carbone liée à l’alimentation ».
- Pour la santé mentale et physique : d’après une étude rapportée par le magazine The Conversation, les personnes qui suivent un régime végétalien montrent « une nette amélioration de leur santé mentale, du bien-être et de la productivité au travail ». Devenir végétalien peut également avoir des effets bénéfiques sur le diabète de type 2 et le déclin de la fonction rénale, mais aussi réduire de 75 % le risque d’hypertension artérielle.
- Pour les animaux : selon Happy Cows, « plus de 25 milliards d’animaux sont tués par l’industrie de la viande chaque année. Avec l’agriculture intensive, ces animaux sont généralement élevés dans des cages, des caisses ou des hangars surpeuplés. »
- Pour les humains : d’après le site Vegan Pratique, « un très grand nombre de terres cultivables sont utilisées dans le seul but de nourrir les animaux d’élevage, alors que 800 millions d’humains souffrent de malnutrition. L’élevage et la consommation de produits carnés alimentent ainsi le gaspillage de ressources, accaparées par les uns au détriment des autres. »
Par quel bout commencer ?
Vous êtes décidée, mais, vous qui avez pour habitude de consommer de la viande et des produits laitiers à presque tous les repas, êtes complètement perdue. Pas de panique, pas besoin de vous mettre aux graines et à la laitue du jour au lendemain.
Mon premier conseil serait de ne pas vouloir aller trop vite d’un coup, au risque de vite se décourager. Commencez à opérer quelques changements dans vos habitudes et votre alimentation un peu avant le début du challenge pour ne pas que le virage soit trop abrupt.
Par exemple, ça peut être judicieux de faire en sorte qu’il n’y ait plus de produits d’origine animale dans votre cuisine avant de commencer le Veganuary. Ça serait con de vous retrouver avec 3 kilos de boeuf dans le frigo pendant votre mois vegan. Évitons tout gâchis et tentation inutile.
Au contraire, réduisez petit à petit votre consommation de viande avant le 1er janvier et commencez à faire des courses plus végétales pour vous mettre dans le bain. Le jour J, vous aurez moins l’impression d’un couperet qui vous tombe dessus sans crier gare.
Fixez-vous des objectifs : relevez un challenge, c’est cool, mais savoir pourquoi on le fait, ça aide encore plus ! Pour votre santé, pour l’écologie, pour les animaux… Réfléchissez à la raison pour laquelle vous souhaitez tenter l’expérience, ça vous donnera un point de fuite vers lequel tendre pendant 30 jours.
Même si le challenge ne dure qu’un mois, n’oubliez pas de vous munir de compléments alimentaires, notamment de vitamine B12, l’indispensable des vegans pour éviter d’éventuelles carences nutritionnelles.
Et si vous souhaitez être guidée d’une main plus experte, de nombreuses plateformes proposent des guides pour débuter dans le véganisme et répondre à toutes vos questions. Car des questions, vous en avez sûrement : comment manger équilibré ? Quoi acheter ? Quels aliments sont riches en protéines ? etc.
En vous inscrivant sur le site du challenge, vous aurez même accès à un livre de recettes gratuit, des guides nutritionnels et des emails de coaching pour vous aider à tenir.
Comment faire pour ne pas craquer ?
Dans le confort de votre chez vous ou dehors, dans la fosse aux omnivores, les tentations peuvent être fortes.
Si aujourd’hui, les produits d’origine animale me manquent rarement, les premières semaines étaient folkloriques. Sous prétexte d’être légèrement éméchée, je m’autorisais quelques tranches de pizza au jambon, ni vue ni connue, aux apéros entre potes. Puis je m’auto-flagellais dès le lendemain, comme si la part de Regina que j’avais goulûment ingurgitée allait changer la face du Monde.
D’abord, mon conseil serait de ne pas trop culpabiliser, car c’est selon moi la meilleure recette pour craquer sous la pression. Si vous faites un pas de travers, ne soyez pas trop dure avec vous-même et continuez le challenge (ou pas, d’ailleurs).
Les jours où vous sentez que vous allez flancher, rappelez-vous pourquoi vous vous êtes lancé ce défi. Dans le feu de l’action, vous pouvez vite oublier les objectifs que vous vous étiez fixée : refaire un point dessus peut vous recentrer.
Si le goût de la viande ou du fromage vous manque et que vos rêves se constituent exclusivement de camemberts coulants et de gésiers bien gras, pourquoi ne pas tenter les substituts ? Dans la plupart des supermarchés, vous trouverez des nuggets végétales, des steaks saignants sans hémoglobine, et même du faux-gras pour les fêtes !
Enfin, optez pour des recettes simples et rapides à préparer pour ne pas vous tourner vers ce qui vous est familier : les produits laitiers et la viande.
3 recettes faciles
Je suis loin d’être une cheffe, mais voilà mes 3 recettes fétiches quand j’ai la flemme de cuisiner, mais que je ne veux pas me laisser mourir de faim.
- Le dahl de lentilles corail : faites revenir des oignons, du gingembre frais et de la pâte de curry dans une cocotte. Ajoutez du cumin et du curcuma, puis les lentilles corail, de la pulpe de tomates, des épinards frais et un peu d’eau. Et noyez le tout de lait de coco jusqu’à un résultat bien fondant. À servir avec du riz, des pois chiches et de la coriandre fraîche, et voilà !
- Le chili sin carne : faites revenir des petits morceaux d’oignon, d’ail, de poivrons et de carotte. Ajoutez du piment doux, du chili et un peu de poudre de curry, du maïs, des haricots rouges et de la pulpe de tomates. Salez, poivrez, saupoudrez de coriandre, et c’est parti. Avec une petite tortilla de maïs et du faux haché de boeuf, c’est encore plus parfait.
- Un bol garni avec des légumes de saison : ça, c’est le plat que je fais quand j’ai vraiment la flemme. Dans un grand bol, je jette des frites de patates douces, du houmous, de l’avocat (pas toujours car c’est pas trop de saison, ni très écolo), du riz, des pois chiches, des champignons et des poireaux poêlés et tout ce que je trouve dans mon frigo.
Et après ?
Une fois le challenge terminé, et selon votre expérience, à vous de voir si vous souhaitez passer du côté obscur de la force et devenir vegan (ou bien végétarienne), simplement réduire votre consommation de viande et produits laitiers ou revenir à votre régime omnivore…
Le choix vous appartient !
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Crédits photos : RF._.studio et Sarah Chai (Pexels)
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