À Paris, les publicités ne devront plus être sexistes ou discriminatoires !
Cela peut sembler une évidence et c’est pourtant une nouveauté qui date de ce mardi 28 mars.
Cette proposition émanant du Parti Communiste a été votée alors que le Conseil de Paris attribuait le marché urbain d’information, c’est-à-dire les panneaux publicitaires de la ville, à JC Decaux.
La municipalité a diffusé un communiqué, relayé par Le Monde, où on peut lire :
« Le nouveau contrat prévoit que le concessionnaire s’engage à s’assurer qu’aucune publicité à caractère sexiste ou discriminatoire ne puisse être diffusée sur le réseau municipal d’affichage. »
Une bonne nouvelle qui soulève, sans surprise, de nombreuses réactions.
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Les publicités discriminantes interdites… Et les réactions qui ont suivi
Il faut dire que Paris fait figure de retardataire. Anne Hidalgo, maire de la capitale, rappelle alors dans ce même communiqué que Londres et Genève ont déjà mis en place des dispositifs de contrôle comparables.
Du côté du groupe communiste à l’origine de cette requête, on se félicite. Hélène Bidard est une élue de ce parti, adjointe, chargée de la lutte contre les discriminations.
Et elle a partagé sa victoire sur Twitter :
Victoire en #ConseildeParis !!! @JCDecaux_France s'engage à ne plus diffuser de publicités sexistes, discriminatoires, LGBTphobes à @Paris ! pic.twitter.com/JaB84u2jaG
— Hélène Bidard (@Helenebidard) March 28, 2017
Les suites de la polémique Saint Laurent ?
Cette décision arrive quelques semaines à peine après le scandale des publicités Saint Laurent.
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À l’époque, le géant de la mode avait affiché des photos où l’on voyait entre autres une femme en talons/patins à roulettes et bas résilles, la tête sur un tabouret et les fesses à l’air, jambes écartées.
Coco Chanel disait: “Le luxe, ce n'est pas le contraire de la pauvreté mais celui de la vulgarité.” Alors @YSL ? #YSLRetireTaPubDegradante pic.twitter.com/KWdtzAOZpx
— Nicolas ANTONINI (@nicolasantonini) March 4, 2017
L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) avait alors reçu plusieurs centaines de plaintes.
Quelques jours plus tard, l’ARPP avait ordonné à la maison de haute couture de retirer ces publicités, jugées comme dégradantes pour l’image des femmes.
Ce retrait avait alors été qualifié de « rarissime » par le directeur de l’autorité, Stéphane Martin.
Rarissime certes, mais encourageant : cette décision n’aurait sans doute pas été prise sans la mobilisation d’associations féministes et de la prise de conscience collective.
Et c’est peut-être cette dernière polémique qui a permis de faire passer cette nouvelle interdiction. Comme quoi la société peut parfois aider à faire évoluer les règles.