Je me souviens quand mon pote de goûter m’avait montré une figure de skate, au moins une fois et demi, en attendant que je la refasse après. Je faisais pas la fière.
Déjà parce que je suis plutôt #TeamRollers dans l’âme, et ensuite parce que j’avais la trouille de me foirer. Devant mon pote qui plus est.
Mais si c’est facile, regarde, t’as juste à être en suspension sur le mur… Youplà !
Au-delà des petites (ou grosses) contrariétés que l’échec peut représenter, il m’arrive aussi d’avoir la peur de décevoir dans certains échecs, où finalement c’est plus l’autre qui me crispe que moi-même.
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Mais étant une des clientes les plus fidèles de la peur d’échouer, la plupart du temps c’est surtout un combat de moi avec moi-même.
Je me suis longtemps dit que ça devait être une fatalité que j’aurais à me trimballer tel un sac de courses trop plein pendant l’intégralité de ma vie… Mais en fait, non.
La peur de l’échec, une question de mentalité ?
Personnellement, j’ai réussi à me défaire en grande partie de ma peur de rater quand je suis allée dans un pays voisin, qui a eu la bonne idée d’être la terre nourricière de Jamie Bell s’il vous plaît.
Parce que finalement, je ne m’étais pas rendue compte que l’échec, c’est d’abord une question de point de vue.
En France, c’est un peu « marche ou crève » dans certaines situations, et les échecs sont plutôt vécus comme des épines dans ton pied par les personnes que tu croises.
À l’inverse, au Royaume-Uni j’ai découvert (et apparemment c’est un truc d’anglo-saxons) que l’échec est quasiment une partie de la culture…
L’échec est plutôt une péripétie à surmonter pour en tirer une leçon.
Pour réussir, il faut à un moment donné avoir su rater des trucs dans sa vie, c’est un peu une preuve que tu as roulé ta bosse. Évidemment, ce n’est pas le cas pour toute la population, et ce n’est pas systématique, mais le ressenti est quand même là.
Du coup, l’échec n’est pas vécu comme une fin en soi, comme une impasse au bout du chemin ou la pâte à sel moche que tu avais confectionnée pour la fête des mères à tes 5 ans. L’échec, c’est plus une péripétie de film d’action, que le héros ou l’héroïne doit surmonter pour en tirer une leçon et devenir meilleur (genre comme Spiderman, tmtc).
C’est un peu le principe de l’apprentissage par l’échec. D’ailleurs, l’apprentissage est fait de plein de tous petits échecs. Si demain je me mets au violon, ça sonnera diablement faux pendant mes entraînements… jusqu’au jour où ça sonnera juste.
Rater c’est aussi une façon de réussir, en fait (Lao Tseu a dit… il faut trouver la voie !).
Pourquoi tombons-nous Bruce ? (Non, cet article n’est pas sponsorisé par la fédération des super héros.)
La peur qui paralyse… et celle qui motive
Le problème avec la peur (de l’échec, mais pas que), c’est qu’elle peut te clouer au sol ou te mettre un coup de pied au cul, et que c’est un peu la loterie en fonction des cas… Tu ne sais jamais vraiment à quoi t’attendre.
Certaines angoisses vont te terrasser et te tétaniser — comme quand je vois une vilaine araignée toute noire dans la maison de mes parents qui est à côté d’une forêt… HOR-RIBLE !
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Mais parfois, avoir peur de mal faire, ça peut aussi t’encourager à faire encore mieux. Un peu comme le trac avant d’entrer sur scène. C’est jamais qu’un petit shoot d’adrénaline bien senti. Donc en soi, la peur de l’échec n’a rien de négatif tant qu’elle ne te cannibalise pas toutes tes envies et toute ton énergie..
Le trac est là ! (Non, cet article n’est pas non plus sponsorisé par l’association des fans de Jamie Bell)
Selon une expérience qualitative hautement scientifique (ma vie perso), il y a parfois une tendance à se sentir paralysée lorsque ce bon vieux syndrome de l’imposteur pointe le bout de son nez et te fait dire que tu vas forcément échouer.
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Jusqu’à récemment, si j’étais persuadée de ne pas être capable d’accomplir la tâche qui m’attendait, j’allais souvent penser qu’il valait mieux ne pas me lancer dedans « en tout cas, pas tout de suite ».
J’avais aussi une rationalisation délirante des « probabilités de réussite » (basées sur mon imagination, hein). En gros, si j’estimais qu’il était « fort probable » que j’échoue, je freinais des quatre fers pour faire demi-tour.
Alors, que si je me disais que j’avais de bonnes chances d’y arriver, c’était plutôt l’inverse. Bon délire ! Dans ces cas là, la peur de l’échec et moi, ça ressemblait un peu à un duel au soleil (héhé).
Comment se débarrasser de la peur de l’échec ?
J’aimerais te dire qu’il existe une recette miracle pour faire disparaître la peur de l’échec de ta vie. Mais en fait, jusqu’à présent je n’en n’ai pas trouvée (et ce n’est pas parce que je n’atteins pas le dixième du talent culinaire de Margaux).
Par contre, j’ai quelques astuces pour la mettre en sourdine. Comme je te le disais plus haut, l’échec est avant tout une question de perspective.
En soi, rater ce n’est pas faire quelque chose de mal, on apprend toujours de nos erreurs, et ça peut même être l’occasion de découvrir quelque chose sur toi ou sur le monde qui t’entoure, genre les fameuses « ressources insoupçonnées ».
Catwoman, elle, a su dire merde à la peur de rater, visiblement.
À toi de voir ce que tu vas faire de cette matière brute… et je parle en tant que personne qui a raté deux fois le seul concours qu’elle a voulu avoir dans sa vie (nan, j’ai pas réussi la troisième fois) (lâche l’affaire lol).
Il n’y a que celles et ceux qui n’essaient pas qui ne ratent jamais.
Dis-toi aussi qu’il n’y a que celles et ceux qui n’essaient pas qui ne ratent jamais. Ça peut paraître un peu cliché, mais c’est très important… ce qui compte vraiment c’est d’essayer.
D’ailleurs, quand tu vois le nombre de vieux/vieilles qui te racontent leurs « exploits » de jeunesse à base de :
« Je devais aller à l’université et en fait non j’ai oublié la rentrée MDR… »
« Je voulais devenir peintre mais je peignais que des croûtes et du coup j’ai décidé d’inventer l’imprimante 3D pour me venger [cette histoire n’a pas été validé par le Comité de la Vérité, NDLR]. »
Parce qu’il y a aussi ça, les échecs ouvrent des portes et te laissent des opportunités, que tu n’avais pas forcément vu venir.
À condition de savoir faire la différence entre les échecs dont il faut faire le deuil, et ceux qui t’encouragent à persévérer, ça devient tout de suite beaucoup plus facile de ne pas se laisser parasiter par la peur de l’échec. Depuis ça va mieux, même si la peur d’échouer me titille encore un peu, parfois.
Et toi comment tu gères ? Tu viens raconter tes plus belles tentatives ratées et ce qu’elles t’ont apporté dans les commentaires ?
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