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Pardonnez-nous le jeu de mots, mais la série On the Verge nous traverse sans nous pénétrer

Après douze épisodes de On the Verge, on ne sait toujours pas que penser de la nouvelle série de Julie Delpy. Un comble quand on sait que le programme aborde des sujets pile dans l’air du temps…

Je suis un peu emmerdée. D’ordinaire, le moindre pet de mouche fait l’objet, dans mes colonnes, d’une critique nette et claire : soit dithyrambique, soit quasiment injurieuse.

Rares sont les produits filmiques ou télévisuels qui me laissent comme deux ronds de flanc, absolument paumée entre joie tranquille et courroux modéré.

On the Verge, la nouvelle création (disponible sur Canal+) de Julie Delpy, dont j’admire autant le travail de scénariste et réalisatrice que celui d’actrice billingue, réussit pourtant cet exploit.

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On the Verge, une création originale de Canal+

Il y a du bon, dans On The Verge. À commencer par le travail de son actrice principale, incarnant avec la finesse qui la caractérise une femme larguée dans son temps et dans son mariage.

Seulement, si son jeu est impeccable et son agilité à switcher de l’anglais au français avec l’agilité du saumon qui remonte la rivière toujours aussi impressionnante, je ne peux pas être aussi élogieuse pour qualifier ici son travail de scénariste…

On The Verge, des personnages qu’on aurait adoré aimer

On The Verge, c’est l’histoire de quatre femmes amies depuis des décennies qui affrontent la cinquantaine avec ce qu’elle comporte de désagréments : réorientation compliquée, mariage au bord de l’abîme, ménopause, remise en question absolue du sens de la vie, etc.

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Ce petit groupe, très soudé, est composé de :

  • Justine, incarnée par Julie Delpy elle-même, une cheffe réputée qui fait salle comble chaque soir. Si sa carrière va bon train, à la maison c’est tout l’inverse. Et pour cause, elle vit avec un énorme con, absolument jaloux de la carrière de sa femme, en cela qu’il ne parvient pas, lui, à trouver du travail en tant qu’architecte. Justine finit par se rendre compte qu’elle est mariée à un pervers narcissique qui ne lui laisse pour travailler qu’un cagibi, quand lui monopolise le reste de leur immense demeure.
  • Anne (Elisabeth Shue), une créatrice de vêtements passionnée par son métier, qui chouchoute son fils unique que tout le monde considère comme « différent » parce qu’il porte les cheveux longs et aime les robes. Anne accepte de se séparer « provisoirement » de son mari à qui elle paye un appartement cossu à Los Angeles pour qu’il puisse vivoter comme un ado sans responsabilités.
  • Yasmine (Sarah Jones), est une mère anxieuse, qui n’a de cesse de croire qu’il va arriver malheur à son fils. Elle enchaîne les crises d’angoisse jusqu’à ce qu’une offre d’emploi peu ordinaire lui redonne goût à la vie.
  • Enfin, Ella (Alexia Landeau), une mère célibataire qui élève trois enfants de trois pères différents. Sans emploi fixe, elle cumule les idées ineptes pour devenir riche et tente tant bien que mal de faire régner l’ordre chez elle, où ses enfants font clairement la loi.

Les héroïnes d’On the Verge cochent des cases, mais ne provoquent pas l’empathie

Sur le papier, je signe pour cette histoire d’amitié entre quatre profils de femmes très différents. À l’écran, un peu moins.

En effet, On the Verge nous vend une série « bien de son temps » censée, d’après la bande-annonce, aborder des problématiques féministes et globalement sociétales.

Après visionnage, il n’en est pas grand-chose…

La série essaye tant bien que mal de cocher toutes les cases du programme féministe en causant machisme, pervers narcissique, âgisme à l’embauche, mais laisse sur le bas-côté pas mal de problématiques, comme la précarité, qui auraient aidé à l’identification, et donc à l’empathie pour les personnages.

Car à l’exception d’Ella, qui galère à joindre les deux bouts, les trois autres protagonistes sont friquées, vivent dans des baraques d’architecte et même leurs crises existentielles sentent la rose et le glamour.

Par ailleurs, toutes les quatre sont hétérosexuelles, et voient difficilement plus loin que le bout de leur nez de meufs (blanches pour la grande majorité) privilégiées.

Difficile de s’attacher follement à ces personnages, et, pire encore, difficile de croire en leur amitié. Dommage, car cette amitié est le ciment du programme ! J’irai même plus loin : les scènes où les héroïnes sont réunies sont celles qui m’ennuient le plus, tant elles sont stéréotypées.

Dans le premier épisode par exemple, les quatre amies se rejoignent en bord de mer pour penser les tristesses de Yasmine, et philosopher sur la beauté de la soirée, dans une scène trop cucul selon moi pour mériter le qualificatif de « truculente » qu’utilisent certains médias pour parler de la série.

On the Verge séduit malgré tout

Pour autant, je mentirais si je disais n’avoir pas bingé les douze épisodes sur MyCanal. Car On the Verge a un petit goût de reviens-y tout à fait agréable, dont on ne saurait dire à quoi il est réellement dû !

Peut-être à mon attachement pour Julie Delpy, dont j’admire la carrière depuis ses premiers pas au cinéma sous l’œil de maîtres français comme Jean-Luc Godard ou Leos Carrax jusqu’à ses récentes réalisations comme Looking for Jimmy ou Le Skylab.

Peut-être aussi au fait que ces quatre actrices triées sur le volet pourraient rendre palpitante la lecture du bottin.

Peut-être est-ce que je vieillis, et que je commence à sacrément avoir envie d’une maison d’archi à Los Angeles.

Quoiqu’il en soit, j’ai beau avoir fini l’entièreté du programme hier midi, je ne sais toujours pas quoi penser d’On the Verge et suis, dès lors, sérieusement en train de revoir mes ambitions professionnelles de critique cinéma.

Ou bien alors il est temps pour moi d’admettre que certaines œuvres culturelles nous traversent sans vraiment changer notre regard sur le monde. Et que ça n’est pas très grave.

À lire aussi : American Horror Story 10 commence mal. Très mal…


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

3
Avatar de Pipistrelle.
25 septembre 2021 à 13h09
Pipistrelle.
J'en suis au troisième épisode et j'en supporte aucune dans le groupe d'amies. Comme le souligne l'article, c'est difficile de s'identifier à ces personnages. Déjà il y a le milieu dans lequel elles évoluent, et puis surtout, je ne comprends pas la moitié de leurs réactions ! On dirait que pour faire ressortir les tourments du milieu de vie, il faut montrer une bande de bourgeoises névrosées qui pètent les plombs au moins une fois par épisode. Je trouve ça dommage, comme si l'âge faisait obligatoirement perdre pied aux femmes Je trouve pas leur amitié hyper crédible non plus (l'épisode 2 où elles racontent pendant un dîner comment elles ont rencontré Justine... Sympa les "copines" ).
Le seul aspect que je trouve intéressant pour l'instant, c'est le côté "clash culturel" entre la Française VS le politiquement correct américain, mais j'aurais aimé que ce soit poussé encore plus loin.
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Voir les 3 commentaires

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