Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent pour dénoncer les standards absurdes de beauté à Hollywood.
Les femmes toutes minces, toutes jeunes, aux cheveux soyeux, aux seins rebondis, qui échappent aux méchants perchées sur leurs talons de 12, ça passe de moins en moins inaperçu. Et tant mieux !
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Mais aujourd’hui, c’est une parole masculine qui se fait entendre. Car les acteurs aussi sont soumis, de plus en plus régulièrement, à des régimes drastiques pour coller à une seule forme de beauté.
Le témoignage d’un acteur forcé de perdre du poids
Sam Claflin s’est notamment fait connaître en jouant Finnick dans Hunger Games. Torse nu, il tendait un carré de sucre à une Katniss Everdeen dubitative.
Pectoraux saillants, biceps gonflés, abdos dessinés, Finnick était une statue grecque.
Sam Claflin, que j’aime beaucoup (les fossettes !) (on ne se refait pas), a continué sa carrière. Vous avez pu le voir dans Avant toi, par exemple.
Il s’est récemment exprimé dans The Sydney Morning Herald, et UpWorthy relaie ses propos concernant les diktats de beauté qui pèsent sur les acteurs.
« Je me souviens qu’une fois, [les membres de l’équipe] m’ont fait soulever mon t-shirt, ont agrippé ma graisse et dit « Il va falloir perdre un peu de poids ».
Une autre fois, ils m’ont carrément mis des fessées. Je me sentais comme un morceau de viande. »
À chaque fois que j’envisage un rôle, je complexe — surtout si ça me demande d’enlever mon haut — et je deviens nerveux.
Je me prends la tête au point de passer des heures à la salle, des semaines sans manger pour atteindre ce que j’imagine que l’équipe désire.
Dans les années 50, 60, ce n’était pas un problème. James Bond n’avait pas de tablettes de chocolat, il avait un torse poilu. »
James Bond en 1965, James Bond en 2006
« Dans Un tramway nommé désir, Marlon Brando a un corps incroyable mais il n’est pas musclé au point de risquer sa vie.
La société applique un filtre faisant croire que tout ça est normal, mais c’est tout l’inverse. »
Sam Claflin est conscient du poids qui pèse sur les actrices : « Je ne dis pas que c’est aussi horrible que ce que vivent les femmes », déclare-t-il.
Mais le diktat de l’homme musclé mérite aussi d’être dénoncé.
Dis, Hollywood, c’est quoi un mec normal ?
Il est courant de faire jouer des adolescents par des acteurs adultes. C’est plus simple en termes de droits, et ça permet d’embaucher des gens avec plus d’expérience.
Mais j’ai quand même vu flou quand les « lycéens » de Riverdale ont fait tomber le haut.
CES PERSONNES SONT CENSÉES AVOIR 15 ANS
Les actrices de Riverdale ne sont pas en reste, bien sûr !
C’est une série CW, une chaîne connue pour ne mettre en avant que des gens collant aux critères de beauté. Tout le monde est logé à la même enseigne, celle du corps incroyablement gaulé.
Mais je dois être, je pense, plus habituée aux corps féminins « standardisés », car la première fois que j’ai vu cet étalage de muscles je n’ai pas pu retenir un rire nerveux.
Même les super-héros ne sont pas à l’abri. Wolverine a toujours été musclé et indestructible, mais entre le premier X-Men et la fin de ses aventures, il a bien changé…
Des lycéens aux mutants, le physique est le même : abdos saillants, pectoraux rebondis, veines dans les gros bras et très peu de gras. Les pères de famille sortent les biceps et les employés de bureau poussent probablement à la salle entre midi et deux.
Au final, peu importe que le rôle nécessite un personnage musclé (super-héros, agent secret, sportif…) ou non : ce n’est pas la beauté intérieure qui compte.
Bien sûr, de nombreuses productions continuent à embaucher des acteurs aux physiques plus diversifiés mais on voit beaucoup plus de muscles dans les films et séries qu’il y a quelques décennies.
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Les dangers de cette obsession du corps parfait
On vous avait déjà parlé des acteurs qui subissent des transformations physiques drastiques pouvant mettre en danger leur santé, à l’occasion de l’Oscar reçu par Matthew McConaughey pour son rôle de malade du SIDA dans Dallas Buyers Club.
Christian Bale, d’American Psycho (2000) à The Machinist (2005)
Ce sont bien sûr les acteurs eux-mêmes qui sont en première ligne, devant parfois perdre de la graisse et gagner du muscle très rapidement pour correspondre à un rôle… avant de reprendre un rythme de vie normal, et devoir peut-être recommencer au bout de quelques mois.
Mais les autres hommes, ceux qui ne sont pas acteurs, ne sont pas en reste.
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Car ils sont confrontés à ces corps hyper-musclés, asséchés, façonnés par un régime que très peu de gens « lambda » peuvent tenir… et présentés comme « normaux ».
Comme l’apparence de « Monsieur Tout-le-monde » qui prend soin de lui, quoi.
Sauf qu’avoir ce corps, c’est un boulot à plein temps ! Zac Efron, pour Alerte à Malibu, a suivi un entraînement intensif de 12 semaines afin de descendre à 5% de masse graisseuse.
Ce workout n’est clairement pas compatible avec un métro-boulot-dodo.
Le risque, c’est que cette omniprésence du physique-type peut créer des complexes et une image de soi défavorable chez les hommes qui y sont confrontés. Surtout les grands maigres, les petits gros, les mecs à brioche et les gringalets, les gars à bourrelets et ceux aux cuisses toutes frêles…
On continue à rappeler que tous les corps se valent, que tous les corps sont beaux, et que vouloir être plus musclé•e, plus fin•e ou plus tonique, ça ne marche que si c’est fait pour soi, dans une démarche de bien-être.
Ça vaut aussi pour vous, messieurs. Promis, vous pouvez vous mettre torse nu à la plage (nous, pas encore partout), avec ou sans tablettes de chocolat !
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