« Je suis juive, je veux ma perruque. Ma perruque… » En vain. Une enquête publiée par Mediapart dimanche 4 février, révèle une vidéo où Sarah*, femme de 67 ans, juive orthodoxe, subi des violences policières au commissariat de Créteil, après un « refus d’obtempérer » le 8 juin dernier.
Arié Alimi, son avocat, a porté plainte pour « atteinte à la liberté individuelle » via une arrestation arbitraire, des « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et des « violences commises en raison d’une appartenance religieuse et du sexe ».
Un contrôle routier abusif
Avant d’être transférée au commissariat, Sarah a été sous le coup d’un contrôle routier. En route, elle se retrouve devant trois motards qu’elle n’identifie pas comme des policiers. Elle les klaxonne et poursuit sa route. Ils finissent par l’encercler car décrivent une « vitesse excessive ».
Mais au milieu de la procédure, elle recule et heurte une moto garée juste derrière sa voiture. Les policiers braquent leurs armes de service sur elle, car selon eux, elle représentait un « danger immédiat ». Ils l’emmènent au commissariat.
Les policiers lui ont retiré sa perruque malgré ses croyances religieuses
C’est ainsi que les violences auraient commencé. Selon la plainte, un policier aurait empoigné Sarah. Cette dernière se serait évanouie. Pour la redresser, il lui aurait donné plusieurs coups dont « un coup de genou dans le dos ». Sa tête aurait heurté le banc de garde à vue et le mur ; sa perruque aurait alors légèrement glissé, rapporte Mediapart.
Les policiers finissent par lui enlever car selon eux : « Sa perruque l’empêchant de respirer correctement, un effectif lui retire […] lorsque l’interpellée devient complètement hystérique et se met à hurler qu’elle veut récupérer sa perruque », ont-ils écrit dans le compte-rendu.
Selon des vidéos versées au dossier de plainte, les policiers savaient bien pourquoi Sarah réclamait sa perruque. Elle leur dit être juive, tandis que l’un des agents dit qu’elle est « feuj ». Sarah est la cible de « railleries » selon Mediapart. Lorsqu’un policier lui demande son adresse, une consœur répond : « Rue de la perruque ! ».
« Des violences sexistes, à caractère antisémite et une violence policière »
De plus, sur les images, Sarah est à terre, et semble presque inconsciente. Un certificat médical établit par un médecin au lendemain des faits « constate des contusions et hématomes aux poignets, à la face interne des bras, sur les genoux, à la fosse lombaire droite, à la cuisse droite, au niveau des fesses et un état de choc psychologique ».
L’avocat de Sarah, lui, dénonce des « des violences sexistes, à caractère antisémite et une violence policière ». De son côté, Sarah est visée par une plainte de la police pour « mise en danger de la vie d’autrui avec risque immédiat de mort » et « dégradation de bien public ».
*Le prénom a été modifié.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Et "argument" fallacieux qui compare 2 situations totalement différentes.