« L’apocalypse selon Magda », une BD poétique et poignante

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec L’apocalypse selon Magda. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.

Chloé Vollmer-Lo, photographe et maintenant scénariste, et Carole Maurel, illustratrice, ont associé leurs talents pour pondre un superbe projet : L’apocalypse selon Magda, une très belle BD qui paraît chez Delcourt en ce mois de janvier 2016.

Madga, l’héroïne, va sur ses 14 ans, et sa petite vie bien rangée d’adolescente plutôt heureuse est bouleversée par la pire des nouvelles. Dans douze mois, c’est l’apocalypse, la fin du monde, le grand reboot, la nuit des temps, le jour J. Toutes les instances dirigeantes affirment leur impuissance. L’humanité n’a plus qu’un an à vivre — avec tout ce que ça implique en termes de chaos, de crises existentielles et de pétage de plombs.

Mais Magda, elle, aimerait vivre son adolescence à peu près normalement. Voir ses ami•e•s… enfin, celles et ceux qui sont toujours là. Passer du temps en famille — en tout cas les membres de sa famille qui n’ont pas pris la poudre d’escampette. Aller en cours, avec les quelques élèves encore présent•e•s. Embrasser un garçon, et puis un peu plus, peut-être

, pour savoir comment ça fait.

Vivre, quoi.

L’apocalypse selon Magda, c’est d’abord une héroïne comme on aimerait en voir plus souvent. Une jeune femme, une vraie, qui entame timidement l’avancée vers l’âge adulte, pleine de doutes mais aussi d’envies, de rêves, de courage et de force. Magda ne s’en laisse pas conter par toutes ces grandes personnes persuadées de tout savoir — surtout qu’elle est aux premières loges de l’apocalypse et se rend bien compte que les plus fort•e•s, mentalement, ne sont pas toujours les plus âgé•e•s.

Cette BD, c’est un peu une ode à ce drôle d’état qu’on traverse souvent à l’adolescence. Un mélange entre l’impatience d’être adulte et l’envie de profiter à fond de cet entre-deux âges, de pouvoir expérimenter et potentiellement se planter tout en sachant qu’on a moins de responsabilité que les plus grand•e•s — pas de boulot à perdre, de maison à abandonner, de famille à élever. Magda a envie de dévorer le monde à pleines dents, mais elle a un peu peur, aussi. Et puis c’est injuste de n’avoir que douze mois pour le faire, de voir tous ses proches s’adonner, comme elle finalement, à leurs choix les plus égoïstes, car le temps est compté…

L’apocalypse selon Magda est une histoire bourrée de sensibilité, de créativité, d’émotions. Les illustrations de Carole Maurel sont absolument superbes et apportent une grosse dose de poésie à l’année de Magda, éclaboussée de soleil puis enfouie sous la neige en attendant la date fatidique, celle où tout s’arrête.

Foncez découvrir ce petit bijou qui sort demain, le 27 janvier 2016 en librairies ! Et retrouvez Chloé Vollmer-Là dès ce soir dans l’éMymyssion sur l’écriture…