Précédemment dans #62jours : Trouve ton droit à l’erreur, éprouve-le sans retenue
Dur dur d’avoir confiance en soi quand on est une femme. Dur d’avoir confiance en soi tout court, d’ailleurs.
Même si je sais désormais que le doute n’est pas mon ennemi, j’ai encore la sensation que prendre confiance en moi revient à défier au bras de fer le reste du monde.
Pourquoi j’ai tant la sensation que prendre confiance en moi consiste à me faire violence ?
Là encore, j’ai trouvé des pistes de réponses dans l’effort — rien de tel que la sueur pour clarifier mes pensées…
Comment travailler un muscle ?
Je ne me souviens pas d’avoir appris à marcher, pourtant, j’ai dû tomber des milliers fois avant de réussir à mettre un pied devant l’autre. Aujourd’hui, ce mouvement me semble totalement naturel.
Mais je ne me suis pas arrêtée là : depuis, je marche sur des terrains hostiles, accidentés, menaçants pour les articulations. Ils mettent mes muscles à l’épreuve.
D’abord mes mollets crient, puis ils chauffent, puis ils ripostent. Le lendemain, ils seront raidis, douloureux peut-être, et protesteront encore plus lorsque je les remettrai à l’exercice. Mais le surlendemain, ils protesteront moins. Le jour d’après, encore moins.
C’est ainsi qu’on travaille un muscle : par la répétition, par la persévérance. Parfois je vais trop loin, le muscle claque et je le soigne. Et puis, on recommence. Je n’ai jamais arrêté de marcher parce qu’un jour, je me suis claqué un mollet.
Il en va de même pour la confiance en soi : c’est également un muscle qu’il faut travailler. Parfois aussi, elle me fait défaut et me blesse l’ego. Alors je le soigne. Et je recommence.
La confiance en soi est un muscle qui s’entraîne
C’est comme ça que j’ai compris que la confiance en soi n’était pas un don du ciel, dont certains jouissaient, et d’autres non, tant pis pour eux. Tout comme on ne naît pas future championne olympique : on le devient, à force d’efforts, d’entraînement, de chutes et de persévérance.
L’avantage avec la confiance en soi, c’est qu’il n’y a pas d’âge pour commencer à l’entraîner (tandis que mes chances de devenir un jour championne olympique de patinage artistique sont hautement compromises par mon âge avancé) (et mon incapacité à tenir en équilibre sur des patins à glace) (mais ça c’est un détail).
C’est juste une question de volonté, celle d’atteindre un meilleur confort de vie, de se débarrasser de tout un tas de peurs parasites et futiles. J’entraîne ma confiance en moi pour qu’elle élimine tous les « et si ?
» des scénarios catastrophes à l’infini, qui m’empêcheraient d’avancer dans la vie.
Si à chaque fois que tu veux faire un pas, tu t’imagines te fracturer la cheville, tu resteras sur place toute ta vie.
Donc, si à chaque fois que tu veux avancer dans la vie, tu t’imagines échouer, ne t’étonne pas de rester sur place.
À lire aussi : Quand ma confiance en moi vacille… — Le Dessin de Mr Feulmeud
Comment j’entraîne ma confiance en moi ?
On trouve sur YouTube des tutos fitness pour entraîner environ tous les muscles du corps, y compris les plus farfelus (cf comment avoir un thigh gap alors que c’est une prédisposition morphologique).
Mais des tutos pour muscler sa confiance en soi, j’ai pas trouvé, d’autant plus que ça ne se pratique pas sur un tapis de yoga.
C’est sans doute parce que chaque personne est la mieux à même d’identifier ce qu’elle a besoin de travailler pour elle, pour s’améliorer, pour se renforcer.
En ce qui me concerne, j’ai déjà identifié ces axes de travail.
J’observe et j’imite. Je me cherche des rôles modèles dans tous les domaines qui m’inspirent, qui m’intéressent. S’il n’y a pas ou peu de femmes, c’est pas grave, je prends des hommes.
Qu’est-ce qui nourrit ces personnes, d’où tirent-ils leur force, leur légitimité, leur confiance ? J’observe, je note, et je mets en pratique ce que je peux, quitte à échouer quelques fois.
Je persévère jusqu’au taquet de l’effort, avant d’abandonner si vraiment ça ne passe pas.
Je m’entraîne. Oui, littéralement, avant une sortie de ma zone de confort, je me prépare comme avant un match.
Je me repasse le fil de ce que j’ai à faire, je prends des notes, je répète si j’ai du texte… Tout n’a pas à être un exercice d’improvisation dans la vie. J’ai le droit de planifier, de répéter, d’ajuster et d’improviser si je veux.
J’ose. Une fois que t’as compris que l’échec n’est qu’une leçon d’humilité (et pas une humiliation) et qu’en plus de ça, tu as bien identifié ton droit à l’erreur, qu’est-ce qui te retiens d’oser faire/dire quelque chose ?
Face à la nouveauté, je tente, et je vois ce qu’il se passe. Si ça claque, c’est pas grave : je me souviens que ça se soigne…
Je recommence. Parce qu’une blessure à l’ego, c’est toujours moins handicapant qu’une chute à cheval. On ne se casse rien, c’est dans la tête. Alors je remonte sur la bête dès que possible, en relativisant l’expérience.
À vous de faire vos propres tentatives, et de dresser votre propre liste !
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