Une énième restriction des talibans sur les droits des femmes vient d’être proclamée. Le 7 mai dernier, le gouvernement taliban a publié un décret, signé par Hibatullah Akhundzada, chef suprême des fondamentalistes islamistes au pouvoir depuis le 15 août 2021, imposant aux Afghanes de se couvrir entièrement le corps et le visage dans l’espace public.
Cette mesure qui a été présentée devant la presse à Kaboul, d’après l’AFP et relayée par TF1, 20 minutes ou encore Marie Claire, dispose que :
« Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles devraient voiler leur visage, à l’exception de leurs yeux, selon les recommandations de la charia, afin d’éviter toute provocation quand elles rencontrent un homme. »
Une obligation du port du voile intégral peu surprenante
Le communiqué déclare aussi que les femmes d’Afghanistan « devraient porter un tchadri, car c’est traditionnel et respectueux. » Le tchardi, est une autre dénomination de la burqa, un voile intégral, souvent couleur bleu foncé, sur lequel une grille au niveau des yeux permet de masquer le regard.
À noter, que depuis leur reprise du pouvoir mi-août 2021, vingt ans après en avoir été chassés, les talibans astreignaient les Afghanes à porter au minimum un hijab, soit un foulard couvrant la tête mais pas le visage, lors de leurs sorties dans l’espace public.
Cette obligation du port de la burqa par les talibans n’est pas surprenante : entre 1996 et 2001, lorsqu’ils étaient aux pouvoirs pour la première fois, ils l’avaient déjà instaurée. Et si elles ne se pliaient pas à cette règle, les opposantes étaient fouettées par des agents du ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice.
Le décret annonce même, qu’il est « mieux pour elles de rester à la maison » si elles n’ont aucune obligation à être à l’extérieur.
Les chefs de famille doivent faire respecter les règles contraignant les Afghanes
Contrairement à leur précédent passage au pouvoir, les talibans ont veillé à ne pas punir les femmes elles-mêmes si elles ne respectent pas cette mesure mais plutôt de faire peser la charge de ce contrôle social sur leur famille. Une stratégie explicite pour ne pas plus choquer la communauté internationale qui s’insurge face à cette nouvelle mesure contraignant les Afghanes.
Désormais, les chefs de famille qui n’imposeraient pas le port du voile intégral aux membres féminins encourent dans un premier temps trois jours de prison ainsi que des peines supérieures par la suite.
Exclues des emplois publics, interdites d’école secondaire, ou encore restreintes dans leur possibilité de déplacements, le gouvernement taliban n’a pas fini de faire voler en éclats les droits des femmes afghanes. Ces nouvelles restrictions, dénoncées notamment par l’ONU, confirment une nouvelle fois la radicalisation des talibans, qui avaient initialement promis de montrer un visage plus ouvert sur les droits sociaux.
À lire aussi : Quelles associations soutenir pour aider le peuple afghan ?
Image en Une : © Yandso1 – Pixabay
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Ça m'épuise... Surtout qu'il ne va strictement rien se passer, tout le monde va laisser faire...