Chic alors, des policiers encore mieux habillés pour appliquer avec style le projet de loi sécurité globale fraichement approuvé par le Sénat ! D’après le site d’informations Mediapart, Gérald Darmanin a contacté plusieurs écoles de mode et lycées professionnels afin de leur proposer de moderniser l’uniforme de la police nationale.
L’uniforme actuel, jugé un peu trop passé de mode ?
Le média d’investigation a révélé le 17 mars 2021 que le ministre de l’Intérieur avait sollicité 24 écoles de mode et lycées professionnels disposant d’une filière « Métiers de la mode » pour qu’ils proposent des « évolutions de la tenue des policiers ».
« Le projet qui répondra le mieux aux attentes servira de modèle pour modifier le design d’une ou deux pièces emblématiques », a même expliqué le cabinet du ministre à Mediapart. Cela s’inscrit dans le cadre du « Beauvau de la sécurité », censé améliorer le lien entre la police et la population.
La dernière trouvaille de @GDarmanin. pic.twitter.com/SORu0JbrEj
— Marc-Antoine Bartoli (@ma_barto) March 17, 2021
L’uniforme actuel a été dessiné par la maison Balenciaga en 2004. Du coup, il commence à être démodé au goût des policiers qui jugeraient leur polo bleu « trop clair » et souhaiteraient des « broderies » à la place des sérigraphies.
Gérald Darmanin souhaite « mieux inscrire les contours, les symboles et les responsabilités que cette tenue incarne avec les enjeux sécuritaires et sociétaux de demain. »
Des étudiants mode s’indignent face à cette proposition
Sur les réseaux sociaux, plusieurs étudiants se sont indignés d’une telle proposition. Ils regrettent que le ministère fasse comme les grandes entreprises qui sollicitent régulièrement leur établissement pour ce genre de « workshops ». Un moyen déguisé pour certaines d’« exploiter de la main-d’œuvre étudiante gratuite ».
À l’école de mode et de design public Duperré, un collectif a rédigé un texte pour pointer l’ironie grinçante de la situation :
« Certain·es […] se sont fait tabasser, […] mis·es en garde à vue sans motif valable, et aujourd’hui le ministre nous demande de travailler gratuitement pour ces mêmes policiers ? »
En effet, cet établissement se trouve à côté de la place de la République, à Paris, où de grosses manifestations ont régulièrement lieu.
À l’heure du reconfinement, où les étudiants hurlent leur détresse psychologique et financière, ainsi que leur manque de perspective d’avenir, le ministre de l’Intérieur leur propose donc des devoirs bénévoles en plus. Consigne donnée le 12 mars « pour un rendu fin avril ». Sûrement une priorité, en cette période de crise sanitaire et sociale…
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