Précédemment dans #62jours : Lettre de rupture — À ma dépression
Je suis toujours sur une lancée de réflexions autour du regard : celui que je porte sur le monde, celui que je porte sur moi-même. J’en suis à remarquer que je ne vois pas très loin devant moi.
De la même manière que j’accumule des « petits poids » qui finissent par me casser le dos, je laisse ma vue être obstruée par une infinité de petites distractions, qui finissent par détourner mon regard, et diluer ma motivation.
C’est pourtant un constat simple : si mon bureau est encombré de jeux et de distractions, mon attention est plus facilement détournée de mon travail. La réciproque n’est pas forcément vraie : c’est pas parce qu’il n’y a rien sur mon bureau que je suis 100% concentrée. L’esprit n’est pas aussi binaire.
Mais donc, qu’est-ce qui me distrait, au quotidien ?
Un milliard de choses. Des sollicitations multiples, et inutiles. Ce sont par exemple, les notifications qui s’entassent sur l’écran d’accueil de mon téléphone. Les notifications que Facebook ou que Gmail m’envoient tout au long de la journée.
Ce sont aussi toutes les tâches que je remets à plus tard, comme si j’avais une boîte à corvées, comme si je prenais effectivement le temps, dans ma semaine, de m’arrêter pour faire toute une série de tâches relou (spoiler alerte : non, absolument pas).
Mon assistante personnelle est débordée
Je me fais penser à ce génial épisode de Bref, « je remets tout à demain ». C’est comme si j’avais un double de moi-même que je prenais pour mon assistante personnelle. Je lui fais des listes, je lui donne des pense-bêtes, à elle de faire le boulot.
Mais je ne reviens jamais vérifier que c’est fait. Parfois elle y pense. Parfois non. Souvent non, d’ailleurs.
Je procrastine, c’est sûr. Comme tout le monde. Mais je n’aime pas cette sensation de procrastiner. C’est du temps et de l’énergie que je perds, parce que je ne tire aucune satisfaction de ce processus.
Alors, comment sortir de ce cercle vicieux ? J’ai déjà quelques clés de solution.
Faire le tri dans mes notifications
Dans la vraie vie,
je ne laisserais personne me couper la parole comme je laisse mon téléphone m’interrompre. Personne autour de moi n’a le droit de me parler pendant que je regarde un film, de changer de conversation pendant un repas, de venir me déranger toutes les dix minutes quand je bosse.
Alors, pourquoi est-ce que j’octroie ce droit à mon téléphone ? Et surtout, il faut voir quels types d’interruptions je subissais, avant !
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Qui s’en fout ?
Voilà pourquoi j’ai viré toutes les notifications de mon téléphone. Messenger, Whats app, et bien sûr, tous les réseaux sociaux. Je peux aller jeter un oeil quand j’ai du temps, quand j’attends une réponse, quand j’ai une conversation en cours. Mais je n’ai pas besoin d’une pop-up sur mon écran d’accueil, encore moins d’un son.
Mon téléphone a encore le droit de m’interrompre lorsque j’ai un appel, et lorsque je reçois un SMS. Ça limite considérablement les interruptions intempestives.
Faire le tri dans mes tiroirs
De la même façon que je portais trop de choses avec moi, je possède trop de choses, j’ai dans ma vie trop de matière inutile. Mine de rien, c’est encombrant.
Des vêtements que je ne mets plus, des livres que je n’ouvre pas, des reliques et des bibelots que je conserve en avatars de mes souvenirs…
Sauf que je n’ai pas besoin de ça. J’ai besoin d’espace, de place pour réfléchir et grandir. Je n’ai pas besoin d’un millier de petites ancres qui me raccrochent au passé.
Faire le tri dans mes placards, dans mes espaces, c’est aussi faire le tri dans ma vie : ce sont des travaux pratiques, ni plus ni moins. Si j’arrive à trouver la force et la motivation de faire de la place dans mon chez-moi, je trouverais aussi celle de faire de la place dans mon esprit.
Faire le tri dans mon esprit
Je passe beaucoup trop de temps (et d’énergie) à ressasser des pensées. Je me refais le film de mes erreurs, et ne parlons même pas de celui de mes échecs. Je me complais dans mes souvenirs, comme on feuillette avec nostalgie un album photo.
Je m’encombre la tête de choses à faire et de plans sur la comète, sans me laisser le temps et les moyens d’établir des plans concrets, puis de les mettre en oeuvre.
Bref, je rêve au passé, je rêve au futur, et ce faisant, j’oublie de vivre au présent.
C’est finalement pas plus compliqué de trier ses pensées que de trier ses chaussettes. Je m’y prends un peu de la même façon : en jetant celles qui sont orphelines, trop vieilles, trouées, de mauvaise qualité. Je ne garde que celles qui pourront m’emmener loin, et tenir la distance.
Et c’est en faisant le tri dans tout ce qui fait actuellement partie de ma vie que j’arriverai à visualiser plus clairement ce qui est essentiel, important pour moi, à mes yeux.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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