Les applis de suivi de règles et de grossesse sont une mine d’or d’informations personnelles. Mais de l’état de santé en passant par le mode de vie, il semblerait que ces applications recueillent des données aussi nombreuses que sensibles sur l’utilisateur, sans pour autant en garantir la protection.
Sur 25 apps et objets connectés, 18 ne sont pas sécurisés
Au début du mois d’août, une affaire impliquant Facebook rappelait le danger que constituent des données confidentielles mal protégées. Le réseau social avait fourni à la police du Nebraska des informations sur une adolescente ayant eu recours à un avortement illégal. De quoi nous inciter à regarder de plus près la confidentialité de nos données. C’est ce qu’a entrepris Mozilla.
Dans une vaste enquête publiée le 17 août, l’organisation connue pour son moteur de recherche s’est attardée sur la politique de confidentialité de 25 applications et objets connectés. Les outils les plus populaires comme Clue, Flo ou Glow en faisaient partie. De l’étude de ces dix applis de grossesse, dix traceurs menstruels et cinq appareils portables, il est ressorti que ce ne sont pas moins de 18 produits qui ne respectaient pas la confidentialité des utilisateurs.
Une quantité massive d’informations personnelles
L’enquête de Mozilla met en lumière la sensibilité des informations auxquelles certaines applications ont accès, comme la fréquence des rapports sexuels, le travail ou même le parcours scolaire des utilisateurs. L’organisation dénonce le fait que certaines applications n’ont même pas de politique de confidentialité. C’est le cas de Sprout Pregnancy, qui recueille pourtant des données sur le poids, les rendez-vous médicaux et la planification de l’accouchement de l’utilisateur.
« Les résultats sont sombres : la plupart de ces produits collectent de grandes quantités de données personnelles, puis les partagent largement », s’inquiète Ashley Boyd de Mozilla dans un rapport servant de conclusion à l’enquête :
« Ces applications – comme peu près toutes les autres applications et gadgets sur le marché – utilisent la collecte de données comme base de leur modèle commercial. Ils peuvent suivre nos signes vitaux, où nous allons, quand nous y allons et qui nous sommes. Cela signifie que ces informations pourraient être utilisées pour traquer, harceler, arrêter et même poursuivre une personne cherchant à avorter. »
Malgré ces résultats désastreux, tout n’est pas perdu. Sept outils ont réussi le test de Mozilla, comme l’application Euki conçue par une organisation à but non lucratif. Côté appareils transportables, Garmin, Apple et Fitbit auraient de quoi vous accompagner dans vos suivis en toute confiance.
À lire aussi : Des policiers détournent les données personnelles de plaignantes pour les draguer
Crédit de l’image à la Une : © Natracare / Unsplash
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires