« Simon », « JACQUEMUS » ? Ça te dit peut-être quelque chose si tu suis les Street Style du vendredi. Shooté par Judith, notre photographe ès Street Style, Simon est un jeune créateur. Je décide d’aller jeter un coup d’oeil à ses créations lorsque Diane (Sagnier) m’envoie aussitôt un mail enthousiaste qui se résume à peu près à ceci : « Émilie-je-connais-le-street-style-du-jour-Simon-est-trop-cool-il-faut-que-tu-l’itw-! ». En passant elle m’explique aussi qu’elle a déjà eu l’occasion de faire un shooting avec ses créations (que tu peux retrouver sur son blog ici : Moziimo & cold lights). Ok poupette, allons voir ce que Simon et JACQUEMUS ont dans le ventre !
> Salut Simon, est-ce que tu peux me parler de toi, d’où tu viens et concrètement comment tu es parvenu à devenir jeune créateur aujourd’hui ?
Je m’appelle Simon Porte Jacquemus, j’ai 21 ans, je viens de la Provence mais j’ai décidé en 2008 de la quitter un instant pour venir faire une école de mode, que j’ai rapidement abandonnée…. (au bout de 3 mois). J’ai alors commencé à assister un fashion editor que j’ai là aussi rapidement quitté. Quelques mois plus tard j’ai commencé ma marque JACQUEMUS.
> Depuis combien de temps t’es-tu lancé ? À quel niveau en es-tu : tu galères, ça démarre tout juste ou tu commences à remplir tes poches ?
Il y a exactement un an, en juillet 2010, ma première collection était mise en ligne sur mon site.
Ça démarre plutôt pas mal, je ne peux pas vraiment m’en plaindre, ce n’est pas encore la fortune, mais c’est pas vraiment l’idée !
> Il me semble que tu avais organisé quelque chose lors de la dernière Vogue Fashion Night, ça consistait en quoi, comment ça s’est déroulé, tu as eu des retombées ?
C’était plutôt quelque chose à la sauvage, pas vraiment organisé. J’ai décidé de prendre 6 copines de les habiller en Jacquemus et de faire le tour des boutiques comme une exhibition avec elles. C’était la première vraie confrontation avec un public et j’avoue que c’était plutôt cool.
Je me rappelle être allé chez Montaigne Market et que des clientes sont venues me demander si ma collection était vendue ici. J’ai répondu tout fier « Non, ils n’ont pas répondu à mes mails ».
> Tu participes à beaucoup d’événements de ce genre pour te faire connaître ?
J’ai refait ça pour ma deuxième collection, devant le show Dior, j’ai grâce à ça eu beaucoup de presse web.
> Peux-tu me parler de tes collections, tu en as deux jusqu’à présent ; Les filles en blanc et L’hiver froid (ndlr : sa troisième collection, L’usine, n’était pas encore sortie au moment de l’interview). Tu as choisis d’ailleurs des noms assez poétiques, qu’est-ce que ça évoque pour toi, quels rapports avec les vêtements en eux-mêmes ?
C’est pas vraiment poétique, c’est plutôt concret, j’aime que l’idée même de la collection soit dans le nom de cette dernière. Les filles en blanc pour l’uniforme d’infirmière.
> Comment as-tu conçu ces collections, quel a été ton point de départ ou tes inspirations si tu préfères ?
La première collection, L’hiver froid est l’histoire d’une adolescente bourgeoise débridée; la deuxième est celle d’infirmières, la troisième (pas encore en ligne), L’usine, joue avec l’uniforme des ouvrières. Pour chaque collection, je pars d’une femme type. Je raconte son histoire.
Le film de sa nouvelle collection, L’usine, réalisé par Bertrand Le Pluard :
[vimeo]https://vimeo.com/26201727[/vimeo]
> Comment travailles-tu ? Est-ce que ces collections te prennent beaucoup de temps ?
Même si mes collections sont petites, elles me demandent beaucoup d’attention. Du fait de mes moyens je ne peux pas me permettre de créer des looks en trop, je vais à l’essentiel et je ne fais pas d’exercice de mode. J’essaye plutôt d’imposer une idée forte.
> Quels sont tes futurs projets ? Et enfin où peut-on se procurer tes vêtements ?
Je bosse sur ma nouvelle collection pour l’été prochain. Et l’hiver prochain sera en vente chez Opening Ceremony (New York, Los Angeles) – Gago (Aix en Provence) et aussi au Japon, mais surtout sur mon webshop jacquemus.com qui ré-ouvrira prochainement.
Tu peux naturellement retrouver tout l’univers de Simon et de JACQUEMUS sur le site officiel de la marque : jacquemus.com
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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