À cause de la pandémie, beaucoup de tapis rouges se retrouvent dématérialisés. Alors les stars sortent leur plus belle tenue de gala… mais pour assister à des cérémonies à distance depuis chez elles ! Le décalage ainsi créé, entre leur look tiré à quatre épingles et la familiarité de les apercevoir dans leur canap’ avec l’ordi posé sur leur table basse comme n’importe quel humain ordinaire, peut parfois paraître cocasse.
Pour la soirée de récompenses britanniques des Screen Actors Guild qui ont eu lieu le 4 avril, beaucoup de célébrités ont sorti le grand jeu, comme il se doit. Mais ce qu’il y avait de plus surprenant, c’est de voir certains hommes s’éloigner du traditionnel smoking sombre de rigueur pour embrasser davantage d’excentricité.
« Donc il a fallu un panini mondial et que toutes les cérémonies deviennnent virtuelles pour que les hommes arrêtent de porter des costumes noirs sur les tapis rouges ? OK ! Les hommes ont dit : on FAIT LE TAF aux SAG Awards ! »
Ne pouvant plus briller par l’effet tapis rouge avec plein de stars réunies au même moment au même endroit plein de décorum, ces messieurs auraient-ils eu à briller par eux-mêmes ? Quoiqu’il en soit, voici un tour d’horizon de tenues pas du tout basic…
Jared Leto en Gucci
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Relativement habitué aux excentricités vestimentaires, Jared Leto s’est présenté pour le tapis rouge virtuel des SAG Awards en costume lilas et chemise transparente largement ouverte couleur lavande. En accessoires, un foulard dans les tons mauves et une pochette en forme de coquille Saint-Jacques complétaient son allure so seventies signée Gucci.
Kelvin Harrison Jr. en Gucci
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Également habillé par la maison florentine, Kelvin Harrison Jr. (Waves, La voix du succès, ou encore Luce) portait haut la chemise bleu ciel à col lavallière, sous un costume croisé aux rayures de la même couleur sur un fond plus soutenu.
Leslie Odom Jr. en Berluti
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Vu dans Smash, Hamilton, ou encore Harriet, Leslie Odom Jr. rayonne dans un costume aux ondes de couleurs vibrantes comme des aurores boréales, signé Berluti.
Dan Levy en Dries Van Noten et JW Anderson
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Après un premier costume crème signé The Row (la marque de luxe menée par les jumelles Olsen), Dan Levy (Schitt’s Creek)s’est changé en milieu de cérémonie des SAG Awards pour enfiler cet ensemble façon pyjama lie-de-vin Dries Van Noten. Et des mules à détail chaîne JW Anderson, plus stylées que n’importe quels chaussons.
Daniel Kaluuya en Louis Vuitton
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Dans un ensemble façon pyjama et robe de chambre ton sur ton signé Louis Vuitton, le héros de Get Out Daniel Kaluuya a pris au pied de la lettre l’idée de cérémonie en distanciel depuis le confort de sa maison. Sans pour autant renoncer au style quand il télétravaille !
Regé-Jean Page en Louis Vuitton
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Ok, techniquement, Regé-Jean Page porte un smoking Louis Vuitton tout ce qu’il y a de plus classique, jusqu’aux slippers en velours de rigueur. Mais on lui pardonne tout, car c’est sans doute sa façon à lui de candidater pour le rôle de James Bond, et parce qu’il nous manque déjà dans la saison 2 de Bridgeton.
Cate Blanchett en Givenchy
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Mention spéciale à Cate Blanchett. Même en simple costume noire et chemise blanche, elle coiffe au poteau bien des hommes sur le même créneau. Surtout parce qu’elle décide de l’accessoiriser d’un masque en tissu, histoire de profiter pleinement de la cérémonie des SAG Awards depuis chez elle. Skincare first !
Pourquoi les hommes portent des smokings sur les tapis rouges, au fait ?
L’histoire même du smoking conforte l’hypothèse selon laquelle les hommes bénéficient habituellement de l’uniformité de leur tenue sur tapis rouge.
Au milieu du XIXe siècle, des soldats — notamment anglais — se sont mis à fumer beaucoup plus lorsqu’ils étaient en mission en Turquie, et en sont revenus avec cette habitude. Pour ne pas trop se salir pendant leur pause tabac lors de dîners, ils se sont donc mis à enfiler une sorte de robe de chambre aux revers de satin d’où il était plus facile d’épousseter les cendres, pendant que mesdames restaient à table.
C’est comme ça que naît le smoking réservé aux hommes, à une époque où les femmes étaient aussi habillées et bijoutées de manière à montrer le rang du couple. Avec une femme au bras en guise de marqueur social, ces messieurs peuvent alors se soustraire en partie des questions d’apparence. Une tradition patriarcale que reconfigure le principe de tapis rouge, où les tenues féminines sont beaucoup plus scrutées que celles masculines, puisque ces dernières se ressemblent toutes, l’uniformité servant de bouclier à la critique esthétique.
Le smoking obligatoire pour les hommes fait même partie du dresscode officiel du festival de Cannes. Si bien que Henry Miller, membre du Jury 1960, se voit refouler le soir de l’ouverture faute de tenue de pingouin, relate le site officiel du haut lieu du 7e art ! Tandis que les femmes, elles, détournent depuis belle lurette cet habit du pouvoir masculin comme arme de subversion féminine.
Mais à mesure que l’on atteint l’égalité entre les genres, les hommes vont-ils vouloir briller par eux-mêmes ? Avantage collatéral de la pandémie, c’est ce que les tapis rouges dématérialisés semblent enfin leur permettre d’effectuer.
À lire aussi : Le Covid est-il en train de tuer les tapis rouges, et tout le business qui va avec ?
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Les Commentaires
On sent la grosse inspiration années 70 pour Jared Leto