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Virginie Despentes lance sa propre maison d’édition pour mettre en lumière des projets queer et féministes

Connue pour ses romans au langage cru et ses prises de positions féministes, l’autrice Virginie Despentes lance sa maison d’édition, qui éditera 9 romans par an.

Révélée au grand jour par le puissant Baise-moi, Virginie Despentes est un visage incontournable de la littérature et de la vie intellectuelle française.

Désormais, et c’est une bonne nouvelle pour qui apprécie les lectures engagées, l’autrice de 52 ans lance sa propre maison d’édition.

Virginie Despentes crée sa propre maison d’édition

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Virginie Despentes et l’actrice Clara Ponsot à l’avant-première de Bye Bye Blondie, via Wikipédia

Il est atypique le parcours de Virginie Despentes.

Alors qu’on est souvent, du moins en France, biberonnée à la littérature bourgeoise d’auteurs privilégiés, eux-mêmes enfants d’artistes, le parcours de Virginie Despentes est moins pavé d’or et d’argent, et c’est sans doute ce qui participe à sa plume nerveuse, brutale, et souvent décriée.

Virginie Despentes est en effet fille de postiers engagés à la CGT. Avant d’être la romancière qu’on connait aujourd’hui, elle a été femme de ménage, employée chez Auchan, vendeuse chez un disquaire, critique de films pornographiques, baby-sitter, superviseuse pour un réseau Minitel mais aussi occasionnellement prostituée et pigiste.

Forte de plusieurs vies, notamment dans le giron de populations punk, elle écrit Baise-moi en seulement un mois, en 1992, et perd le manuscrit avant qu’il ne soit remis par l’un de ses amis à un éditeur.

Sa carrière, bien que chancelante au début, est lancée. Virginie se choisit le pseudonyme de Despentes en référence au quartier de Lyon où elle s’est prostituée.

Aujourd’hui, à force de romans impétueux, voire carrément trash, elle s’affirme comme une écrivaine et réalisatrice subversive, dont le travail le plus connu demeure la trilogie Vernon Subutex.

Alors qu’elle continue à écrire dans les colonnes de Libération, notamment suite au couronnement de Polanski lors des César 2020 ou sur le plus récent projet de fusion entre Hachette et Editis, la romancière de 52 ans vient d’annoncer lancer sa propre maison : La Légende Éditions.

Et ce n’est pas qu’un choix littéraire !

Créer sa propre maison d’édition, un choix politique pour Despentes

En effet, il existe actuellement, comme mentionné plus haut, un projet de fusion entre deux gros groupes d’édition : Hachette et Editis. Or, Editis est détenu par Vincent Bolloré. Hachette risquerait donc, en cas de fusion, d’être placée entre les mains de l’homme d’affaires milliardaire.

Ce qui signifierait que plusieurs dizaines de maisons d’édition se trouveraient à avoir comme dirigeant un homme qu’on sait proche d’Eric Zemmour, et qui a par ailleurs participé à polisser le ton autrefois réputé si libre de Canal+.

La décision de Virginie Despentes est donc largement politique et projette d’œuvrer pour la diversité des points de vue, plutôt qu’à leur uniformisation.

D’après Livres Hebdo, La Légende Éditions publiera « neuf titres par an sur les enjeux sociétaux de la culture queer et féministe ».

Ainsi, la romancière se lance dans la grande aventure de la publication, comme l’ont fait d’autres auteurs avant elle, parmi lesquels Riad Sattouf et Joël Dicker.

Un premier titre a déjà été annoncé pour au moins la fin de l’année 2022 : Le Pulp – Golden Years, du nom du mythique club qui enflammait entre 1997 et 2007 les nuits parisiennes lesbiennes.

À lire aussi : Virginie Despentes met des mots sur la colère post-César 2020

Crédit photo de la Une : BY-SA via Wikipédia


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