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Vie quotidienne

Mon mec est en médecine, et c’est pas tous les jours facile

Éva est avec son copain depuis 5 ans. Il est en PACES et travaille beaucoup. Elle raconte comment son couple a survécu à l’épreuve des études de médecine.

Mi-décembre, le témoignage d’une fille qui était passée par la PACES (Première année commune aux études de santé) a été publié sur madmoiZelle.

Elle disait à quel point ça avait été difficile et à quel point elle avait eu besoin de soutien.

Cette partie sur l’importance du soutien a fait écho en moi, car pour sa deuxième année, mon mec est en PACES et je le soutiens.

À lire aussi : La PACES, première année commune aux études de santé

Mon histoire d’amour avec mon mec en PACES

Notre histoire a commencé il y a 5 ans, on était à l’origine juste bon potes avant de se mettre ensemble il y a à peu près deux ans.

Nous sommes nés la même année et étions dans la même année scolaire, on a donc dû faire nos choix d’orientation à peu près au même moment.

Avant la terminale, j’ai déménagé dans une autre ville et on s’est mis en couple, d’abord à distance.

Pendant la terminale, on était ensemble depuis peu et il a décidé de venir faire ses études dans ma ville, à plusieurs centaines de kilomètres de chez ses parents — et de là où il aurait dû, en toute logique, faire sa PACES et ses années futures.

L’adaptation dans sa nouvelle vie en PACES

Passé l’euphorie des premiers jours en PACES, il a du s’adapter à une toute nouvelle ville, à un nouveau rythme bien différent de celui du lycée, au fait qu’on était dans la même ville et donc qu’on se voyait bien plus qu’en étant à distance.

J’ai eu du mal à trouver ma place dans sa vie en PACES.

Comment l’aider sans l’étouffer, être là pour lui sans m’oublier… Ça a été une année difficile, pour lui, pour moi et pour notre couple.

Depuis le début de la PACES, il travaille 10 à 14h par jour, un peu plus en période de révisions et un peu moins en début de semestre.

La PACES, la mort des activités en couple

Avec un tel rythme, on ne peut pas faire d’activités de couple, pas de sorties ciné, patinoire, balade. Ça a été assez difficile pour moi : j’étais là pour lui, pour le voir… travailler.

Je vis encore chez mes parents et l’année dernière nous l’accueillons tous les week-ends, donc tous les week-ends j’étais chez moi sans voir mes amis pour le soutenir, lui.

Sans rien faire d’autre que travailler pour mes études et être là quand il fait une pause, lui préparer un petit goûter, lui faire la conversation quand il arrêtait de travailler quelques minutes.

Je me suis dédiée à 100% à lui jusqu’à m’oublier moi-même.

La PACES, source de difficultés dans le couple

Ce rythme ou j’étais consacrée à lui et à sa PACES tout le temps a donné lieu à des difficultés dans notre couple, je lui en voulais de travailler autant et je lui en voulais de me « faire subir » ça. Alors que je me l’infligeais seule !

J’enviais les autres couples « normaux » qui passent du temps ensemble, qui sortent et voient des potes…

J’avais l’impression qu’il était la cause de mes malheurs alors qu’en réalité, je me mettais trop de pression, je voulais trop l’aider, trop bien faire, trop tout faire pour lui.

Cette période a été compliquée, je souffrais de la situation mais je ne lui disais rien pour ne pas le « perturber », ne pas le distraire de sa PACES.

Je ne voulais pas ajouter de la difficulté personnelle à la difficulté de ses études.

Pendant l’été avant son redoublement, on en a beaucoup discuté, on a parlé de l’année écoulée, de ce qui avait fonctionné et de ce qui était à revoir.

On a mis en place des stratégies pour être meilleurs et éviter de se remettre dans la même situation où notre couple va mal.

Nouveau rythme dans le couple avec la PACES

Désormais, mon copain ne vient chez moi qu’un week-end sur deux, ce qui me permet d’avoir une vie sociale. Je le vois moins, mais je le vois mieux.

On est plus contents de se voir et on peut se permettre de faire des petites sorties au resto deux fois par mois qui nous permettent de nous retrouver sans la PACES, juste lui et moi.

On a compris que pour nous, il valait mieux moins se voir mais se voir sans le poids de ses études.

La PACES faisait tellement partie de mon quotidien, alors que je suis à l’université dans une autre filière, également exigeante mais qui n’a rien à voir !

Être en couple avec un mec en PACES

La PACES fait partie de ma vie, de mon couple, je vis avec elle alors que je ne l’ai pas demandé. Je l’ai demandé lui, voulu lui, voulu être avec lui.

Sa filière a un énorme impact sur notre relation, ce serait fou de le nier, mais plutôt que voir la PACES comme un ennemi à abattre qui allait nous empêcher d’être heureux, d’être ensemble, j’ai décidé de la voir comme une contrainte certes, mais aussi comme une joie.

Mon mec est heureux dans cette filière, il a trouvé la voie qui lui plaît, il est bien parti pour avoir le concours cette année.

Il est épanoui et a des étoiles dans les yeux quand il parle de ses cours.

Être un soutien majeur, la première ligne de son mec en PACES, c’est certes difficile mais c’est aussi des grandes joies quand les classements sont bons, quand la journée c’est bien passée, quand il a avancé comme il voulait…

J’ai le sentiment merveilleux de faire partie de sa vie et de compter pour lui autant qu’il compte pour moi.

Soutenir pendant la PACES, un rôle important

Pour toutes les madmoiZelles qui soutiennent quelqu’un dans ses études, que ça soit en PACES, pour un autre concours ou une autre épreuve, cette place est difficile, mais à mon sens tellement belle, tellement valorisante et enrichissante.

La PACES a rendu mon couple bien plus fort qu’il ne l’était, et m’a permis de grandir.

Toutefois, même si je suis un pilier majeur pour mon mec, il a d’autres soutiens, ses parents, les miens, ses potes et mes potes.

Qui demandent des nouvelles, envoient des messages et plus encore et qui eux aussi, comme moi comptent et lui permettent d’être serein, et d’avancer !

Et moi, personne qui soutient, j’ai moi-même de l’aide car ma meilleure amie et ma famille prennent la mesure de l’engagement que j’ai avec lui et de ma position et me soutiennent à leur tour.

À lire aussi : Être mannequin et en couple, un équilibre délicat

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Les Commentaires

10
Avatar de grenouilleau
1 janvier 2019 à 23h01
grenouilleau
@LaBeletteMasquée Mais tellement ! Ça provoque forcément des erreurs dans la prise en charge des patient.es ce système. Et de la souffrance pour les soignant.es qui ont à cœur de faire correctement leur travail et qui en sont empêchés de facto par les mauvaises conditions où ils sont placés.

J'ajoute que le type de formation avec numerus clausus, ça élimine mécaniquement une bonne partie des pauvres qui veulent faire médecine. Quand on est pauvre, on l'est souvent trop pour se permettre d'étudier une année sans être assuré d'avoir un diplôme à la fin du cursus : le risque de chômage est trop lourd, et suivre le rythme imposé paraît impossible si on doit combiner étude et travail salarié (comme doivent le faire beaucoup d'étudiants dont les parents ne peuvent subventionner le diplôme). Certes, il y a les bourses, mais en réalité elles sont conditionnées par tant de critères (limite au redoublement, limite à la durée, bonne entente avec les parents pour obtenir les papiers nécessaires, et parents qui doivent être très très pauvres pour que l'étudiant espère avoir autre chose que des miettes en fin de mois) qu'elles n'offrent pas un revenu suffisant pour accéder à la profession sauf à prendre des risques très importants quand on est financièrement fragile.

Conséquence : on se retrouve avec toute une classe d'âge de médecin.es qui sont issus des rangs de la "classe moyenne supérieure", que leur vécu n'a pas forcément sensibilisé aux questions sociales, aux violences classistes, et qui pratiquent, parfois sans le savoir, parfois en s'en foutant complètement, une médecine de classe. Et qui en plus sont persuadé.es d'être arrivé.es là où iels sont à la seule force de leur cerveau supérieur... M'étonne pas ensuite qu'il y ait des syndromes de l'imposteur !

Malheureusement, mon expérience personnelle de la médecine française a plutôt confirmé cette impression. J'ai déjà rencontré des gynécologues infantilisantes (et hautaines), et au moins deux médecins généralistes misogynes, et il ne me semble pas être la seule vu ce que j'entends et lis sur internet : pour la grossophobie, je pense à ce blog, pour la misogynie à celui-ci, que mes expériences me poussent à trouver crédibles.
J'ai aussi eu droit à des médecin.es qui ont l'air de penser que tu n'es là que pour obtenir un arrêt de travail, et quand tu dis que tu n'en veux pas et que tu veux aller bosser, iels ont l'air bien surpris...

Alors que bizarrement, aucun problème avec les aide-soignant.es, sages-femmes et infirmièr.es, et médecin.es étranger.es (employés par les hôpitaux publics). Franchement, en l'écrivant je trouve ça juste fou, tellement ça paraît manichéen, mais c'est vraiment ce qui ressort de ce que j'ai vécu.

Alors bien sûr, je dois nuancer, pas tous. Une partie des médecin.es sont des praticien.nes compétent.es. Mais ça devient dur à trouver. Merci à eux et elles d'exister, et d'avoir le courage de faire ce job difficile dans les conditions actuelles. Parce qu'en toute franchise, j'ai l'impression qu'on a une moitié de médecin.es (spécialistes compris bien sûr) qui font mal leur boulot, et qui sont là pour le fric et le statut social, et l'autre qui fait son métier par passion. Et quand tu es malade, ça fait mal de tomber sur la première moitié.

edit : orthographe
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