Réviser, c’est facile… BIEN réviser, c’est une autre paire de manches. Voici donc quelques conseils piochés dans la psychologie !
Identifier (et accepter) son propre fonctionnement
À l’approche de partiels ou autres examens, nous sommes souvent inondés de conseils : notre entourage, plutôt bienveillant, nous affirme qu’il faut se coucher tôt, ou tard, qu’il faut manger tel ou tel aliment, que ça ne sert à rien d’apprendre par cœur, qu’il faut surtout retenir le plan et qu’écouter de la musique classique, c’est toujours bon pour le cerveau… BON.
En fait, pour la professeure de psychologie Tara Kuther, le meilleur conseil que l’on puisse retenir, c’est surtout de nous connaître nous, de connaître notre fonctionnement, de savoir ce qui marche pour nous.
Si vous êtes plutôt du genre à vous lever tôt et à apprendre d’un trait tout votre cours d’histoire, c’est cool. À l’inverse, si vous n’arrivez pas à vous y mettre avant 18h… eh bien, ça peut rouler aussi.
Pendant mes études, l’ensemble de mon entourage m’expliquait que cela ne servait à rien de travailler le soir, et qu’il fallait plutôt se détendre. J’ai essayé de suivre ce conseil pendant des mois : je mettais mon réveil très tôt, je me levais dans la douleur et j’essayais de travailler très sérieusement ; le soir, j’arrêtais. Vous savez quoi ? Ça n’a jamais fonctionné pour moi : non seulement je n’étais pas productive, mais en plus… mon stress avait considérablement augmenté ! Mon truc à moi, c’était de faire des grasses matinées, et de travailler la nuit.
Et le truc de ma meilleure pote, c’était l’inverse : travailler le matin, et se coucher tôt. Comme quoi…
En fait, il n’y a pas « une » bonne façon d’étudier – ou plutôt, disons que la bonne façon d’étudier, c’est celle qui vous va. Celle qui vous permet à vous d’être efficace, et de réussir.
Les distractions pourraient aider à apprendre
Disons plutôt que parfois, nous parvenons mieux à nous souvenir de ce que l’on a appris lorsque l’on se retrouve dans les mêmes circonstances. Les chercheurs-es en sciences humaines expliquent que lorsque nous apprenons des choses dans un certain contexte, il est parfois difficile de s’en rappeler lorsque le contexte change.
Par exemple, lors d’une expérience, des chercheurs-es ont demandé à des volontaires d’apprendre une liste de mots en faisant une séance de plongée sous-marine. Ils leur ont ensuite demandé de se souvenir de cette liste, soit sous l’eau, soit sur la terre ferme. Paf : les sujets arrivaient mieux à se souvenir de la liste de mots lorsqu’ils étaient immergés !
Autrement dit, si vous savez que votre examen va se passer de telle ou telle manière, les chercheurs-es vous conseillent « d’imiter » ces conditions lorsque vous révisez. Par exemple, si vous savez que le test aura lieu dans un environnement bruyant, ou sur ordinateur, vous pouvez allumer votre radio ou votre télé pendant vos révisions, ou faire vos exercices sur ordinateur.
Cette anticipation des « conditions » de l’examen pourra donner un coup de pouce à votre mémoire lors du vrai test !
Espacer ses temps de révisions
Si vous en avez la possibilité, le chercheur Nate Kornell vous conseille également d’espacer vos sessions de révisions.
En fait, si vous êtes du genre à bachoter à mort 48 heures avant votre exam (et à ne pas trop bosser pendant les mois avant l’exam), vous réussirez très certainement votre examen… mais peut-être que vous ne retiendrez pas les choses à long terme.
Pour réussir un bon score à un exam, et apprendre à long terme, la meilleure solution serait bien la plus relou : espacer nos sessions de travailler sur une longue période de temps. En d’autres termes, travailler régulièrement.
Il vaudrait mieux répartir nos 48h de travail sur quelques semaines, ou quelques mois, plutôt que les utiliser trois petits jours avant l’examen…
En espaçant nos moments de révisions, nous oublions un peu ce que nous avons appris d’une session à l’autre, et lorsque l’on s’y remet, cela fait travailler notre mémoire. Et plus nous la faisons travailler, mieux nous arrivons à « enregistrer » des connaissances et à savoir nous en souvenir !
Moins se concentrer sur les notes… et plus sur l’apprentissage
Cette idée rejoint ce que nous disions plus haut : en fin de compte, lorsque l’on fait des études, ce que l’on veut vraiment, ce n’est pas obtenir une bonne note à un test, c’est apprendre. Bien sûr, puisqu’elles existent, les notes sont importantes – ce sont elles qui disent si vous avez réussi ou non, si vous passerez dans la classe suivante ou non.
Mais en fait, ce qui est vraiment important, c’est d’apprendre, c’est de retenir, c’est de comprendre.
C’est sans doute difficile de nous en souvenir lorsque nous sommes en plein dedans, lorsque les devoirs, les partiels, les mémoires et autres travaux sont tous notés, mais l’école ou l’université, ce n’est pas « juste » une suite de cours, une suite d’examens qu’il faut réussir.
Lorsque nous avons un coup de mou, lorsque nous avons des difficultés à travailler, nous pouvons nous souvenir que notre éducation, les cours que nous suivons, tout cela forme les adultes que nous serons, les professionnel-le-s que nous serons. Un jour, vous pratiquerez peut-être un métier qui sera lié à ce que vous apprenez aujourd’hui… et c’est pour cela qu’il est important de comprendre, de retenir, de mettre en pratique.
Dans dix ans, nous ne nous souviendrons plus de ce QCM pour lequel nous avons bachoté. En revanche, nous nous souviendrons de ce que l’on a compris de nos cours !
Pour aller plus loin…
- Les conseils de Carol Williams Nickelson et Tara Kuther sur Psychcentral
- Un article du Scientific American
- Quelques conseils de Lea Winerman – American Psychological Association
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires