Publié initialement le 30 mai 2014
Manger bio reviendrait environ 60% plus cher que de faire ses courses dans la distribution traditionnelle.
Autant dire que nos bonnes intentions se heurtent à un problème de taille : quand y a plus de sous, y a plus de sous, et notre boss ou nos parents ne nous donneront pas subitement plus d’argent pour ce qui apparaît encore souvent comme un « caprice ».
C’est à nous de devenir rusé·es et de nous adapter pour que nos habitudes de vie collent à nos principes !
Manger bio pas cher : faire le tri dans ses priorités
Pourquoi voulez-vous consommer bio ?
Si c’est juste pour suivre une mode ou parce que vous avez vu un reportage anxiogène la veille sur M6, vous risquez de tomber dans le piège classique qui consiste à vouloir soudainement tout acheter bio. Acheter les mêmes produits, dans la même quantité, au même endroit, mais en bio.
Vous pouvez choisir une alimentation bio pour tout un tas de bonnes raisons et ce sont elles, et non la peur, qui doivent orienter vos achats !
Si par exemple c’est votre santé qui vous obsède, vous pouvez privilégier les fruits et légumes bio pour vos achats les plus courants : pommes, poivrons, fraises… Ces aliments qui poussent hors de terre et qui sont énormément demandés par les consommateurs font les frais de l’agriculture intensive.
À l’inverse, les oignons, l’ail, les pommes de terre et autre aliments poussant sous terre et/ou étant plus rustiques sont moins susceptibles d’être attaqués par les insectes et sont donc moins arrosés de produits chimiques.
Le blé et les autres céréales sont elles aussi inondés de pesticides dont le Point rappelle les effets négatifs sur le système endocrinien.Consolez-vous ! Les pâtes, le riz, tout ceci n’est pas plus cher en bio qu’en traditionnel, surtout acheté en vrac !
Si au contraire vous vous fichez d’avoir un cancer mais que c’est le bien de la planète qui vous motive, vous pouvez revoir complètement votre consommation de produits à base d’huile de palme et continuer à manger toujours aussi gras, mais du gras bio, oui madame !
Ce produit a réussi l’exploit d’être bio, au même prix, et meilleur que du Nutella.
Donc avant de vous armer de votre bonne conscience et de vider votre PEL en dattes et boulgour bio, pensez à ce qui vous tient vraiment à cœur. Ne changez que ce qui répond à cette motivation, c’est le meilleur moyen de voir ces bonnes résolutions durer !
Acheter une fois de temps en temps du chocolat bio revient très cher, alors qu’acheter systématiquement son riz en vrac bio, ça change tout sauf votre budget.
Notez quels sont les aliments que vous consommez le plus et concentrez-vous sur eux !
Et si au moment de faire votre liste de courses, votre volonté flanche et que vous hésitez à remplir un caddie au hasard au supermarché, je vous conseille ce petit documentaire produit par ARTE et devenu célèbre sur le Web, Le monde selon Monsanto, où l’on se rappelle que les pesticides et herbicides tuent.
https://youtu.be/si_VATnmNME
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Manger bio pas cher : faire le tri dans ses besoins
Lorsqu’on fait ses courses dans un supermarché, on a souvent des pulsions pour des produits totalement inutiles sur le plan nutritionnel, qui ne poseraient pas de problème si elles ne finissaient pas par remplir la moitié du caddie.
Dans les bonnes supérettes bio, en général plus petites, vous n’aurez pas le tiers de ces tentations : fini les rayons de trois kilomètres de long remplis de gâteaux multi-saveurs et de pâtes à tartiner choco-framboise crunchy !
Manger bio ne revient pas à se mettre au régime, c’est simplement revenir à l’essentiel d’une alimentation saine : fruits et légumes, viande (pour celles qui en mangent) et légumineuses, céréales.
Le reste, c’est du bonus qui peut être acheté au jour le jour selon les moyens et les envies du moment. Si vous envisagez de vous mettre au bio, restez donc toujours centrées sur ce panier de base, les bonbons bio attendront que vous vous mettiez à gagner plus que le SMIC !
À 5€ le mini paquet, ceci n’est pas indispensable pour survivre.
Manger bio pas cher : repenser sa consommation de viande
C’est le nerf de la guerre. La viande bio est tout simplement hors de prix.
La grande majorité des madmoiZelles, et même des omnivores en général, n’a pas les moyens de manger en permanence de la viande bio.
Réfléchissons un instant à ce que l’on entend vraiment par « viande bio ». Une viande avec un emballage vert ? Les commerciaux ont déjà compris l’astuce, méfiance. Une viande sans médicaments de toute sorte ? Mais au fait, pourquoi les animaux sont-ils gavés d’antibiotiques ?
On en revient rapidement, que l’on soit végétarien ou non, à la question des conditions de vie de la bête.
Or il n’y a pas que le label bio qui propose des garanties intéressantes en terme de condition d’élevage. Le Label Rouge est ancien, il date des années 60 et émane du ministère de l’agriculture. Moins cher, il propose des garanties proches sinon identiques au bio.
Le bio a subit un effet de mode aussi soudain que radical, à l’inverse du Label Rouge qui a déjà un peu d’expérience avec lui, les prix sont donc moins gonflés par les distributeurs.
Mais avant de penser à tout ça, peut-être pourrions-nous tout simplement… Nous y connaître un peu en viande !
À force de manger du steak tous les jours, on oublie ce que savaient nos aïeux : quels sont les bas morceaux, les morceaux pas chers, ceux dont même les restes sont bons… Petite liste d’idées pour cuisinières en manque d’inspiration :
- La côte de porc « seconde » : moins chère que sa copine la côte de porc, elle est tout aussi goûtue. Elle permet de s’initier en douceur au goût délicat de la viande de porc, la moins chère, et se cuisine simplement sur une poêle bien chaude.
- Les bas morceaux : c’est pas compliqué, ils étaient « en bas » de la bête lorsque celle-ci était debout ! C’est tout ce qui concerne les pattes et qui est en général moins tendre. Si les « hauts morceaux » se font rôtir, comme votre fameux steak, les « bas morceaux » se font bouillir ou braiser : c’est la viande idéale pour les pots-au-feu !Plongez-en simplement quelques morceaux dans un bouillon avec des légumes, et laissez revenir à la casserole : ça prend quelques secondes à préparer, ça cuit doucement alors que vous regardez des séries avachie sur le lit, et vous aurez l’impression d’être aussi douée en cuisine que votre grand-père.
Tout comme Hannibal, choisissons une viande de qualité
- Le poulet entier : un poulet se découpe assez facilement et se rôtit tranquillement au four sans beaucoup de pratique. Osez l’acheter entier ! Vous en aurez pour deux à trois fois moins qu’en achetant les morceaux séparément, et le goût est meilleur puisque la viande est moins sèche. Celles qui n’ont pas de four peuvent l’acheter déjà rôti, manger les cuisses chaudes le soir, les blancs en salade le lendemain… Avec un grand sourire ou un air bien assuré, le boucher pourrait même vous couper les morceaux gratis.
- Mélanger lentilles et riz, pois chiches et semoule… : les légumineuses, ce sont ces trucs qui traînent au fond des supermarchés et dont presque personne ne veut. Lentilles, haricots, pot chiches… tout ces produits ont une particularité :mélangés à des céréales, ils reconstituent le « spectre » des acides animés que nous apporte la viande. Si vous avez peur de ne pas savoir vous y prendre, commencez par simplement jeter une poignée de lentilles dans votre riz habituel (ou du blé pour changer) : ils cuiront ensemble et c’est très bon !
Le conseil de base, c’est d’acheter moins mais mieux, et quand on voit la différence de goût, on a vite envie de reproduire l’expérience !
Manger bio pas cher : changer ses habitudes d’approvisionnement
Quand on a pas d’argent, on peut quand même avoir du temps ! Consommer bio signifie que vous avez décidé d’accorder du temps et de l’attention à votre alimentation et à vos courses, que vous êtes prêtes à vous investir.
Comparer les prix, être prêtes à faire plusieurs magasins, à écumer les fins de marché et à adresser un sourire parfois faux-cul à votre boucher, ce n’est pas une torture, surtout avec un MP3 dans les oreilles ou un-e ami-e/votre moitié sous la main !
Quelques astuces de base avant de vous lancer armée de vos nouvelles bonnes résolutions :
- Allez faire les courses le ventre rempli. Quitte à vous offrir un croissant juste avant !
- Allez acheter la viande chez un boucher. Elle revient moins chère que dans une grande surface, et je ne compte pas les petits suppléments qui viendront récompenser votre fidélité. Annoncez la quantité désirée et n’en démordez pas : les jeunes femmes sont trop souvent considérées comme de jolis pigeons… Il n’y a aucune honte à acheter un seul steak, au contraire : profitez-en pour demander des portions adaptées à votre appétit et ne plus faire de gaspillage !
- Acheter aux producteurs et faire les fins de marchés, c’est astucieux mais pas toujours facile à faire entre deux partiels… Pour les citadines, regardez s’il y a un Bio C bon, du groupe Carrefour, dans votre quartier. Pour avoir testé quasiment toutes les chaînes d’épicerie, je peux vous dire que c’est là que les prix sont les plus proches des moyennes surfaces classiques. Il vaut mieux une épicerie fixe où vous aurez vos repères que quarante-deux sites Web de commande de panier bio que vous oublierez au fin fond de votre historique.
Comme cette jeune femme, mettons uniquement ce que nous voulons à l’intérieur de notre corps.
L’initiation au bio doit se faire avec plaisir : vous faites ça pour vous, c’est un investissement que vous faites pour votre santé et celle de votre porte-monnaie au long terme, donc ça ne devrait jamais se transformer en corvée !
À lire aussi : Des soins pour le corps pas chers et bio, c’est possible avec N.A.E !
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Les Commentaires
Il n'est pas en reste quand il s'agit d'utiliser du vocabulaire d'extrême droite :
il a qualifié de " négationniste " le ministre l’Agriculture Didier Guillaume. Le ministre dit " c’est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu’il y a des conséquences à l’usage des pesticides ou pas ".
On peut se moquer de lui en se demandant s'il consulte bien les études scientifiques ( idem pour Nicolino ) mais le traiter de négationniste ... Au vu de l'article que tu as partagé, Nicolino a l'air partisan du " faites comme je dis, pas comme je fais ".
Il emploie aussi des termes conspirationnistes : " structure para-totalitaire " pour parler de l'industrie des pesticides, et utilise des termes scientifiques à tort.
Il ne se cache pas d'être ami avec Pierre Rabhi, on peut donc se demander quel lien il a avec l'anthroposophie.