Alors que la collab’ Mugler x H&M sortie au printemps 2023 réunissait beaucoup de bestsellers de la maison de luxe française pour les proposer en masse, on pouvait se demander dans quelle direction irait ensuite son directeur artistique Casey Cadwallader. Après avoir surexploité le sillon du shapewear à découpes, dont des combis vus sur toutes les popstars de l’industrie, voilà qu’il poursuit désormais un autre filon : celui du bestiaire, imaginaire si cher au fondateur Manfred Thierry Mugler.
Paris Hilton et Angela Bassett, tentaculaires au défilé Mugler printemps-été 2024
C’est au Carrousel du Louvre, le 2 octobre 2023 que Casey Cadwallader a donc présenté sa collection Mugler printemps-été 2024, pleines d’animaux moins attendues dans la mode : des méduses, des pieuvres, et autres calamars. Dans une mise en scène minimaliste, composée d’un podium et fond blancs, les mannequins déambulaient face à des ventilateurs permettant de faire flotter leurs vêtements tels des tentacules dans l’océan. De quoi créer une allure aussi éthérée que menaçante, pour les mannequins de la cabine, dont quelques célébrités comme Angela Bassett et Paris Hilton.
Le premier look se composait par exemple d’un body en résine noire brillante aux hanches exagérées, décorées d’un sobre M, sur une paire de collants voile, et une traîne évanescente. Ont suivi plusieurs looks noirs, aux épaules très carrés, et jeux de découpes tout aussi rectilignes, avant qu’un peu de rondeur tout en couleur chair et transparence ne s’immiscent à travers des robes nuisettes et autres déshabillés. Des pièces en denim mouchetés, pouvant aussi bien évoquer un léopard polaire que des limaces de mer, comptent parmi les premières incursions de couleurs, bientôt suivies par des looks aux tons beiges, oranges, et roses. Un détail déjà présent par touches s’est alors accentué : de lumineuses touffes façon lampe de fibres optiques décorent des poitrines, des poignets, ou encore des souliers, pour créer une allure d’anémone électrique ou de plancton bioluminescent. D’autres silhouettes reprennent cette idée sous forme de franges plus fluides et colorées, en pied de manches ou de pantalons, créant un effet de multitude de tentacules à la Ursula dans La Petite Sirène.
Mugler printemps-été 2024 : « Nage droit devant »
La dimension aquatique des silhouettes se joue aussi à travers la transparence incolore de bodys ou de ceintures à basques sur lesquelles reposent des jupes. Enfin, le minimalisme de la scénographie révèle toute son efficacité sur les derniers passages : des robes de sirènes ou des bodys qui pourraient presque paraître simples s’ils ne se composaient pas de traînes de mousseline de plus de 7 mètres de long, telles de dangereuses murènes qui nageraient sur terre ou des traînées d’encre de pieuvre. C’est d’ailleurs Anok Yai (élue mannequin de l’année 2022 par models.com), qui a clôturé ce défilé spectaculaire et qui pourrait bien avoir une influence tentaculaire sur le reste de l’industrie.
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