— Initialement publié le 6 décembre 2016
Vous savez comme parfois, dans des situations stressantes ou intimidantes, nous avons tendance à nous recroqueviller un peu ? À nous faire un peu plus petites ?
Mon petit doigt me dit que ce réflexe corporel pourrait d’ailleurs être particulièrement adopté par les femmes… Selon Amy Cuddy, chercheuse en psychologie sociale, nous devrions faire exactement le contraire.
Dans une expérience menée avec Dana R. Carney et Andy J. Yap, Amy Cuddy suggère que lorsque nous adoptons une « posture de pouvoir », nous pourrions nous sentir plus confiantes — ce qui aurait pas mal de bénéfices (un mieux-être, une meilleure réussite lors d’évaluations sociales, etc.).
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Le principe de la « posture de pouvoir » a un peu envahi le monde lors de l’intervention d’Amy Cuddy dans un Ted Talk que vous pouvez visionner ci-dessous.
Notre posture joue sur l’anxiété et la confiance en soi
Dans l’une de ses expériences, la chercheuse (et son équipe) a commencé par mesurer deux choses chez les personnes participantes, via leur salive :
- Le niveau de cortisol (qui serait une hormone liée au stress)
- Le niveau de testostérone (qui serait associée à la confiance en soi).
Ensuite, les scientifiques ont proposé aux personnes de passer deux minutes seules dans une pièce :
- À certaines personnes, l’équipe demande de prendre une « posture de pouvoir » (par exemple, mettre ses pieds sur un bureau et les mains croisées derrière la tête, #likeaboss)
- À d’autres, les chercheurs et chercheuses demandent d’opter pour une posture de repli sur soi.
Après ces deux minutes, on mesure à nouveau les niveaux de testostérone et de cortisol des personnes participantes.
En adoptant une posture de pouvoir, la confiance en soi serait boostée.
Verdict : chez celles et ceux qui ont adopté les postures de pouvoir, le niveau de testostérone augmenterait d’environ 20%, et le niveau de cortisol diminuerait de 25% — autrement dit, la confiance serait boostée, et le stress disparaîtrait un peu.
Pour les adeptes des postures de repli, c’est l’effet inverse : le cortisol augmente et la testostérone diminue.
L’influence positive des postures de pouvoir
Mais l’expérience ne s’arrête pas là ! Dans le même processus d’expérimentation, les personnes participantes (après les deux minutes de postures) passent un entretien d’embauche…
La posture de pouvoir aurait une nouvelle fois fait ses preuves et permis aux sujets de se montrer plus performants lors de ces entretiens, plus confiants — ce qui aurait eu un effet positif sur leurs interlocuteurs ou interlocutrices !
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OUI MESSIEURS DAMES : la posture que nous prenons pourrait avoir un impact positif ou négatif sur notre moral, sur notre stress, sur notre confiance en nous, sur l’impression que l’on laisse à notre entourage.
Autrement dit, avant un moment important, ou juste avant de commencer nos journées, passer quelques minutes dans un position de pouvoir pourrait être bien positif pour nous !
Une expérience remise en question
Le monde de la science n’est pas un long fleuve tranquille — non, non et re-non : certains membres de la communauté universitaire ont émis des doutes sur les résultats de l’expérience menée par Cuddy et la notoriété acquise par cette recherche.
Des doutes ont été émis sur les résultats de l’expérience.
Selon eux/elles, les résultats pourraient être critiquables d’un point de vue statistique et méthodologique — si vous souhaitez en savoir plus, un article de Slate (en anglais) récapitule les propos de ces scientifiques.
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De son côté, Amy Cuddy a accepté les critiques et y a même répondu (son retour est disponible dans le New York magazine).
La chercheuse explique que son expérience a été menée, au mieux, selon les connaissances et critères de validité de l’époque (qui n’est pas si vieille : les résultats sont parus en 2010), que d’autres expériences du même type sont venues nourrir et enrichir son propos — et que, bien sûr, la science évolue… c’est ce qui fait sa richesse et crée la connaissance !
Pour aller plus loin…
- Un article du New York Times sur Amy Cuddy
- Des expériences d’Amy Cuddy
- Un article de la revue Gestion d’HEC Montréal
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Les Commentaires
Dans tout les cas, je trouve ça utile pour donner une première "bonne" image de soi (l'impression que les gens sont plus attirés par les personnes qui ont confiance en eux)