Il y a un an, mon copain et moi nous sommes lancés dans le YouTube game. En douze mois on a publié une fois par semaine, cumulées 41 vidéos, 13 000 vues, et 530 abonné•es. Un (relativement) petit nombre de gens qui nous suivent mais qu’on aime très fort et pour qui on donne tout, tous les jours !
Retour sur cette expérience qui m’a permis d’apprendre plein de truc et d’évoluer, aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
Pourquoi ai-je lancé ma chaîne YouTube ?
Depuis à peu près deux ans, j’avais envie de lancer une chaîne YouTube pour voir en quelque sorte l’envers du décor. On regarde plein de youtubeurs tous les jours sur Internet, mais on n’a pas forcément idée de ce qu’ils vivent au quotidien.
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À l’époque, j’adorais les chroniques BD de Pénélope sur madmoiZelle. Je trouvais ça chouette de présenter une nouvelle BD de temps en temps, à un public qui ne s’y connaît pas spécialement. Mais les vidéos se sont arrêtées, et je restais sur ma faim.
Du coup avec mon copain on s’est dit « Bah on a qu’à le faire nous », et de là l’idée est née. On a attendu que je revienne de mon semestre en Asie, puis on a tourné coup sur coup six ou sept vidéos. On en a gardé trois, qu’on a mises en ligne.
Et le 16 septembre 2016, on a cliqué sur le bouton « public ». C’était parti.
J’ai une chaîne YouTube, coucou !
Ces premières vidéos n’étaient pas top. On tâtonnait niveau montage, et j’étais franchement balbutiante dans ma façon de parler.
Si vous avez du temps à perdre, je vous propose de compter les « euh » dans cette vidéo. Vous allez voir, c’est marrant.
À ce stade, j’étais terrifiée. Et si les gens de ma promo trouvaient ça ridicule ? Et si TOUT LE MONDE trouvait ça ridicule et me tapotait gentiment la tête en prétendant que c’est très bien ? Et si les gens qui m’avaient harcelée au collège tombaient dessus et s’en servaient pour se moquer de moi ? Et si on en parlait derrière mon dos ?
On en a probablement parlé derrière mon dos. Et vous savez quoi ? Aujourd’hui, je m’en fiche. La réaction de mes ami•es et de ma famille fut super positive. Même si les vidéos étaient perfectibles, ils me remerciaient souvent pour ces découvertes, et surtout me félicitaient pour cette initiative.
Coucou les… inconnu•es ! Que faites-vous là ?
Vous vous doutez bien que je n’ai pas 530 ami•es.
Au bout de quelque jours, on a vu notre compteur grimper et de nouveaux commentaires s’afficher… de gens qu’on ne connaissait pas. Ça vous fera peut-être rire mais à titre personnel, j’étais persuadée que seuls nos potes regarderaient nos vidéos.
On a commencé à avoir des critiques constructives telles que « fais plus comme ça avec ton texte », « vous devriez faire ça au montage », mais aussi des questions de fond sur les bandes dessinées qu’on présentait.
Et c’est comme ça qu’on a rassemblé une petite communauté. On s’est créé une page Facebook pour dialoguer avec nos abonné•es, et on a même tourné une vidéo de présentation pour les nouveaux venus qui ne nous connaîtraient pas.
Astuce : si vous n’avez pas d’idée mais que vous avez un chat, mettez-le dans votre vidéo. De rien, c’était gratuit.
Lancer sa chaîne YouTube, une expérience enrichissante sur tous les plans
On a très vite compris qu’animer la chaîne nous prendrait beaucoup de temps et d’investissement
. Déjà, publier une vidéo par semaine, c’est un rythme assez prenant. Surtout avec les études et le boulot à côté.
En plus, ça nécessite d’apprendre plein de nouvelles choses : on doit progresser dans le montage histoire que les vidéos rendent bien, faire du graphisme pour tout ce qui est images de couverture et avatars, apprendre la prise de vue et de son, garder la communauté alerte en postant régulièrement… Et tout ça, ça prend du temps !
Bon je vous l’accorde, de notre côté on ne maîtrise pas extrêmement bien toutes ces compétences. Mais ça m’a permis de comprendre combien les youtubeurs et youtubeuses connu•es avaient du mérite. Pour la plupart, ils et elles mènent leur barque de A à Z et ont appris plein de choses sur le tas, évoluant tout•e seul•es comme des grand•es.
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Nous, avec le temps on a fait de notre mieux pour évoluer. Du matériel prêté par la fac, on est passés à un beau réflex tout neuf qui fait une belle image. De mon côté, j’ai travaillé pour éliminer mes « euh ». Au début c’était si difficile que j’en avais mal à la mâchoire ! J’ai bossé pour essayer d’avoir l’air à l’aise, ni trop robotique, ni au contraire trop décousue.
Une véritable entraide entre youtubeurs et youtubeuses
Peut-être que lorsque les vidéastes ont beaucoup d’ambition, la situation est plus compliquée. Mais nous, on a été très surpris du soutien qu’on a reçu de la part de plein de personnes différentes. On peut vraiment trouver sur YouTube des réseaux d’entraide, des groupes qui se filent des coups de main.
Au bout de quelque semaines, un vidéaste appelé Rétro Phil, très impliqué dans la communauté des youtubeurs comics, a parlé rapidement de nous dans l’une de ses vidéos.
Il ne nous a même pas prévenus, donc on n’a pas vraiment compris quand plein d’internautes inconnus sont venus visiter notre chaîne. C’est seulement quelque jours plus tard qu’on a trouvé la vidéo en question et qu’on a compris ce qui se passait !
Par la suite, on a fait connaissance avec le groupe lescomics.fr et on a reçu la visite d’une partie de leur communauté, assez bienveillante. Ce qui explique que nos vidéos sur des BD franco-belge fassent très peu de vues, et deuxièmement que nos commentaires soient majoritairement positifs et bon enfants.
Par la suite, on nous a proposé de chouette collaborations avec Wolf in Motion ou encore avec L’amicale du Geek. Des propositions spontanées qui nous ont surpris et nous ont fait super plaisir. On a aussi eu la chance d’être partagés par Youdeo, la newsletter qui met à l’honneur trois vidéastes toutes les semaines, et les Internettes qui mettent en avant les femmes vidéastes.
De manière générale, on ne s’est jamais sentis seuls : on a toujours droit à des réactions sur nos vidéos, on est en contact avec plusieurs youtubeurs et youtubeuses… C’est ce qui m’a le plus surprise dans cette expérience.
Un an sur YouTube, c’est que du positif !
Ni moi ni mon copain n’avons regretté de nous être lancés dans l’aventure. On a beaucoup appris et beaucoup évolué. De mon côté, le but c’était aussi d’être plus à l’aise devant la caméra, et je suis contente des progrès que j’ai faits.
Arrivée chez madmoiZelle, j’ai eu envie de faire des chroniques sur des jeux vidéo et je n’ai pas trop galéré, parce que j’avais déjà l’habitude !
Et puis ça fait du bien d’avoir notre projet à nous en dehors du travail. On décide de quand on s’arrête sans se prendre la tête, on est totalement libres sur nos sujets de vidéos… Et si on a envie de faire quelque chose qui n’a rien à voir, on le fait !
Côté commentaires négatifs, je pense que c’est exponentiel : plus on a d’abonné•es, plus on s’expose à critiques méchantes. De fait, on s’est pris la tête à peu près deux fois en un an. D’après moi, c’est dommage que la peur des commentaires négatifs freine certain•e vidéastes. Si vous avez envie de faire des vidéos, faites-le ! Et nik les rageux.
De notre côté, on s’est mis en pause pendant le mois d’août. Parce que quand il fait beau comme ça, on préfère passer nos week-ends à chasser les Pokémons qu’à s’enfermer dans l’appart. Mais les vidéos reprendront dès la semaine prochaine, avec un nouveau générique !
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