Live now
Live now
Masquer
films-francais-manque-diversite
Cinéma

D’après une étude, les films français sont majoritairement peuplés d’hommes blancs. Qui est surpris ?

À l’occasion de ses quatrièmes assises, le collectif 50/50 dévoile une étude inédite sur la diversité dans le cinéma français, ou plutôt son absence. Et ça fait froid dans le dos.

Rien de nouveau sous le soleil : les actrices et acteurs racisés sont invisibilisés en France.

Le collectif 50/50, l’association française qui promeut l’égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le septième art et l’audiovisuel, a mené une enquête révélant le manque de diversité dans le cinéma français. Et les chiffres sont effarants.

Le cinéma français et sa quasi-absence de diversité

D’après l’étude Cinégalités révélée lundi 6 décembre, le cinéma français souffre d’un manque de diversité navrant.

Menée par des universitaires sur un corpus de 115 films (sélectionnés sur la base de leur succès en salle et des plus gros budgets alloués), l’étude analyse l’origine, la catégorie socio-professionnelle et le genre des personnages. Elle révèle ainsi que 81% d’entre eux sont « perçus comme blancs », 7,5% « perçus comme arabes », 7,2% « perçus comme noirs » et 1,5% « perçu comme asiatiques ».

cdfb006_84617116-capture-d-e-cran-2021-12-06-a-15-49-43

L’étude ne s’arrête pas à ce simple constat et analyse également quels rôles incarnent les personnes racisées. Les personnages non-blancs ont par exemple trois fois plus de chance d’interpréter un criminel ou un délinquant.

Les personnages perçus comme arabes, de leur côté, ont deux fois plus de chance de mourir à l’écran.

Maxime Cervulle, maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de ParisVIII Vincennes – Saint-Denis, qui a co-dirigé l’enquête, précise :

« Les figures de la marginalité sont d’abord des étrangers. »

Comme quoi, on a beau nous seriner que la société a changé, elle porte inexorablement les marques d’un monde « d’avant » (vraiment ?), profondément raciste et bien évidemment misogyne, comme démontré plus bas.

Les femmes de plus de 50 ans, grandes oubliées du cinéma

Alors que les femmes représentent 52% de la population française, elles ne sont que 40% dans les films français soumis à l’analyse des chercheurs de l’étude « Cinégalités ».

Et que dire alors des femmes de plus de 50 ans qui ne représentent que 1,2% des personnages principaux des films étudiés — quasi-inexistantes et souvent cantonnées aux rôles de mères et de belles-mères ?

Un constat qui s’étend au-delà de nos frontières puisque le Geena Davis Institute on Gender in Media, un organisme de recherche américain à but non lucratif qui étudie la représentation des genres dans les médias et milite pour une représentation égale des femmes, avait déjà souligné le manque de représentation des femmes de 50 à 65 ans dans le documentaire Tout peut changer et si les femmes comptaient à Hollywood.

Les femmes racisées, de même, brillent par leur terrible absence. En effet, et alors que 50% des personnages principaux sont des hommes blancs, et que 32% sont des femmes blanches, seuls 6% sont perçues comme racisées.

Maxime Cervulle précise :

« Ces chiffres posent la question de la place accordée aux femmes non blanches dans les récits cinématographiques, mais aussi celle des opportunités de rôle pour les actrices qui pourraient les incarner. »

Voilà des chiffres à mémoriser pour clouer le bec à votre oncle à Noël, qui ne manquera sans doute pas de déballer entre la poire et le dessert que le cinéma fait la part belle à la diversité, la preuve avec les films de Lucien Jean-Baptiste !

Oui mais voilà : une fois qu’on a les chiffres et fait rabaisser leurs caquets à nos détracteurs, qu’est-ce qu’on fait ?

Pour solutionner le problème, Laurence Lascary, productrice et coprésidente du collectif 50/50, invite tous les décideurs du cinéma à « prendre des mesures » et place désormais l’étude entre les mains du pouvoir public.

À lire aussi : Le drame de Malik Oussekine, battu à mort par deux policiers, devient une série


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

2
Avatar de Bleu pastel
7 décembre 2021 à 15h12
Bleu pastel
1
Voir les 2 commentaires

Plus de contenus Cinéma

Jodie Foster // Source : Netflix
Cinéma

Ode à Jodie Foster, la pionnière discrète d’Hollywood  

Santé Mentale

« Ma psy m’a appris à comprendre et accepter mes émotions sans lutter contre elles » : Louise ...

Humanoid Native
Barbie // Source : WB
Cinéma

Barbie : Greta Gerwig n’exclut pas de donner une suite

Florence Pugh dans Oppenheimer // Source : Universal
Culture

Oppenheimer : les excuses de Christopher Nolan à Florence Pugh résument tout le problème de son cinéma

10
 Camille Cottin au dîner des révélations des César du cinéma, le 11 janvier 2016 // Source : Georges Biard /  Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported
Cinéma

Camille Cottin va animer les cérémonies d’ouverture et de clôture du festival de Cannes 2024

Judith Godrèche // Source : capture d'écran
Société

À l’Assemblée, Judith Godrèche demande l’encadrement des tournages employant des mineurs

1
Copie de [Image de une] Verticale (4)
Cinéma

« Messi n’est jamais pris à cause de son physique » : rencontre avec l’incroyable chien d’Anatomie d’une Chute

3
Source : Paramount Pictures 
Cinéma

Scream 7 est de nouveau sur les rails, avec Neve Campbell et Kevin Williamson !

anatomie d'une chute  // Source : les films pélleas
Culture

Ce réalisateur culte a demandé à Justine Triet de lui écrire un scénario

Winter Break
Culture

« Les deux scénarios sont identiques » : de graves accusations de plagiat contre ce film à succès

2
Source : Chau Nguyen Thi Hong
Daronne

Voici la carte des salles de cinéma où il est possible de se rendre avec son bébé 

6

La pop culture s'écrit au féminin