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Source : Unsplash / Marco Testi
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Marina, 24 ans : « J’ai été pendant 6 ans avec quelqu’un de distant, de menteur, d’infidèle et d’humiliant »

Chaque semaine dans Célib, des personnes en tout genre nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, Marina nous confie l’immense sentiment d’ambivalence qu’elle ressent en tant que célibataire après avoir vécu une relation toxique et abusive.
  • Prénom : Marina* 
  • Âge : 24 ans 
  • Célibataire depuis : 4 ans
  • Orientation romantique et sexuelle : hétérosexuelle

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ? 

Je suis célibataire depuis 4 ans, après une relation de presque 6 ans – ma seule réelle relation amoureuse. C’était une relation toxique, puisque j’étais avec quelqu’un qui me mentait beaucoup, qui me trompait, qui était déloyal. Au départ, il ne me trompait pas mais jouait avec le feu, et comme il ne passait pas à l’action, je n’avais pas mon mot à dire. J’ai très vite perdu confiance en moi

Au fil du temps, il a commencé à retourner les choses contre moi : c’était de ma faute s’il me trompait, j’étais trop comme ci, trop comme ça… En même temps, il n’acceptait pas qu’on ne soit plus ensemble, que je puisse le quitter. J’étais en quelque sorte sa prisonnière. Par moments, il me couvrait d’affection, j’étais l’amour de sa vie, et d’un coup, il devenait quelqu’un de distant, de menteur, d’infidèle et d’humiliant. 

Puis il a commencé à être agressif envers moi, parfois violent. Il frappait dans les murs, me menaçait, m’a cassé mon téléphone, m’a giflée… Ça ne faisait qu’empirer, à tel point que j’avais peur de lui. Il me manipulait pour que je reste, menaçait de se suicider, il buvait, prenait la voiture puis ne donnait plus de nouvelles pour que j’aie peur. Il revenait ensuite comme s’il ne s’était rien passé. J’ai beaucoup souffert, jusqu’au jour où j’étais épuisée, à bout, j’ai décidé d’arrêter. Il a accepté car il avait une autre fille en tête. 

Quand je commençais à reprendre goût à la vie, il revenait toujours. J’ai fini par le repousser pour de bon, après avoir atteint un point de non-retour. Avec le temps, le développement personnel, ma psy et mon entourage, j’ai réussi à me sentir bien, libre et à être heureuse. Je me suis rendu compte que ce que j’avais vécu n’était pas normal. Mais rencontrer du monde et faire confiance reste difficile pour moi. Me retrouver seule avec un homme me fait peur. J’ai eu quelques flirts par la suite, jamais rien de sérieux. Et j’ai l’impression que dans notre société, il est difficile de trouver du sérieux, de la fidélité, du respect, de la confiance.

Lire aussi : Comment aider une amie prise dans une relation toxique ?

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Quel est votre rapport au célibat ? 

Ça a été très difficile au début, puisque j’étais en état de dépendance affective. J’avais beaucoup de mal à me sentir bien seule, j’avais peur. Puis, au fil du temps, j’ai cherché à guérir, à prendre du plaisir à être seule, à me découvrir, à me surpasser, à faire des choses que je ne pouvais pas faire en étant en couple. Avec le temps, c’est devenu un plaisir d’être célibataire, de me sentir libre. Mais depuis quelques mois, j’ai parfois des moments où je me sens triste de cette situation.

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?  

Pas particulièrement. C’est vrai que c’est un sujet qui revient souvent dans les conversations, puisque je suis la seule de mes amies et de ma famille à être célibataire. Après, par moments, je me sens un peu seule quand on a des moments tous ensemble et que je les vois tous heureux et amoureux et que je ne suis avec personne. Mais comme je suis bien entourée, ce n’est pas dramatique non plus.

Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

J’ai pu faire des choses célibataire que je ne pouvais pas faire quand j’étais en couple avec mon ex, car il me l’interdisait, je n’avais pas de liberté.

Suite à ma rupture, j’ai commencé à apprendre à vivre avec moi-même et à tenter de me découvrir. J’ai commencé à reprendre la danse, la boxe, la piscine. J’ai commencé à faire des sorties seule : aller au cinéma, à des expos, des brocantes, musées… J’avais très peur d’être seule, ça a été un défi pour moi d’y arriver. J’ai ensuite pu faire des week-ends avec mes amis, chose impossible avant. J’ai même pu partir une semaine au Portugal avec eux, faire un festival avec mes frères et mes cousins. Ma relation était comme une prison et je m’en suis enfin libérée. Mes vêtements, mon maquillage, mes cheveux, je pouvais enfin en faire ce que je voulais sans avoir peur de me faire juger par lui. J’ai également réussi mes études, changé de ville et essayé d’autres passions comme le théâtre et le cinéma. 

Maintenant, je sais que si je suis à nouveau en couple, je ne m’empêcherai pas de vivre, je m’organiserai pour mener ma vie à bien tout en la partageant avec quelqu’un.

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Oui, voyager, partir en week-end, aller au restaurant… Ce sont des choses que je ne me vois pas faire seule.

Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ? 

Je ne cherche pas, sinon je serais focalisée là-dessus et ça finirait par me rendre triste et casser la chose magique qu’est la rencontre avec quelqu’un. Pour moi, ça doit arriver comme ça, sans prévoir, sans réflexion préalable, au feeling, naturellement.

Mes proches ont hâte que je trouve quelqu’un, pour que je sache ce que c’est d’être avec quelqu’un de bien, qui m’aime et me rende heureuse. Mais heureusement, ça n’est pas non plus obsessionnel.

Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ?

Oui, parce que sans partenaires, il n’y a pas de sexe, et je ne suis pas quelqu’un qui se laisse aller facilement aux coups d’un soir.

Quels sont vos projets pour le futur ? 

Finir mes études de théâtre et par la suite, faire un voyage humanitaire. Pour mon projet de voyage, j’ai peur que si un jour, je suis à nouveau en couple, je ne me sente plus libre de le faire. 

Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ? 

Comme je suis peureuse des relations amoureuses, j’ai souvent des flirts d’un soir. Mais j’ai un côté maladroit, ce qui fait que j’ai parfois, je vis des situations gênantes, mais qui néanmoins font rire mes proches quand je les raconte. Cela m’est, par exemple, déjà arrivé d’être bourrée à une soirée et d’embrasser un garçon, et une semaine après en embrasser un autre et découvrir qu’ils sont potes. 

Ou alors être bourrée et ne pas me rendre compte que le mec en question n’est pas mon style, le lui dire mais continuer de l’embrasser ensuite. Ou me cacher derrière mes proches dans un bar parce qu’il y a un mec que j’avais embrassé à une soirée et qui espérait me revoir alors que je n’étais pas intéressée. 

Donc, j’arrive à tourner mon célibat en quelque chose de drôle.

Merci à Marina* d’avoir répondu à nos questions.

* Le prénom a été modifié.

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Violences conjugales : les ressources

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