Il n’est pas bien joyeux l’avenir que nous a décrit hier Nicolas Sarkozy dans son discours « vérité » consacré à sa politique économique et à la crise financière mondiale.
Une crise qui « aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d’achat ». Comprenez moins de croissance, plus de chômage et moins de pouvoir d’achat.
Sortez les pagaies, on va ramer.
Notre président en est convaincu : cette crise « appelle à accélérer le rythme des réformes, en aucun cas à l’arrêter ou à le ralentir ». Il confirme donc la suppression de 30 600 emplois dans la fonction publique l’année prochaine et annonce la réforme des administrations locales.
Plus volontaire que jamais, Nicolas Sarkozy appelle désormais à « refonder le capitalisme ». Il nous garantit qu’à l’avenir, « le laisser-faire c’est fini ; le marché qui a toujours raison, c’est fini ».
Pour nous convaincre de la réalité de ce changement de cap, il nous promet la fin des parachutes dorés pour les patrons qui plantent leur entreprise et une nouvelle règlementation applicable au système bancaire.
Bref, le retour de l’Etat dans le foutoir jeu économique.
Au chapître des réactions à ce discours, pas de surprise. La droite acclame, la gauche dénonce.
Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’emploi, juge que « le président de la République a montré l’image d’un capitaine courage tenant fermement le gouvernail » (sisi, il a dit ça).
Le Medef considère que Nicolas Sarkozy « a prononcé un discours véridique, ambitieux, historique, à la hauteur du défi auquel nous sommes tous confrontés ».
Bertrand Delanoë, candidat au poste de premier secrétaire du parti socialiste, constate que ce discours « sonne comme autant de critiques implacables de la politique qu’il a menée depuis mai 2007 ».
Pour le parti communiste, « loin de les protéger, Nicolas Sarkozy fait aux Français la promesse du pire. Le pire pour les salaires, le pire pour la croissance et, au final, le pire pour l’ensemble des Français ».
Vous avez les pagaies ? Oui ? Hop, on rame…