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Culture

XO, Kitty : comment le spin-off d’À tous les garçons joue avec les codes du teen drama 

Kitty, la petite sœur pétillante de Lara Jean dans le diptyque À tous les garçons, est de retour sur Netflix avec sa propre série, XO, Kitty. Sorti le 18 mai dernier, ce spin-off rafraîchit le genre très balisé du teen drama.  

Deux ans après la sortie d’À tous les garçons 2, la jeune Kitty Song Kovey (Anna Cathcart), autoproclamée entremetteuse, décide de prendre sa propre vie amoureuse en main.

Elle convainc son père de l’envoyer dans un lycée coréen, K.I.S.S., où a étudié sa défunte mère : direction Séoul pour une année d’expatriation et de quête identitaire ! Impatiente de surprendre Dae (Choi Min-young), son petit-ami à distance, Kitty découvre sur place que le goujat a une petite amie officielle, Yuri Han (Gia Kim). L’adolescente flaire l’arnaque : ce couple parfait ne semble pas réel. En attendant de démêler le vrai du faux, Kitty tente de percer les mystères du passé de sa mère, et noue des liens avec de nouveaux camarades

Un savant mélange de teen drama et de kdrama

XO, Kitty s’inscrit dans la lignée des teen dramas américains contemporains tels que Mes premières fois (2020-2023) ou Love, Victor (2020-2022), enfin centrés sur des protagonistes racisés.

A la différence près que la série créée par Jenny Han explore la double culture de Kitty, son héroïne Coréenne-Américaine, par l’expatriation. Ainsi, les tropes habituels du teen drama US sont revisités au prisme de la culture coréenne. Kitty apprend la danse traditionnelle coréenne, découvre l’engouement pour les groupes de Kpop, ou cuisine pour Le Chuseok, l’une des plus plus importantes fêtes traditionnelles du pays, décrite avec humour comme un “Thanksgiving, moins le génocide”.

XO, Kitty se présente ainsi comme un savant mélange d’influences des teen dramas (elle a son bal de promo) et des kdramas (les dramas coréens). Dans ces derniers, il est question de triangle ou de quatuor amoureux, sur fond de lutte des classes et du poids des attentes parentales. On retrouve cette dynamique avec Dae, issu de la classe populaire, qui accepte de se faire passer pour le petit-ami de Yuri car cela lui permet de payer ses études. 

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Le personnage de Min Ho (Sang Heon Lee), autre love interest pour Kitty, remplit le rôle de la mean girl des séries américaines. Obsédé par sa peau (la Corée du Sud n’est pas la reine du skincare pour rien !), drôle et narcissique, il a les meilleures répliques de la série. Le public occidental découvre à travers lui, Dae ou Alex (un jeune prof embarqué dans l’enquête de Kitty sur sa mère, par lequel la série évoque le sujet de l’adoption d’enfants coréens par des parents australiens) des codes de la masculinité différents. Min Ho prend soin de lui et exprime ses sentiments, que ce soit envers sa petite amie ou ses amis quand il se sent trahi.  

Une série LGBTQ+ friendly qui célèbre les crushs 

La série joue avec le ressort narratif des triangles amoureux, habituellement hétérosexuels et impliquant des rivalités féminines.

Au vu de la situation initiale, Kitty devrait en vouloir à sa rivale, Yuri. Mais après une soirée où l’adolescente rembarre un jeune homme qui critiquait Yuri en espérant marquer des points auprès d’elle, la dynamique s’inverse, et Kitty commence, au contraire, à se sentir attirée par Yuri. A travers ces personnages (Kitty s’interroge sur une possible bisexualité, lesbienne au placard, Yuri ne peut pas être elle-même auprès de sa famille) mais aussi celui de Quincy (Anthony Keyvan), adolescent gay d’origine iranienne et philippine, la série aborde avec justesse les problématiques des jeunes LGBTQI+ en Asie.

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Fine et plus profonde que prévue, XO, Kitty est une ode tendre et drôle aux premiers crushs de l’adolescence, qui se dévore en un week-end avec ses épisodes d’une demi-heure. Après ces mois passés en Corée du Sud, Kitty en a appris davantage sur ses racines et a ouvert le champ des possibilités amoureuses. Fantasmant l’idée de “grand amour”, l’adolescente réalise que les relations amoureuses sont plus chaotiques et imprévisibles dans la vraie vie. 

Moins édulcorée que les films À tous les garçons que j’ai aimés, cette série dérivée est un nouveau succès pour Jenny Han, romancière à succès, dont les adaptations des best-sellers À tous les garçons et L’été où je suis devenue jolie font les beaux jours des plateformes, et qui signe ici sa première série en tant que créatrice.

Que ce soit en librairie ou sur les écrans, les récits tissés par Jenny Han, au succès planétaire, apportent une nouvelle perspective au teen drama. Elle-même Coréenne-Américaine, l’écrivaine donne le premier rôle à des personnages féminins asiatiques, généralement cantonnés aux rôles de sidekick dans les autres productions américaines. Avec ses histoires sucrées, au ton proche d’un Heartstopper ou d’un Dawson, Jenny Han raconte avec tendresse l’expérience de l’adolescence, à la fois toujours un peu la même et toujours un peu différente, selon les lieux et les époques. 


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