La relation à distance, c’est la bête noire de beaucoup de couples. Quand j’ai annoncé la mienne, plusieurs personnes m’ont dit des choses comme :
— De toute façon les relations à distance c’est juste impossible !
— Non mais attends, t’as 20 ans et tu t’enfermes dans un truc comme ça ?
Et pourtant, j’ai eu beau la subir au début… je la vis bien, ma relation à distance !
À lire aussi : L’amour à distance, ça craint
Une année à l’étranger réussie
Il y a un peu plus de deux ans, alors que j’étais en terminale, je suis partie passer une année dans un pays européen, un pays qui aime la bière, les saucisses et le foot, et où Heidi Klum dirige une émission de top models qui te font complexer au premier coup d’oeil.
Bref. Je me suis sentie un peu paumée et ma baguette de pain me manquait, tout comme mon petit bout de fromage. Il y a même eu des jours où chaque petit mot dans ma langue maternelle me faisait sentir comme ça :
Mais dans l’ensemble, c’était juste vraiment trop cool, et j’ai tellement envie de le refaire ! Vous rencontrez plein plein de gens, de plein plein de pays. L’ambiance est géniale !
À lire aussi : J’ai testé pour vous… être fille au pair en Allemagne
Vous vivez sans vos parents pendant un an, dans des familles d’accueil. La joie immense à 18 ans ! Une année que l’on passe à faire la fête, profiter, découvrir et voyager.
Et puis un jour, un jour froid et neigeux, je suis allée sans aucune motivation à un anniversaire, et BAM. IL était là. IL m’a invitée au ciné la semaine d’après, IL m’a pris la main timidement quelque temps après, IL rougissait autant que moi et IL est dans ma vie depuis maintenant deux ans.
Donc voilà, je l’ai rencontré au milieu de mon année au pays des blonds aux yeux bleus (sauf que lui est bien évidemment brun aux yeux marrons), et on a passé le temps qu’ils nous restait collés l’un à l’autre. C’est à dire qu’on se voyait toute les semaines, on faisait des trucs « de couple » (comme faire les limaces à deux, au lieu de le faire seule)… Je progressais de plus en plus dans sa langue maternelle et on se sentait bien ENSEMBLE.
Et puis j’ai dû rentrer en France, et là je ne me suis demandé qu’une chose : mais POURQUOI JE SUIS TOMBÉE AMOUREUSE ?
J’avais peur et je savais pas quoi faire. Études obligent, il restait là-bas, et moi en France. On s’est vraiment demandé comment on allait bien pouvoir faire, on avait très peur, mais on a finalement décidé d’un commun accord de tenter cette relation à distance qui fait flipper tout le monde.
Une relation à distance, mais épanouie
Et en fin de compte, depuis un an et demi que nous sommes ensemble, c’est génial. Je n’aurais jamais imaginé que nous passerions de si bons moments l’un avec l’autre, malgré tous ces systèmes D à trouver pour se voir, le temps passé à éplucher tous les sites d’avions et de trains pour réussir à choper le meilleur prix… Ces recherches ne nous dérangent pas, elles ne nous pèsent pas vraiment. Notre relation est aussi faite de ces petits rituels qui nous permettent de nous retrouver.
J’aime les heures passées sur Skype le dimanche quand je déprime et que lui me remonte le moral, les messages et les petites attentions de l’autre au jour le jour qui redonnent le sourire.
Bon, pour que ça marche, on a quelques règles. On essaie par exemple de venir à tour de rôle l’un chez l’autre, même juste quelques jours, une fois par mois. Et pendant les vacances, on se voit autant que possible.
Mais chaque fois que l’on se voit, on est super motivés, et vraiment heureux de se retrouver — quitte à passer 10 heures dans un train pour se voir… J’adore ces retrouvailles : on se redécouvre à chaque fois comme avant, on a l’impression de ne s’être jamais quittés, et pourtant beaucoup de kilomètres nous séparent. Dès qu’on se voit, on a une vie de couple « normale », et quand on se sépare nous restons toujours un couple soudé.
Le moment de se quitter est horrible à chaque fois, et je n’ai alors qu’une envie : que l’on puisse rester ensemble encore un peu.
À lire aussi : À quoi ressemble la sexualité dans une relation à distance ?
Chacun sa vie
Mais quand nous sommes loin de l’autre, chacun a sa vie, et le manque de l’autre ne l’empêche pas de s’épanouir. Il y a même des avantages : le soir, je peux mater tranquille mes épisodes de Grey’s Anatomy, Game of Thrones, The Walking Dead, et toutes ces autres émissions/séries qu’il ne regarde pas. Il fait des efforts pour s’y intéresser, ou du moins il fait semblant, mais je sais qu’il n’aime pas trop ; là, chacun fait ce qui lui plaît, sans sacrifier quoi que ce soit. Je fais tout ce que j’aime faire quand j’en ai envie, sans avoir à faire de compromis ni de sacrifices.
À lire aussi : Pourquoi vivre seule est la meilleure chose
Bien sûr, j’aimerais pouvoir le voir plus souvent, aller au ciné avec lui la semaine, boire un verre ensemble de temps en temps, mais avoir une relation comme celle-ci nous a permis de grandir chacun de notre côté, tout en nous permettant de le faire en quelque sorte ensemble.
On a le temps pour nos projets perso, et en même temps on fait attention à notre relation ; on se dit bien tous les deux que cette relation n’a de sens que si elle nous rend heureux et qu’on se sent bien ensemble. On sait que ce ne sera pas éternel et on est bien pressés de pouvoir par exemple emménager ensemble, ou du moins de pouvoir se voir plus souvent, mais pour l’instant ce système nous rend heureux tout les deux et fonctionne !
Ma tête quand on me parle de lui.
Si les deux personnes le veulent et le peuvent, une relation à distance peut fonctionner. Il faut avoir une bonne relation, de bonnes bases, et un grand esprit aventurier pour ne pas s’effondrer quand les compagnies aériennes font grève PILE au moment où il doit venir, ou quand des retards de trains raccourcissent le peu de temps que nous avons ensemble.
Pour conclure, ma relation à distance n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais au départ, et je ne regrette rien DU TOUT. Alors bien sûr, chaque relation est différente, mais justement :
plusieurs options sont possibles !
À lire aussi : Je ne vis pas avec mon copain, et je le vis très bien ! — Témoignage
– Le 9 octobre 2016
Suite à notre relation à distance qui se déroulait très bien, tout au plus avec des hauts et des bas comme dans n’importe quelle relation, nous avons décidé d’emménager ensemble.
La vie commune en Allemagne
Nous vivons donc ensemble, non pas en France mais au pays de la bière et de la saucisse ! Cela fait maintenant un an et demi que nous avons trouvé notre appart.
Les galères des transports en commun ont laissé la place aux problèmes quotidiens : la chaudière qui s’éteint pendant la douche et qui fait hurler « À L’AIDE ! », ou encore les questions existentielles comme « On mange quelque chose de français ou d’allemand ? », « Comment on finit le mois ? » (celle-ci vaut sûrement pour beaucoup de couples comme de célibataires).
Je me suis installée dans sa ville l’année dernière : mon cursus prévoyait une année d’Erasmus, alors j’ai joint l’utile à l’agréable ! Et depuis septembre, je continue dans ce qui est en quelque sorte l’équivalent allemand de notre master.
C’est juste un peu compliqué car je dois rattraper certains cours pour avoir ce niveau, tout en cherchant un travail à côté.
Ma nouvelle vie en Allemagne
Je suis également active dans une association qui accueille en Allemagne des jeunes entre 15 et 18 ans du monde entier. Et incroyable, c’est moi qui leur donne des cours d’allemand !
Je me suis donc assez bien intégrée, notamment grâce à un job étudiant chez Ikea l’année dernière : l’entreprise promeut la diversité et engage de nombreux étrangers.
Comme mon copain ne peut pas, par son travail, bouger d’Allemagne, je pense y rester encore quelques années — si ce n’est plus !
Une jolie histoire qui dure
On est toujours bien ensemble donc, malgré le scepticisme de certains de nos proches et non proches — car même des personnes rencontrées une heure auparavant se croient parfois permises d’émettre un jugement.
Pour vous donner un exemple, il y a peu je suis rentrée en France pour une semaine et à mon retour, il m’attendait avec un bouquet de fleurs tout joli !
Pour conclure, j’aimerais citer Henry de Monfreid :
« N’ayez jamais peur de la vie, n’ayez jamais peur de l’aventure, faites confiance à la chance, au hasard, à la destinée. »
À lire aussi : Celui qui… est arrivé au bon moment (et qui est toujours là)
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
On verra bien comment on s'acclimate. J'ai tellement envie que ça marche
Merci les madzs pour vos retours, c'est tellement plaisant de savoir qu'on est loin d'être les seuls dans cette situation!