Zouck, de Pierre Bottero
En tout bien tout honneur, je commence par mon auteur préféré, Pierre Bottero. Ses livres contiennent tellement de poésie et de leçons de vie qu’il était impensable que je ne le cite pas. J’ai bien sûr longuement hésité entre ses œuvres les plus connues (Ewilan, Le Pacte des Marchombres, L’Autre), mais même s’ils m’ont tous marqués, Zouck est le seul livre à m’avoir fait pleurer. Le seul et l’unique. Oui madame !
J’ai découvert ce livre par hasard au CDI de mon lycée et je me suis exclamée (mentalement, je ne tiens pas à passer pour une dingue en public) « Comment ? Un livre de Pierre Bottero dont je n’ai pas entendu parler ? Je dois en avoir le cœur net ! » : aussitôt je l’ai emprunté, je l’ai lu d’une traite, et j’ai fondu en larmes sans pouvoir m’arrêter.
Contrairement aux œuvres citées ci-dessus, Zouck n’est pas un livre fantastique/de fantasy, et il est court. Il se lit même d’une traite, avec ses 150 pages !
Il raconte l’histoire d’Anouck, surnommée Zouck, une passionnée de danse qui va se prendre une remarque sur son poids dans la gueule par un professionnel du milieu, et sombrer dans l’anorexie. En parallèle, sa meilleure amie, Maiwenn, s’éloigne peu à peu, entichée d’un homme bien plus vieux qu’elle.
Ce livre m’a complétement bouleversée, car l’amitié entre les deux filles est très touchante, et la descente aux enfers de Zouck est tellement insidieuse, tellement… vraie, que ça prend aux tripes. C’est humain, voilà pourquoi je l’ai ressenti avec autant d’intensité. Et cela montre aussi que n’importe quelle petite remarque peut avoir des effets désastreux sur la personne qui la reçoit.
En bref, Pierre Bottero m’a complètement brisé le cœur avec ce livre plein de poésie tout en étant un avertissement et une leçon de vie !
Le Silmarillion, de J.R.R Tolkien
Je ne sais plus trop quand est-ce que j’ai décidé que Tolkien allait devenir mon nouvel auteur préféré. Je sais surtout que j’ai dévoré Bilbo le Hobbit et qu’après avoir abandonné trois fois dès les dix premières pages, ça fait un an que j’ai mis Le Seigneur des Anneaux en pause en plein milieu de l’énorme pavé de 1200 pages.
En revanche, quand j’ai découvert que la Bible de la Terre du Milieu trônait dans la médiathèque à côté de chez moi, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai mis un moment à le lire, mais bon sang, ça en valait la peine !
Le Silmarillion, résumé grossièrement, c’est l’histoire en cinq parties de la Terre du Milieu jusqu’au début du Troisième Âge (avant que commence Bilbo le Hobbit), si je ne dis pas de bêtises. On commence avec la naissance de l’univers et des « dieux », les Ainur, puis la création de la Terre du Milieu. Ça, ce sont les deux premières parties, relativement courtes.
Puis vient la vraie histoire, la pure, celle qui parle des elfes et des hommes (mais surtout des elfes), du vol des Silmarils, trois joyaux prodigieux, par Morgoth, ou Melkor pour les intimes. Morgoth, c’est un peu le type qui réduit Sauron au rang de simple gêneur, et qui provoque à lui seul des guerres sanglantes sur plus d’un siècle, en plus de créer (entre autres) les Balrogs et les Dragons. Tout ça, entrecoupé de plein de guerres, quêtes, royaumes incroyables, créatures monstrueuses… formant un méli-mélo dans lequel il est facile de se perdre.
Ce livre est long, ce livre est compliqué (le nombre de personnages est impressionnant), mais ce livre est épique, ce livre est badass, je le cite dès que je peux à tel point que mes amis fans de Tolkien ont envie de me le faire bouffer (vous n’avez pas envie d’avaler un livre de 800 pages, croyez-moi, ça doit faire aussi mal à l’entrée qu’à la sortie)… Ce livre est l’œuvre ultime de Tolkien, celle à laquelle il a consacré sa vie entière, ou presque. Il est moins long et contient bien moins de descriptions que Le Seigneur des Anneaux
, mais pour le lire jusqu’au bout, il faut tout de même s’accrocher.
Mais croyez-moi, si vous ne deviez lire qu’un seul livre de Tolkien, il faudrait que ce soit celui-là. Il est absolument impressionnant et les amateurs de combats épiques vont se régaler !
Frankenstein, de Marie W. Shelley
Hmm, ce sex-appeal…
Un jour, alors que j’avais décidé de m’éloigner des verts pâturages des romans jeunesses et récents que je lisais jusqu’alors, une amie est venue voler à mon secours (bon, ok, en fait c’est moi qui lui ai demandé ce qu’elle lisait) en me conseillant Dracula, de Bram Stoker, et Frankenstein de Mary W. Shelley. Le premier attend toujours d’être lu puis rendu à sa proprio (qui s’en contrecarre visiblement que je le garde aussi longtemps), mais j’ai savouré chaque page du second !
Frankenstein, on le connaît tous de nom, mais la plupart des gens pensent à tort qu’il s’agit de la créature alors que c’est le nom de son créateur.
Victor Frankenstein, étudiant en philosophie naturelle (l’étude objective de la nature et de l’univers physique qui régnait avant le développement de la science moderne, merci Wikipédia !) se passionne, au fil de ses études, pour l’idée de donner la vie. Il décide alors de créer un être humain à l’aide de morceaux d’autres gens décédés. Ambiance.
Vous la sentez, vous, l’histoire glauque, sombre et qui va mal se terminer ? Parce que moi aussi !
Une fois venue à la vie, la créature, décrite comme vraiment très laide bien que surhumaine, fait fuir Victor. Elle s’évapore alors dans la nature. Je vous laisse le bonheur d’imaginer la suite. Un indice : y a des morts, de la dépression, de la haine, bref, tout ce qu’il faut pour un bon livre !
Ce qui m’a plu dans ce roman, c’est déjà l’humanité de Victor Frankenstein, tous ses défauts qui le conduisent à une lente descente aux enfers dans la maladie et la dépression. C’est rare qu’un héros soit aussi diminué psychologiquement que Victor le devient progressivement. Mary met beaucoup l’accent dessus et on s’imagine parfaitement tous ses tourments.
Ensuite, j’aime l’aspect non manichéen de l’histoire. Car le récit est divisé en plusieurs parties, dont les principales sont tout d’abord le récit de Frankenstein, puis celui du monstre, présenté par le premier comme le méchant, la bête hideuse. On découvre que le vilain n’est pas toujours celui qu’on croit, que l’habit ne fait certes pas le moine mais que tout le monde vous juge dessus (oui, bon, ça on le sait déjà, mais est-ce que vous avez une tête composée de plusieurs morceaux d’autres humains, vous ?).
C’est un livre vraiment fascinant, sombre, torturé, psychologique à souhait, philosophique aussi, anglais et écrit par une femme au XIXème siècle. Que demande le peuple, j’ai envie de dire !
Je vous conseillerais bien, si vous n’aimez pas lire, l’un des nombreux films, mais n’en ayant vu aucun, je ne peux pas vous recommander une adaptation plutôt qu’une autre…
Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle
Ce livre m’a été conseillé par une amie (encore) il y a quelques années. Grande amatrice, tout comme moi, d’oeuvres poétiques, fantastiques, leçon-de-vitiques (je révolutionne la langue française à mes heures perdues) et touchantes, c’est naturellement qu’elle m’a dirigée vers l’un de ses livres préférés. Je l’ai entamé, un peu circonspecte, puis il est entré dans mon cœur à jamais une fois la dernière page tournée.
Tobie Lolness, c’est l’histoire, en deux tomes illustrés (La Vie Suspendue et Les Yeux d’Elisha), d’un jeune garçon microscopique vivant avec sa famille et son peuple tout aussi microscopiques dans un arbre. Mais attention : autant Arthur et les Minimoys, que j’ai bien aimé lire, c’est du roman Bisounours, autant Tobie Lolness, tout poétique que ce soit, c’est quand même l’histoire d’un gamin qui vit une existence un peu hardcore pour son âge.
On se retrouve au début du roman avec un Tobie traqué par tout son peuple, et on ne sait pas pourquoi. Rien. Nada. Surtout que c’est qu’un gamin de treize ans : à part avoir volé des bonbecs on est en droit de se demander ce qu’il a pu faire de si grave… Le charme de ce premier tome c’est qu’il dévoile tout en douceur, petit à petit. Flash-back après flash-back, entrecoupée de fuites, l’intrigue de l’histoire implique un complot contre ses parents arrêtés par des gens bourrés de pognon, tout ça pour une invention qui soulève des questions d’éthique dans l’arbre… Je n’en dis pas trop parce que ce serait gâcher la lecture.
On découvre alors des trahisons, de la cruauté, de la torture (j’adore les livres où le héros mène une vie tranquille et sans histoires, comme vous l’auriez compris) et un amour fou, tout ça pour un garçon de treize ans qui mesure quelques millimètres, doit sauver son arbre menacé de destruction (ça fait partie de l’intrigue) et se retrouve avec tout un peuple contre lui.
Deux tomes, deux héros : Elisha est l’héroïne du second volume. C’est une jeune fille de l’âge de Tobie, mystérieuse, futée, rusée, avec un très fort caractère. Elle aide Tobie dans ses aventures mais se voit capturée par l’ennemi de ce dernier. Devinez qui va décider d’aller la sauver ?
J’ai trouvé les deux personnages très touchants, très naïfs d’un côté mais très adultes et matures de l’autre, et ils n’ont pas froid aux yeux. Ils n’hésitent pas à se dresser contre tout un empire (de pognon pognon pognon) alors qu’ils sont si jeunes, tout ça pour défendre leurs valeurs ! Et c’est ça qui est beau. En plus, Elisha était un vrai modèle pour la future féministe que j’étais : comme je le dis souvent, ça c’est une fille/femme qui en a !
Bref, encore de la poésie fourrée à la leçon de vie sur fond d’une histoire vraiment bien trouvée, bien construite, des personnages tous très intéressants et profonds, un monde dur et cruel, des enjeux qui pourraient très bien s’appliquer à la vie réelle, de l’amitié en veux-tu en voilà, une jolie histoire d’amour implicite (l’implicite c’est la vie), bref… C’est tout bon, lisez-le ,vous en ressortirez grandies !
D’ailleurs, petite remarque en passant : bien qu’il soit classifié « jeunesse », je trouve que c’est un livre simple à lire, oui, mais dont les messages sont concrets et matures.
Léviathan, de Scott Westerfeld
Un jour, je me suis passionnée pour le steampunk, et il fallait bien que je finisse par dénicher dans ma médiathèque (une fois n’est pas coutume) la trilogie Léviathan. La couverture m’a tout de suite attirée grâce à son apparence définitivement steampunk, avec ses tons cuivrés, rouges, ses engrenages, ses mécaniques…
Léviathan relate une version alternative de la Première Guerre Mondiale. En gros, le monde est séparé en deux : on a les Darwinistes, qui jouent avec les fils de la vie, ce qui se traduit par des animaux hybrides (l’action se déroule sur le Léviathan, un zeppelin qui est un mélange entre une baleine et plusieurs autres animaux), et les Clankers qui eux, ont préféré le tout mécanique, développé à l’extrême, avec des sortes de robots-tanks munis de pattes par exemple.
Mais si la rivalité entre Clankers et Darwinistes fait rage, ce n’est pas le déclencheur de l’histoire. On commence en effet avec la fuite du prince Aleksandar, le fils de l’archiduc d’Autriche-Hongrie François Ferdinand. Ses parents sont assassinés à Sarajevo (c’est là que cela rejoint le vrai élément déclencheur de la Première Guerre Mondiale) et il est contraint de fuir pour des histoires de succession.
En parallèle, on suit Deryn, une fille qui se fait passer pour un garçon afin de rentrer dans les forces aériennes britanniques (elle y parvient d’ailleurs). On découvre pendant une grande partie du premier tome l’histoire des deux personnages, séparément, et leur destinée finit par se rejoindre.
Dans les deux tomes qui suivent, la guerre est bien plus présente, car Alek et Deryn sont tous deux obligés de s’y impliquer, ce qui est très intéressant. Entre leur sens du devoir, leurs sentiments, leur sens moral, leurs serments, on voit un vrai développement des deux personnages.
Ce qui est bon dans ce livre, c’est que c’est Alek le petit prince maniéré un peu chiant même si on l’apprécie, et que c’est Deryn (qui se fait appeler Dylan) qui jure comme un charretier, est la plus courageuse, reçoit des médailles, fait des cascades de dingue sur un aéronef à des milliers de mètres du sol pour sauver des gens… Comme Tobie Lolness, Léviathan a fait du bien à mon féminisme !
Bon, il n’y a pas que ça, bien sûr. La guerre, mettant en jeu les sentiments, le sens du devoir et l’éthique des personnages, est très bien présentée. On a les points de vue de chaque camp : Alek étant Clanker et Deryn étant Darwiniste, il n’y a pas réellement de « bien » ou de « mal », mais des ennemis à combattre pour survivre, et des combats contre soi-même, puisque Deryn ne doit surtout pas révéler son vrai genre.
Amateurs de steampunk, d’uchronie, de guerres, de complots politiques et de remises en question, cette trilogie est faite pour vous ! En plus, il y a de magnifiques illustrations.
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