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"Crédit : Markus Spiske / Pexels"
Santé

Peut-on attraper le covid-19 à la piscine (et autres questions pas cons)

Tu commences à reprendre une vie normale et tu te demandes si certaines de tes habitudes sont à risque vis-à-vis du coronavirus ? Marie fait le point sur les questions les plus fréquentes.

Alors que l’été approche et que nos vies quotidiennes retrouvent un timide semblant de normalité après plusieurs semaines de confinement, une multitude de questions émergent.

Parmi les plus posées sur Google ces derniers jours, celle-ci : « peut-on attraper le coronavirus à la piscine ? ». Voici des réponses aux questions les plus fréquemment posées autour du virus et de ses méthodes de contamination.

Où trouver des réponses fiables et éviter les fake news ?

Pour trouver des informations fiables sur l’état de la recherche et sur les recommandations sanitaires, fie-toi principalement au site officiel du gouvernement qui est assez complet. Méfie-toi des actualités entendues dans les matinales ou dans les médias qui se font le relais d’études à des stades préliminaires : elles sont fréquemment débunkées plusieurs semaines plus tard.

Il y a quelques semaines, j’ai ainsi entendu dans le journal de 7h de France Inter (… qu’on jugerait pourtant de prime abord comme une source fiable) que les fumeurs seraient plus immunisés face au Coronavirus grâce à la Nicotine. Un mois plus tard, l’étude était démontée par d’autres chercheurs mais le mal est fait : l’idée a déjà commencé à circuler dans la population.

À ce stade, nous savons avec certitude que la contamination est la plus importante à travers les gouttelettes et projections (postillons), comme l’indique la plateforme Info-Coronavirus :

La maladie se transmet par ce qu’on appelle les gouttelettes : il s’agit de sécrétions invisibles qui sont projetées lors d’une discussion, d’éternuements ou en toussant. Les postillons correspondent aux gouttelettes visibles, mais la plupart des gouttelettes ne le sont pas.

Un contact étroit avec une personne malade est le principal mode de transmission de la maladie : notamment lorsqu’on habite ou travaille avec elle, qu’on a un contact direct à moins d’un mètre lors d’une discussion, d’une toux ou d’un éternuement, sans mesures de protection.

Le contact avec des mains non lavées ou des surfaces souillées par des gouttelettes est également à risque de contamination.

Cette connaissance de base doit donc guider toutes tes actions pour éviter d’attraper ou de transmettre le virus qui peut incuber ou ne pas se déclarer chez toi. Il ne s’agit pas de psychoter sur tout et n’importe quoi ! Simplement de prévenir plutôt que guérir.

Les contextes de contamination

Les premières recherches tendent à démonter que la contamination est plus importante dans certains contextes précis.

Le 13 mars dernier, nous avons pris la dure décision d’annuler la Grosse Teuf madmoiZelle qui devait réunir 1000 personnes à la Bellevilloise qui auraient chanté fort et dansé toute la nuit. Avec le recul, c’était la meilleure décision de ma vie. En plein milieu du confinement, nous avons appris qu’une chorale berlinoise composée de 80 personnes qui s’était réunie le 9 mars comptait parmi ses rangs 30 malades du virus et 30 autres avec symptômes. En annulant la soirée karaoké, nous avons très certainement évité de créer un nouveau foyer.

Au regard des ces données, les concerts, les festivals, les salles de sport et tous les endroits fermés où on souffle ou parle fort sont donc les plus risqués.

Peut-on attraper le coronavirus dans une soirée entre amis ?

C’est possible. Parce que le virus a un taux de contamination important, il est préférable d’éviter les contextes réunissant un grand nombre de personnes. Cela n’empêche cependant pas de se réunir entre amis, en prenant cependant quelques précautions.

Une expérimentation vidéo postée par le média japonais NHK démontre comment un virus peut se propager dans un buffet, simplement à partir de ce que les gens touchent pendant le repas.

Si tu fais une soirée privée avec des amis, pense donc à te nettoyer les mains régulièrement, n’utilise pas de couverts communs, ne partage pas tes couverts, ta nourriture et ton verre et évite autant que possible de te toucher le visage.

Peut-on attraper le covid-19 en payant avec de la monnaie ?

C’est peu probable. La Banque de France a communiqué cette semaine sur les résultats d’études qui confirment que le virus ne survivrait pas spécialement sur les billets.

« Les analyses scientifiques confiées ces dernières semaines à des laboratoires européens de référence ont confirmé que les billets ne présentaient pas de risques particuliers d’infection par rapport aux autres surfaces du quotidien.

En comparant le comportement du virus sur différents types de surfaces, il est apparu qu’il pouvait survivre dix à cent fois plus longtemps sur de l’acier inoxydable (une poignée de porte par exemple) que sur un billet. […] D’autres analyses ont montré que les virus se propageaient plus difficilement sur des surfaces poreuses comme celle des billets que sur des surfaces lisses comme le plastique ».

Peut-on attraper le covid-19 à la piscine ?

C’est peu probable, si tu respectes bien la distanciation sociale et les gestes barrières. Dans un entretien accordé au New York Times, le Dr. Ebb Lautenbach, la cheffe des maladies infectieuses de la faculté de médecine de l’Université de Pennsylvanie précise :

“Le virus n’est pas transmis par l’eau. Le chlore et la brome contenus dans les piscines désactivent le virus et rendent le risque de l’attraper dans l’eau encore plus bas. »

Elle précise qu’il est possible que le risque d’attraper le virus dans l’eau existe mais qu’il est si minime qu’il peut être considéré comme quasi-inexistant.

Le plus grand facteur de risque est plutôt interpersonnel :

si tu es trop près d’une personne dans le bassin, dans la queue du toboggan ou dans les vestiaires, le risque d’être contaminée par des gouttelettes est bien sûr plus élevé.

Peut-on attraper le coronavirus en faisant ses courses ?

C’est possible, car le virus résiste sur certaines surfaces. Les précautions diffusées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ne sont pas obsolètes.

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Peut-on attraper le covid-19 en allant chez le coiffeur ?

C’est un risque, et c’est pour ça que le port du masque est capital. Parce que les salons de coiffure utilisent des sèche-cheveux puissants qui ventilent et diffusent l’air de façon un peu anarchique, ce sont effectivement des espaces dans lesquels il faut prendre des précautions. Le port du masque par tous les clients et par les coiffeurs est (à ce jour) toujours obligatoire pour éviter les projections.

Comment bien porter son masque ?

Tu as peut-être vu circuler sur les réseaux sociaux des infographies détaillant les probabilités de contagion dans des interactions avec ou sans masque. Si elles semblaient assez didactiques et claires, elles ne s’appuient cependant pas sur des études scientifiques solides. Dans tous les cas, les professionnels de la santé s’accordent sur le fait que les masques restent des atouts essentiels pour limiter la contamination.

Mais pour être un minimum efficaces, ils doivent être bien portés. Dans le métro parisien, où le port du masque est obligatoire, j’ai observé des voyageurs avec le masque descendu sous le nez, sur le menton ou qui le baissaient pour parler au téléphone… ce qui rend le port du masque complètement inutile.

Ce tuto de l’AFP t’explique en quelques étapes les points clés à respecter, pour préserver ta santé et celle des autres.

Qui est à risque, qui est immunisé ?

Les personnes âgées sont-elles la population la plus à risque pour le virus ?

Ce n’est pas si simple. Le virus, qui a été qualifié de façon inhumaine et cynique de « boomer remover » au début de la crise, emporte statiquement plus les personnes âgées. En mai, une étude a analysé les données de 17 millions de patients britanniques et a comparé les taux de mortalité en fonction des facteurs de risques : âge, sexe, maladies connues (= comorbidités)… Elle a été interprétée et simplifiée par certains commentateurs qui l’ont résumée en « Tu as 70x plus de risques de mourir du covid-19 si tu as plus de 80 ans que si tu as du diabète ».

N’ayant pas encore été validée par des pairs et alors que nous manquons encore d’études similaires dans d’autres pays, elle est à prendre avec des pincettes, comme l’explique un article de FranceTV Info :

Le British Medical Journal constate lui aussi qu’il est difficile de déterminer l’impact des comorbidités à partir des études actuelles, compte tenu de leurs biais méthodologiques. Au final, juge Dominique Costagliola, il n’y a « pas grand chose à tirer de ce travailIl ne répond à aucune question » que ce soit en matière de facteur de risques et de prédiction ». « Les données, c’est bien. On en a de plus en plus et c’est très important. Mais il faut faire attention à la façon dont on les analyse et dont on interprète les résultats », avertit Carole Dufouil, qui déplore : « Il y a beaucoup de production de science sur le Covid, mais peu de qualité. »

Les fumeurs sont-ils mieux immunisés contre le coronavirus ?

Non. Je t’en parlais plus haut dans cet article, mais la news n’a pas beaucoup été démentie : contrairement à une étude préliminaire publiée en avril, la Nicotine contenue dans les cigarettes ne protège pas du coronavirus. En raison de l’état de leurs poumons, ils sont même plus à risque qu’une personne non-fumeuse ! C’est peut-être le bon moment pour arrêter ?

Les traitements

Faut-il prendre de la Chloroquine en prévention contre le covid-19 ?

Non. Sur madmoiZelle, Faustine est revenue sur le débat public qui s’est ouvert autour de l’utilisation de la Chloroquine pour prévenir et soigner le coronavirus.

Pour l’instant, le Haut Conseil de santé publique recommande de ne pas utiliser la chloroquine ou l’hydroxychloroquine comme traitement contre le coronavirus, sauf pour des cas graves à l’hôpital.

Un médicament à base d’hydroxychloroquine vient toutefois d’être autorisé pour le traitement du coronavirus, sous la responsabilité d’un médecin et « dans les établissements de santé qui les prennent en charge »selon un décret du 26 mars.

Le médicament n’est pas utilisable « dans la prise en charge du Covid-19 en médecine de ville », a toutefois souligné l’agence du médicament ANSM auprès de l’AFP. Il n’est pas conseillé de t’automédiquer avec de la chloroquine.

La vitamine C, l’aïl, le citron, les solutions salines, etc. protègent-ils du covid-19 ?

Non. Aucun traitement 100% efficace n’existe contre le coronavirus actuellement. Ces éléments naturels, aussi antibactériens soient-ils, ne préservent pas du virus. Ils n’ont par ailleurs fait l’objet d’aucune étude scientifique validée.

Tu as d’autres questions ou des remarques à apporter sur les informations diffusées ici ? Parlons-en dans les commentaires !


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