Le coeur d’un fan de films d’horreur est rempli par ses classiques. L’exorciste, Shining, Carrie au bal du diable…nous autres amoureux du genre n’avons pas à rougir de nos incontournables.
Mais être passionnée de film d’horreur, c’est aussi être curieuse de tout ce qui sort, et être toujours à la recherche du James Wan, du Jordan Peele, du Ari Aster qui viendront se frayer une place dans nos cœurs (et nos cauchemars). Parfois, la tâche n’est pas facile : ayant détecté le filon avec le public fan d’horreur, l’industrie nous bombarbe régulièrement de films nuls qui ne font pas peur. Et, entre nous, on mérite mieux.
Que vous soyez adepte de slasher, de Giallo, de film de zombies, de rape and revenge, de torture porn, de body horror : voilà les meilleurs films d’épouvante disponibles sur Netflix.
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Invisible Man, de Leigh Whannell
Arrêtez-tout : l’un des meilleurs films d’horreur récent a débarqué sur Netflix.
Tout commence quand Cécilia parvient à s’échapper de la grande maison où elle vit avec un homme aussi riche que violent, manipulateur et oppressif. Traumatisée, elle se réfugie chez un ami. C’est alors qu’elle apprend que son ex s’est suicidé. Seulement, des événements de plus en plus terrifiants vont l’amener à douter du fait que l’homme est bel et bien mort…
Invisible Man ressuscite une figure tellement mythique de la culture qu’on l’a presque trop vue. Seulement, cette adaptation du mythe n’a rien à voir avec tout ce que vous avez pu voir auparavant : le film réinvente complètement cette figure si populaire en la mettant au service de ce qui, précisément, est sous-représenté au cinéma : l’expérience des violences domestiques et sociales subies par les femmes.

Plus qu’un personnage monstrueux, l’homme invisible devient un concept symbolisant ce qui est invisibilisé, nié par ceux qui n’en sont pas victimes : l’homme invisible, c’est le sexisme. D’ailleurs, le film ne parle pas seulement d’un individu violent mais d’un système patriarcal. Il montre que c’est précisément de la capacité de la société à fermer les yeux, et à accuser les femmes de paranoïa ou d’hystérie que les oppresseurs puisent leur pouvoir et leur impunité.
Le fait que le film soit extrêmement prenant, angoissant et aussi purement terrifiant en fait une expérience de female gaze exceptionnelle. On ne regarde pas seulement Cécilia : à travers la peur qui nous tétanise, on adopte son point de vue, on éprouve viscéralement la terreur, la violence et l’injustice dont elle est victime.
Que vous soyez à la recherches de films profondément féministes – ou tout simplement pour être traumatisée de peur, Invisible Man est le meilleur film !
Dabbe : Curse of the Jinn, de Hasan Karacadağ
Si vous en avez assez des jumpscare qui font trop de bruit pour rien, des prothèses ensanglantées qu’on croirait sorties du train fantôme d’un parc d’attraction moyen, il est peut-être temps pour vous de vous attaquer à Dabbe : Curse of the Jinn.
Dans ce film de found-footage turc Kübra s’arpprête à se marier mais devient la cible de possessions démoniaques. Ebru, son amie psychiatre joint ses forces à celles d’un exorciste pour essayer de sauver la jeune femme…
Si le résumé du film est tout ce qu’il y a de plus banal, pour sa bande-annonce, c’est une toute autre histoire. On vous laisse juger par vous-même : c’est irregardable.

His House, de Remi Weekes
Un jeune couple de réfugiés sud-soudanais fuyant la guerre civile s’installe dans une ville anglaise, où ils s’apprêtent à vivre un nouveau cauchemar, mais cette fois surnaturel…
His House est un film discret qui fait pourtant l’effet d’une bombe horrifique, émotionnelle et politique. Côté épouvante, le film est efficace de bout en bout tant il maîtrise le hors-champ, l’obscurité, mais aussi l’idée que les murs d’une maison peuvent abriter bien des cauchemars, à l’instar des traumatismes qui s’emmurent dans des recoins de la conscience et du corps.
Le film regorge de propositions visuelles et scénaristiques marquantes, dont certaines absorbent notre regard par leur beauté (la cuisine qui s’éloigne) et d’autres nous font le détourner tant elles sont insoutenables (la terreur s’infiltrant sous la peau…) Jamais vaine, l’horreur se fait le symptôme du traumatisme. Mais le registre intime n’est pas synonyme d’individualisme.
Au contraire : le mal est politique. Le couple devient une sorte de plaie béante qui ne peut pas cicatriser. En cela, il incarne une histoire postcoloniale qui continue de travailler le réel et créer du monstrueux (la banlieue londonienne n’a jamais été aussi hostile). Mais ce que le film montre, c’est qu’une fois l’existence du monstre nommée, confrontée et admise, il redevient possible de l’éradiquer et de faire communauté.

Sabrina, de Rocky Soraya
On sait que vous auriez préféré ne jamais le croiser, mais son « visage » vous a fait cliquer sur cette sélection infernale.
Dans ce cauchemar indonésien, une poupée diabolique se met à terroriser un fabricant de jouets et sa femme quand leur nièce tente d’invoquer sa mère défunte dans un rituel à glacer le sang.
Si son scénario ne permet pas au d’imposer sa propre mythologie face à ces concurrents américains, les mastodontes Annabelle ou Conjuring, cette poupée à la tête aux yeux beaucoup trop gros vous obligera quand même à vérifier toutes les cinq minutes du film que personne n’approche derrière votre épaule.

Sans un bruit, de John Krasinski
Sans un Bruit, c’est une expérience sensorielle de haute voltige, qui tient son concept de A à Z sans jamais fléchir.
Ce concept, il tient en une phrase : s’ils vous entendent, vous êtes morts.

C’est dans ce contexte qu’on se retrouve plongé dans le quotidien d’une famille contrainte de survivre dans une forêt. Elle tente d’échapper à la menace de créatures terrifiantes et ultra rapides qui attaquent au moindre bruit.
Avec un budget équivalent à 2,50 €, un talent d’acteurs rare, un scénario qui n’a pas peur de virer au trash, l’ingéniosité de sa mise en scène et une gestion du silence qui ne cessera de vous faire suer, ce petit film est sans aucun doute l’une des pépites horrifiques de la plateforme. Frissons garantis.
En bonus, on a un fun fact improbable sur Sans un Bruit : le film est réalisé par John Krasinski. Si ce nom ne vous dit rien : est-ce que Jim, le meilleur personnage de The Office vous parle plus ?
Ouija, Les origines de Mike Flanagan
Voilà une suite qui a la réputation d’être meilleure que l’original. Et on a pas de mal à le croire, lorsque l’on sait que Ouija, Les origines est réalisé par Mike Flanagan, le créateur de la série The Haunting of Hill House.
À Los Angeles en 1965, une veuve et ses deux filles montent une nouvelle arnaque pour pimenter leur commerce de séances de spiritisme bidon. Chemin faisant, elles font involontairement entrer chez elles un esprit maléfique bien réel. Lorsque la fille cadette est possédée par la créature impitoyable, la petite famille doit surmonter une terreur dévastatrice pour la sauver et renvoyer l’esprit de l’autre côté…

Annihilation d’Alex Garland
Lors de sa sortie en salles le 23 février 2018 aux Etats-Unis, Annihilation a fait sensation.
The Guardian en a parlé comme « l’un des meilleurs films de l’année » — ce qui ne l’a pas empêché d’être privé d’une distribution en salles en France. Ainsi, c’est directement sur Netflix qu’a atterri cet OVNI signé Alex Garland, le réalisateur d’Ex machina, qui promettait déjà au réalisateur une carrière soignée et pointue.

Natalie Portman y campe Lena, une biologiste et ancienne militaire dont le mari a disparu depuis un an, et que personne ne réussit à localiser. Lorsqu’il finit par rentrer, il se met à souffrir d’un mal étrange, qui lui fait cracher tout son sang.
Pour lever le voile sur ce qui est arrivé à son époux, Lena participe à une mission top secrète, dans une zone où un mystérieux et sinistre phénomène se propage le long des côtes américaines.
La zone d’où son mari revient.
Une fois sur place, toutes les femmes de l’expédition souffrent d’une sévère désorientation. Elles découvrent vite que les créatures qui hantent les lieux ont subi d’importantes mutations.
En dépit de la beauté des paysages, le danger règne. Elles le savent. Il peut venir de partout mais aussi d’elles-mêmes…
Sans doute l’un des meilleurs films de genre de ces dernières années.
Le Rituel, de David Bruckner
Netflix ne fait pas qu’accueillir des films distribués en salles. Il en commande aussi, qui sont dès lors estampillés du sigle rouge. Le cinquième film de David Bruckner en fait partie.
Le Rituel est un joli produit, à l’identité mi-mainstream, mi-arty dont l’intrigue est vue et revue, mais son traitement subtil, délicat et malin !
Luke et ses amis partent en périple dans les montagnes désertes d’Europe du nord pour rendre hommage à leur ami décédé quelques mois plus tôt, à l’issue d’une agression sauvage.
Dans cette nature désolée et mystérieuse, le groupe va vite se rendre compte qu’une présence maléfique veut leur peau…
Vous trouvez le synopsis bateau ? On ne peut que vous donner raison. Oui mais voilà, c’est parfois dans les intrigues les plus bateaux que résident la surprise, car le diable se cache dans les détails.
Le Bon apôtre, de Gareth Evans
Horreur + Dan Stevens (alias David dans Legion) + une île = perfection. Ou presque !
Le Bon apôtre, signé Gareth Evans, réalisateur du culte The Raid, démarre son film lentement avant de déchainer toutes ses violences.
Il crée ainsi la surprise en livrant un film gore, archi-brutal, à des kilomètres des films d’horreur souvent plus suggestifs qu’ouvertement violents, abrités par Netflix.
Le Bon apôtre raconte l’histoire d’un homme au passé trouble qui doit se rendre incognito sur une île pour sauver sa sœur des griffes d’une secte aux pratiques macabres. Là-bas, tous vénèrent une sorte de grande prêtresse de la nature, qui vit cachée dans une sombre et grande maison.
Tous pensent que c’est elle qui permet aux récoltes d’être fructueuses.
Une fois sur place, notre héros n’a qu’une chose en tête : retrouver sa sœur et la sortir de cet enfer coûte que coûte. Ce qu’il ne peut pas faire sans y laisser quelques plumes.
Les Affamés, de Robin Aubert
Les Affamés est un film de zombies canadien bourré d’humour et de références, qui s’adresse à un public amoureux de série B.
Si vous aimez l’hémoglobine, les morts-vivants, et surtout l’accent québécois, on vous conseille grandement Les Affamés, un film qui est passé totalement inaperçu en France et a pourtant séduit les plus grands festivals de cinéma internationaux comme la Berlinale ou encore le TIFF.
Réalisé par Robin Aubert, ce film à petit budget se concentre sur la vie de quelques habitants d’un village, qui vont faire front contre des zombies très opiniâtres.
Les Affamés oscille constamment entre drame et comédie, ne choisissant jamais son camp, un peu dans la lignée de la Blood and Ice cream Trilogy d’Edgar Wright.
Un lettre d’amour aux films de série B, bien trop singulière pour demeurer méconnue.
Creep 1 et 2, de Patrick Brice
Creep, qui n’a l’air de rien si l’on s’en tient à sa simple bande-annonce, est pourtant un excellent diptyque.
Un found footage qui a couté trois fois rien mais séduit dès ses premières minutes par sa loufoque singularité.
La preuve qu’on peut faire du très bon avec très peu.
Le concept est tout simple : un caméraman accepte de se rendre dans un coin paumé pour filmer les derniers jours d’un type qui est condamné à mourir d’une maladie incurable.
Ledit type se comporte bien sûr de manière EXTRÊMEMENT étrange, et ce dès le début. Ce qui ne décide pas notre jeune caméraman à se carapater…
Insidious 2, de James Wan et Leigh Whannell
Si la saga Insidious n’est pas à son grand complet sur la plateforme, il est tout de même possible d’y trouver le deuxième volet.
Le premier, absent de Netflix bien qu’il soit le meilleur de la quadrilogie, raconte l’histoire de Josh, sa femme et leurs trois enfants, qui vivent depuis peu dans leur nouvelle maison lorsque leur fils ainé tombe dans un coma inexpliqué.
Des évènements surnaturels ne tardent alors pas à survenir, qui viennent également hanter les volets suivants.
À court de solution, Josh et sa femme finissent par appeler une médium prénommée Elise. Celle-ci leur révèle que leur fils est coincé dans « le lointain », quelque part entre la vie et la mort, dans une dimension astrale, et que les manifestations surnaturelles sont l’œuvre de démons voulant s’emparer de son corps.
Pour sauver son fils, Josh va donc devoir s’aventurer dans le lointain… Un endroit pas hyper accueillant, vous vous en doutez.
Dans le second volet d’Insidious, la famille Lambert se retrouve de nouveau en proie à d’affreux esprits malins. Le troisième opus quant à lui se concentre sur de nouvelles familles.
Une saga culte, toujours efficace !
La Plateforme, de Galder Gaztelu-Urrutia
Réalisée par Galder Gaztelu-Urrutia, cette dystopie espagnole présentée au festival de Toronto 2020 est un huis-clos.
La presque totalité des scènes se déroule dans « une fosse » composée de plusieurs dizaines d’étages, sorte de tour/prison avec un trou en son centre, par lequel passe chaque jour une dalle pleine de nourriture, qui part de l’étage le plus haut et descend jusqu’au plus bas.
Il n’existe qu’une dalle, et celle-ci n’est approvisionnée qu’en haut de la tour.
Ce qui signifie que les habitants des étages du haut auront à manger à leur guise, et que les derniers n’auront… rien. Rien du tout.
Les étages intermédiaires, quant à eux, devront se nourrir des restes des étages supérieurs. C’est donc la règle du « premier servi » qui s’applique ici.
Un jour, un jeune homme nommé Goreng se réveille au 48ème étage de cette tour.
Son voisin lui apprend que chaque mois, ils se feront transférer d’étage. Il sera donc possible que la prochaine fois, ils se retrouvent tout en bas, et ne puissent pas se nourrir…

La Plateforme est un film hardcore. Dedans, ça saigne, ça se charcute, ça se chie dessus, et ça mange avec sauvagerie.
Car dans ce système mis en place par « L’Administration » les habitudes des humains sont mises à rude épreuve.
Impossible en effet, dans la fosse, de ne pas voir son comportement être altéré par le manque de nourriture, puis son trop-plein, puis son absence totale.
Les « prisonniers », qui pourraient décider de se serrer les coudes et de se rationner pour permettre aux étages inférieurs de survivre, ont davantage tendance à l’égoïsme et se comportent comme des animaux quand arrive l’heure de la pitance.
Cette expérience, censée démontrée que la seule clé à la survie est l’entraide, est mise à mal par les plus bas instincts des hommes.
Et c’est effroyablement efficace !
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