Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, a été grièvement brûlé à l’hiver 2020. Cet accident qui a bouleversé sa vie raconte aussi beaucoup de l’industrie de la mode et des réseaux sociaux.
C’est une bouille d’enfant toujours apposée sur des blazers — ultra épaulés pour montrer qu’il a bien la carrure du job — que même les personnes qui ne s’intéressent pas de près à la mode commencent à bien connaître. Pourtant, l’hyper médiatique Olivier Rousteing, directeur artistique de la maison Balmain, si visible sur les réseaux sociaux et volubile sur les plateaux télés, avait commencé à se faire plus discret que jamais ces derniers mois.
Et ce pour une raison tragique, personnellement, et éclairante sur l’évolution de l’industrie.
Olivier Rousteing raconte l’accident de cheminée qui l’a grièvement brûlé
Le 9 octobre 2021 sur Instagram, le DA qui tutoie aussi bien Brigitte Macron que Beyoncé et Kim Kardashian vient d’expliquer pourquoi il est silencieux depuis longtemps.
L’an dernier, l’explosion de sa cheminée a failli lui coûter la vie et l’a laissé grièvement brûlé, au point qu’il souhaite se camoufler le plus possible le temps de son rétablissement. C’est ce qu’Olivier Rousteing raconte en légende d’une photo le montrant couvert de bandages pour panser ses blessures :
« Il y a exactement un an, la cheminée à l’intérieur de chez moi a explosé. Je me suis réveillé le lendemain matin à l’hôpital Saint Louis de Paris. Le personnel talentueux de ce célèbre hôpital, qui traitait un nombre incroyable de cas de Covid à ce moment-là, a pris incroyablement bien soin de moi. Je ne pourrai jamais assez les remercier. »
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C’est un peu Noël avant l’heure : des lots variés à découvrir sur le site ou les réseaux sociaux. Pour toi ou pour gâter tes proches, c’est l’occasion parfaite de préparer tes fêtes en beauté !
Des petits lutins nous soufflent à l’oreille qu’il y en aura pour tous les goûts. On peut déjà vous révéler certaines marques en avant-première : REVLON, Simone Pérèle, Sodastream, Maison GYL.
Après les bandages, cacher ses cicatrices sous des vêtements ultra couvrants
De cet accident personnel qui a pu le traumatiser, Olivier Rousteing en tire aussi un début de réflexion sur l’archétype du directeur artistique hyper-visible qu’il a fortement contribué à retailler depuis qu’il a pris les rênes de la maison Balmain en 2009 :
« J’ai tout fait pour cacher cette histoire au plus grand nombre, ne partageant ce secret qu’avec mes équipes et mes amis.
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment pourquoi j’avais si honte, peut-être cette obsession de la perfection pour laquelle la mode est connue et mes propres insécurités…
Alors que je récupérais, j’ai juste travaillé jour et nuit pour oublier et créer toutes mes collections, essayant de faire rêver le monde avec mes créations et en même temps cachant les cicatrices avec des masques, des cols roulés, des manches longues et même plusieurs bagues sur tous mes doigts à travers de nombreuses interviews ou photoshoots. Et j’ai vraiment réalisé que le pouvoir des réseaux sociaux est de ne révéler que ce que vous voulez montrer ! »
Cet uniforme couvrant a permis à Olivier Rousteing de masquer les marques de ses blessures, après l’accident et un mois d’hospitalisation qui ont bouleversé la pigmentation de sa peau.
Auparavant, il avait plutôt l’habitude de porter des débardeurs ultra échancrés sous ses blazers, ce qui avait toujours le don d’affoler les compteurs de likes sur Instagram. Son brutal changement d’allure a donc susciter l’étonnement (et les moqueries des haters qui se questionnaient sur l’utilité d’un tel accoutrement même en plein été).
L’archétype du DA-influenceur qui base le storytelling de sa marque sur sa propre vie
La raison d’une telle scrutation, c’est qu’Olivier Rousteing compte sûrement comme la figure de proue d’une nouvelle ère de directeurs artistiques, toujours plus médiatiques, qui se mettent eux-mêmes en scène sur leurs réseaux sociaux afin de faire de leur image, de leur vie la parfaite base de storytelling pour leur marque et leurs collections.
Exit la période des grands couturiers qui ne descendent de leur tour d’ivoire que pour saluer à la fin des défilés (quand on pense à la vie politique de Gabrielle Chanel, on se dit que son équipe de communication lui aurait sûrement interdit d’avoir Instagram et Twitter…). Désormais les jeunes stylistes s’évertuent à montrer leur tête autant que leurs vêtements sur tous les réseaux sociaux possibles, à l’instar de Simon Porte Jacquemus ou Ludovic de Saint Sernin.
Parce qu’il excelle dans l’art de baser le storytelling de certains de ses vêtements autour de sa vie, Olivier Rousteing a raconté son histoire d’accident de cheminée pile après sa dernière collection fêtant ses 10 ans à la tête de Balmain, qui a défilé le 28 septembre 2021 lors de la dernière Paris Fashion Week.
La collection Balmain printemps-été 2022 regorge de robes-bandages
Dans sa nouvelle collection Balmain printemps-été 2022, on trouve justement beaucoup de robes composées de bandelettes autour du corps, moins dans un esprit bondage (au sens BDSM) qu’évoquant plutôt les pharaons momifiés et les pansements pour grands brûlés. C’est évidemment sur l’idée de résurrection qu’Olivier Rousteing conclut son récit tragique :
« Mon dernier spectacle était sur la célébration de la guérison de la douleur et je remercie la production, mon équipe, les modèles, ma famille Balmain, mes amis qui sont venus et ont soutenu non seulement mes 10 ans de Balmain mais ma renaissance. »
Sorti de sa chrysalide de pansements blancs, Olivier Rousteing recommence donc sa vie tel un sphinx 3.0. L’aube d’une nouvelle étape pour sa carrière ?
Le pauvre......mais mon dieu que son défilé Balmain, avec la voix du Beyonce qui explique à quel point il est légendaire était narcissique, odieuse. J'en riais de malaise quand j'ai vu cela.
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