Un jour, Dieu créa Facebook. Puis il se rendit compte que les gens n’y étaient plus que pour faire rager leur prochain ou pour poster des photos de bébés moches. Lassé par tant de vanité et de temps perdu, il décida alors d’inventer Twitter (si ça te semble obscur, viens donc lire notre super mode d’emploi de Twitter). Malheureusement, sa géniale création fut prise d’assaut par une armée de hipsters démoniaques qui accaparèrent le doux réseau, et en firent un lieu mal famé où pullulaient cupcakes, barbichettes mal lavées, chemises à carreaux et autres inventions de Satan. Puis, par un heureux revers du sort, les hipsters moururent aussi promptement qu’ils étaient nés. C’est ainsi que Twitter devint un endroit presque aussi merveilleux que le monde des Petits Poneys : panorama de cet univers parallèle, mais néanmoins sympathique.
Twitter : faune et flore
Pour les mécréants profanes qui maîtrisent mieux la théorie de la relativité que les complexes rouages des réseaux sociaux, Twitter pourrait sembler n’être qu’un pâle avatar de Facebook. Or, il n’en est rien : là où le géant bleu foncé permet aux personnes « privées » de « garder le contact », Twitter fait la part belle aux « personnes publiques » : il est ainsi possible à n’importe qui de suivre les évolutions capillaires de Lady Gaga, les exploits orthographiques de Nadine Morano, la tribu de Brangelina, etc.
Pourquoi aller sur Twitter, si on ne reçoit pas de porte-clés lors de notre inscription ? Eh bien Twitter, c’est un peu comme les programmes de la TNT entre minuit et six heures du matin : il y a du bon, du moins bon et du putrescent (m’en voulez pas, ça fait 4 ans que je cherche à coller ce mot dans un article). Évidemment, si tu t’amuses à suivre les comptes de Mickael Vendetta, Loana ou Paris Hilton, ne t’attend pas à trouver des poneys et des papillons de lumière dans ta TL (timeline, pour les profanes). Mais si tu as la chance de suivre et d’être suivi par des gens sympathiques, Twitter sera ton cap, ton roc, ta péninsule. Grâce à lui, tu sauras quel film aller voir au cinoche, quel restau fera valser tes papilles, quel livre t’emmènera loin, très loin. Un peu comme la grande soeur que tu n’as jamais eue, Twitter sera pour toi un réservoir inépuisable de sages conseils. D’ailleurs, le réseau au zoziau est en passe de devenir le psychanalyste du pauvre : à partir d’un certain nombre de followers, il y aura toujours quelqu’un pour calmer ton insurmontable angoisse avant ton accouchement/un oral de latin/un dîner chez tes beaux-parents (rayer les mentions inutiles), ou pour s’entretenir avec toi sur des sujets aussi poétiques qu’inutiles – la revanche des castors nus d’Amazonie, par exemple.
Mais il est une autre raison pour laquelle Twitter est un outil à peu près aussi fantastique que les 5 Spice Girls réunies : j’ai nommé Instagram, a.k.a. la meilleure application photo de tous les temps
. Twitter sans Instagram, ça serait comme Geneviève de Fontenay sans son chapeau, comme Astérix sans Obélix, comme un fromage corse sans asticots dedans – bref, vous m’avez comprise.
Typologie de l’utilisateur de Twitter ordinaire
Même si nul n’est semblable en ce monde de brutes, on peut diviser la masse des twittos en plusieurs catégories :
La bestah, qui vient de clore son Skyblog avec moult larmichettes parce qu’on ne lui rendait plus aucun coum’s depuis 2007, se répand en déclarations que Bernard Pivot ne cautionnerait sans doute pas (« SiIiiIii tUuuU m’PhO°ol(L)°oww Pâaâh BeyYybaY j’TeEeyxPlôOoz« , « J’MmmMM mâ ChêwIiIiI« , etc.). Aisément reconnaissable à sa moue en forme de troufion de canard (ne la confondez pas avec Lana Del Rey, ça serait gênant), il faut la fuir, ou périr.
Le vieux beau en herbe, individu de sexe masculin qui, grisé par l’anonymat que lui procure les zinternets mondiaux, en profite pour poursuivre toute porteuse d’ovaires avec assiduité. Dans la vraie vie, il est pourtant comptable, marié, possède une maison, deux labradors, trois enfants et un crédit sur trente ans. On ne dira jamais assez de mal des labradors.
Le relou, qui vient de débarquer et ne sait ni quoi dire ni quoi faire. Après avoir tweeté en direct live l’installation de son étagère Ikea, narré à ses 3 followers le contenu de son dernier sac poubelle et instagrammé son dernier étron, le twitto relou maugrée sa haine envers le reste du monde et cherche à polémiquer sur tout sujet un tant soit peu polémique (écoles privées vs écoles publiques, OM vs PSG, etc.) En d’autres termes, c’est un troll.
Le journaliste-en-herbe, qu’on dirait lié par perfusion sanguine aux dépêches de l’AFP. Linkant à tout va les derniers titres de l’actu chaude, dont tout le monde est au courant grâce à ses congénères, le twitto journaliste wannabe recycle les trouvailles d’autrui et prétend être Howard Carter.
L’aficionado politique : très actif en période d’élections présidentielles, l’aficionado politique serait prêt à vendre les branchies de son poisson rouge pour faire gagner une voix au candidat qu’il soutient. Même si, dans la vraie vie, il se fiche de la politique comme de son premier tract (il n’a même pas suivi la soirée des législatives, et pour cela devrait être fouetté avec du bois vert), il ne cesse de vitupérer des lieux communs tous plus affligeants les uns que les autres – lieux communs qu’au reste, nous connaissons déjà par coeur.
L’ego-sur-pattes, ou l’homme qui revenait de loin. Sur Skyblog, il mettait son honneur en bandoulière pour aller quémander des « coum’s ». Sur Facebook, il implorait la terre entière « d’aimer » ses statuts et ses photos. Maintenant qu’il possède un compte Twitter, il ne vit plus que pour une chose : avoir encore et toujours plus de followers. Dans sa quête éperdue, il aura sans doute tendance à te briser les trompes de Fallope. Ignore-le : c’est pour son bien.
Et toi, es-tu passée du côté twitteresque de la force, ou bien voues-tu une haine viscérale à tout ce qui porte le doux nom de « réseau social » ? En attendant, jeune Padawan, je ne peux que te conseiller nos 50 comptes Twitter à suivre (tu y trouveras, en plus, le Twitter de chaque membre de la rédac !) : à bientôt pour de jolis gazouillis, peut-être avec le hashtag #TuEsUneMadmoizelle ?
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Les Commentaires
Et puis passionnée du Japon, voyage booké pour avril 2011, survient la catastrophe du 11 mars 2011. On en parle un peu dans les médias bien sûr, mais tout est catastrophiste, on a l'impression que c'est la fin du monde là-bas et que les japonais arrivent à peine à survivre.
Je commence donc à chercher des comptes de français (essentiellement) vivant là-bas pour savoir ce qu'il en est (et accessoirement si je peux tout de même envisager mon voyage pour 3 semaines plus tard). Depuis, 60 followings (voulu, trop d'infos tue l'info, donc je ne garde que les comptes qui sont essentiels pour moi) et 105 followers plus tard, je continue de twitter et re-twitter toute l'actu sur le Japon.
Grâce à twitter, j'ai su que je n'avais pas à reporter mon voyage et que les médias français ont dit absolument n'importe quoi sur la catastrophe (et ensuite). Je continue de m'informer sur ce qu'il se passe dans ce pays et je ne peux plus m'en passer !