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Vie quotidienne

Comment choisir un volontariat éthique à l’étranger

Travailler bénévolement à l’autre bout du monde, c’est une belle aventure. Mais attention, toutes les offres ne sont pas éthiques ! Blandine, mad expérimentée, nous livre ses conseils pour faire les bons choix.

– Publié le 4 avril 2018.

Mon premier contact avec le monde du volontariat, c’était il y a 4 ans, quand je suis partie faire des observations de chauves-souris sur la côte Est de l’Écosse.

Pour t’épargner les détails, je dirais seulement que ça a été l’une des meilleures expériences de ma vie, qui m’a permis d’apprendre un tas de nouvelles choses et de rencontrer non seulement des personnes formidables du monde entier, mais aussi le plus mignon des petits mammifères : l’oreillard roux (si si, regarde !)

Depuis, j’y retourne tous les ans en essayant de varier les missions tout en restant dans le domaine de la protection des milieux naturels.

L’idée de travailler dans le domaine de la solidarité me trottait depuis dans la tête et il y a un an, j’ai décroché mon premier emploi au sein d’une structure qui fait le lien entre les volontaires et les organismes qui proposent des missions à l’étranger.

Mon job, c’est en gros de renseigner les candidat·es au départ, et surtout de faire le tri entre les missions vraiment responsables… et les autres. Parce que oui, dans le domaine du volontariat comme partout, il y a des bons et des mauvais élèves.

À lire aussi : Comment voyager dans toute l’Europe ET faire de bonnes actions

Les conseils pour bien choisir ton volontariat à l’étranger

Grâce à ce boulot, j’ai appris énormément de choses sur ce secteur, particulièrement sur des aspects dont je n’avais pas forcément conscience lorsque j’étais encore « simple » spectatrice.

Deux réalités dont je n’avais absolument pas conscience m’ont particulièrement choquées, et étant donné que la majorité des bénévoles sont 1) des jeunes et 2) des femmes (pour plus des 2/3), j’ai pensé que madmoiZelle serait un bon endroit pour informer celles et ceux qui seraient tenté·es par le volontariat à l’étranger.

Méfie-toi des structures de volontariat qui te proposent de câliner des lionceaux

Je commence par ce point parce que je sais que le témoignage de Kalindi va certainement (et à raison !) inspirer des vocations chez les madZ.

À lire aussi : Comment je me suis installée dans un refuge d’animaux sauvages en Afrique du Sud

Certaines structures du sud de l’Afrique proposent aux touristes et aux volontaires d’interagir de près avec des bébés félins : lions, guépards, etc.

On va par exemple t’encourager à leur donner le biberon, à te promener avec eux, ou encore (et surtout) à leur faire des câlins.

Le hic, c’est qu’une fois adultes, ces mêmes animaux seront livrés aux chasseurs de trophées, qui les tuent lors de parties de « chasse en boîte ».

Si tu n’as jamais entendu parler de cette pratique, voilà le principe : les fauves sont relâchés dans des enclos fermés, et comme ils ont perdu tout instinct de méfiance vis-à-vis des hommes (puisqu’ils ont passé leur vie à se faire manipuler par eux), il n’est pas rare qu’ils aillent même à la rencontre des fusils.

Sympa non ?

Bien entendu, ces fermes de félins évitent soigneusement de mentionner ce « détail » aux visiteurs, et affirment même participer à la protection des espèces et à leur réintroduction à l’état sauvage (même si l’on sait que c’est impossible).

Donc pour résumer : faire de l’écovolontariat en Afrique, c’est une super idée et il y a plein de projets qui en valent la peine, mais surtout : évite les structures qui ont comme argument de vente l’interaction avec de jeunes félins !

Évite de t’engager dans un orphelinat pour faire du volontariat à l’étranger

Ce deuxième problème est un peu plus médiatisé, mais je reçois encore souvent des messages de bénévoles souhaitant à tout prix agir dans un orphelinat.

Pourtant, dès mon premier jour de travail, on m’a communiqué ce chiffre ahurissant : plus de 80 % des enfants qui vivent dans des orphelinats ont au moins un parent en vie.

Comment est-ce possible ? Les propriétaires de ces pseudo-orphelinats vont recruter des enfants dans des familles pauvres, en leur promettant gîte, couvert et éducation.

Ce genre d’offres est louche. Sachez-le.

Une fois sur place, on apprend, sous la menace, aux enfants à mentir et à faire croire qu’ils sont orphelins pour attirer l’argent des Occidentaux (volontaires, touristes et donateurs). J’ajoute qu’ils ne revoient souvent jamais leur famille, parce que leurs papiers sont falsifiés.

Là encore, les volontaires n’ont aucune idée de leur implication dans ce trafic, et la pilule a souvent du mal à passer lorsqu’ils s’en rendent compte a posteriori

À lire aussi : Le stage partagé redonne du sens à ton parcours : 4 jours en entreprise, 1 en asso !

Bien sûr, il existe des orphelinats sérieux qui font du bon travail, mais malheureusement, ni toi ni moi n’avons les moyens suffisants pour pouvoir affirmer avec certitude depuis notre écran que tel ou tel établissement est honnête ou non.

Si faire du volontariat à l’étranger pour soutenir les enfants défavorisés est une cause qui te tient à cœur, je te conseillerais plutôt de te tourner vers des missions dans des centres d’accueil, des garderies, ou encore des écoles, qui sont des alternatives responsables où tu ne prendras pas le risque d’alimenter le trafic d’enfants.

Apprends à déjouer les pièges… et lance-toi dans le volontariat à l’étranger !

Ce que j’ai appris, c’est qu’en gros (alerte cliché dans 3, 2, 1…) il y aura toujours quelqu’un pour exploiter la bonne volonté des autres et pour se remplir les poches.

Je suis désolée. Voici un câlin virtuel.

Avec ce témoignage, je ne veux surtout pas dégoûter les lectrices qui voudraient partir faire du volontariat. Au contraire, je sais combien une expérience de ce type est enrichissante et peut permettre aux bénévoles de gagner en ouverture d’esprit.

Si tu as envie de te lever de ton canapé pour vivre une expérience porteuse de sens en allant soutenir un projet à l’autre bout du monde, c’est tout à ton honneur et je suis avec toi à 300 % !

À lire aussi : Comment soutenir une cause quand on est loin (et fauchée) ?

Seulement, reste sur tes gardes et prends le temps de bien te renseigner au sujet de la mission qui t’intéresse.

N’aie pas peur de demander des détails précis aux organismes de volontariat (à quel endroit se déroule le projet, quelles seront tes tâches précises, etc.), ils sont justement là pour te répondre et pour t’aider à préparer au mieux ton départ.

Et une fois que tout cela sera fait… il ne reste plus qu’à te lancer !

Maintenant que tu as lu tous ces conseils, lance-toi !

Et toi, as-tu déjà fait du volontariat à l’étranger ? Partage tes expériences dans les commentaires !

À lire aussi : Comment j’ai appris la valeur du dur labeur… dans une ferme de l’Himalaya !

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Les Commentaires

9
Avatar de ecovolontariat
3 septembre 2019 à 17h09
ecovolontariat
Bonjour à tous,
Tout d'abord merci à tous et à toutes pour ces échanges très intéressants. Cela date un peu mais j'aimerai tout de même y apporter ma contribution. Je suis moi-même professionnelle de l'écovolontariat et malheureusement il n'existe aucune règle de conduite sur cette activité. je souhaiterais vous renvoyer, à titre informatif, vers la page " 10 points pour mieux comprend l'écovolontariat" qui a été rédigée spécialement pour aider les futurs écovolontaires à choisir leur mission et/ou leur structure d'écovolontariat. Lorsqu'on sait quelle critère prendre en compte c'est quand même plus facile !
Céline
0
Voir les 9 commentaires

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